[40] XL.
Γενομένων δὲ τοιούτων τῶν διαλύσεων, καὶ φοβουμένων, ὅσοι μετὰ τῶν τριάκοντα συνεπολέμησαν, καὶ πολλῶν μὲν ἐπινοούντων ἐξοικεῖν, ἀναβαλλομένων δὲ τὴν ἀπογραφὴν εἰς τὰς ἐσχάτας ἡμέρας, ὅπερ εἰώθασιν ποιεῖν ἅπαντες, Ἀρχῖνος συνιδὼν τὸ πλῆθος καὶ βουλόμενος κατασχεῖν αὐτούς, ὑφεῖλε τὰς ὑπολοίπους ἡμέρας τῆς ἀπογραφῆς, ὥστε συναναγκασθῆναι μένειν πολλοὺς ἄκοντας, ἕως ἐθάρρησαν.
καὶ δοκεῖ τοῦτό τε πολιτεύσασθαι καλῶς Ἀρχῖνος, καὶ μετὰ ταῦτα γραψάμενος τὸ ψήφισμα τὸ Θρασυβούλου παρανόμων, ἐν ᾧ μετεδίδου τῆς πολιτείας πᾶσι τοῖς ἐκ Πειραιέως συγκατελθοῦσι, ὧν ἔνιοι φανερῶς ἦσαν δοῦλοι, καὶ τρίτον, ἐπεί τις ἤρξατο τῶν κατεληλυθότων μνησικακεῖν, ἀπαγαγὼν τοῦτον ἐπὶ τὴν βουλὴν καὶ πείσας ἄκριτον ἀποκτεῖναι, λέγων ὅτι νῦν δείξουσιν, εἰ βούλονται τὴν δημοκρατίαν σῴζειν καὶ τοῖς ὅρκοις ἐμμένειν· ἀφέντας μὲν γὰρ τοῦτον προτρέψειν καὶ τοὺς ἄλλους, ἐὰν δ´ ἀνέλωσιν, παράδειγμα ποιήσειν ἅπασιν. ὅπερ καὶ συνέπεσεν· ἀποθανόντος γὰρ οὐδεὶς πώποτε ὕστερον ἐμνησικάκησεν, ἀλλὰ δοκοῦσιν κάλλιστα δὴ καὶ πολιτικώτατα ἁπάντων καὶ ἰδίᾳ καὶ κοινῇ χρήσασθαι ταῖς προγεγενημέναις συμφοραῖς· οὐ γὰρ μόνον τὰς περὶ τῶν προτέρων αἰτίας ἐξήλειψαν, ἀλλὰ καὶ τὰ χρήματα Λακεδαιμονίοις, ἃ οἱ τριάκοντα πρὸς τὸν πόλεμον ἔλαβον, ἀπέδοσαν κοινῇ, κελευουσῶν τῶν συνθηκῶν ἑκατέρους ἀποδιδόναι χωρίς, τούς τ´ ἐκ τοῦ ἄστεως καὶ τοὺς ἐκ τοῦ Πειραιέως, ἡγούμενοι τοῦτο πρῶτον ἄρχειν δεῖν τῆς ὁμονοίας· ἐν δὲ ταῖς ἄλλαις πόλεσιν οὐχ οἷον ἔτι προστιθέασιν τῶν οἰκείων οἱ δῆμοι κρατήσαντες, ἀλλὰ καὶ τὴν χώραν ἀνάδαστον ποιοῦσιν.
διελύθησαν δὲ καὶ πρὸς τοὺς ἐν Ἐλευσῖνι κατοικήσαντας, ἔτει τρίτῳ μετὰ τὴν ἐξοίκησιν, ἐπὶ Ξεναινέτου ἄρχοντος.
| [40] CHAPITRE XL : Athènes après l'amnistie. Archinos. Sagesse des Athéniens.
Cet accord une fois conclu, tous ceux qui avaient combattu du côté des Trente furent pris de peur. Nombre d'entre eux projetaient de quitter la ville, mais, comme il arrive toujours, remettaient leur déclaration aux derniers jours. Archinos, voyant combien ils étaient nombreux et voulant les retenir, supprima les derniers jours du délai fixé pour l'inscription, si bien que bon nombre furent forcés de rester malgré eux, jusqu'au jour où ils reprirent courage.
Archinos se conduisit ce jour-là en véritable homme d'État, comme bientôt après quand il accusa d'illégalité le décret de Thrasybule accordant le droit de cité à tous ceux qui étaient revenus avec lui du Pirée, bien que dans le nombre certains fussent notoirement esclaves ; et comme une autre fois encore, que voici : le premier des citoyens récemment rentrés dans Athènes qui commença à témoigner sa rancune fut saisi par lui et traîné devant le Conseil, auquel Archinos demanda sa mort sans jugement : on montrerait ainsi qu'on voulait sauver la démocratie et observer les serments ; acquitter cet homme, c'est exciter les autres ; le mettre à mort, c'est donner à tous un exemple. Il en fut ainsi : cet homme mort, personne ne réveilla plus les vieilles haines. Loin de là, les Athéniens sortis de ces malheurs, en tirèrent des leçons dont ils profitèrent très sagement, les individus aussi bien que l'État, pour le mieux de leur politique. Non seulement ils effacèrent toutes les accusations portant sur le passé, mais encore ils s'associèrent pour rendre aux Lacédémoniens l'argent que les Trente en avaient reçu pour la guerre, quoique l'accord eût stipulé des paiements séparés par les deux partis, celui de la ville et celui du Pirée, et dans la pensée que c'était ainsi qu'il fallait commencer à rétablir la concorde. Dans les autres États, au contraire, on avait vu le parti démocratique victorieux ne pas se contenter seulement de ne point contribuer de ses deniers, mais aller jusqu'à partager les terres.
Enfin, sous l'archontat de Xenaenétos (401 a. C. n.), les Athéniens se réconcilièrent avec les gens d'Éleusis, deux ans après que ceux-ci avaient quitté la ville.
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