[39] XXXIX.
Ἐγένοντο δ´ αἱ διαλύσεις ἐπ´ Εὐκλείδου ἄρχοντος κατὰ τὰς συνθήκας τάσδε.
τοὺς βουλομένους Ἀθηναίων τῶν ἐν ἄστει μεινάντων ἐξοικεῖν ἔχειν Ἐλευσῖνα ἐπιτίμους ὄντας καὶ κυρίους καὶ αὐτοκράτορας ἑαυτῶν καὶ τὰ αὑτῶν καρπουμένους. τὸ δ´ ἱερὸν εἶναι κοινὸν ἀμφοτέρων, ἐπιμελεῖσθαι δὲ Κήρυκας καὶ Εὐμολπίδας κατὰ τὰ πάτρια.
μὴ ἐξεῖναι δὲ μήτε τοῖς Ἐλευσινόθεν εἰς τὸ ἄστυ μήτε τοῖς ἐκ τοῦ ἄστεως Ἐλευσῖνάδε ἰέναι, πλὴν μυστηρίοις ἑκατέρους.
συντελεῖν δὲ ἀπὸ τῶν προσιόντων εἰς τὸ συμμαχικὸν καθάπερ τοὺς ἄλλους Ἀθηναίους.
ἐὰν δέ τινες τῶν ἀπιόντων οἰκίαν λαμβάνωσιν Ἐλευσῖνι, συμπείθειν τὸν κεκτημένον. ἐὰν δὲ μὴ συμβαίνωσιν ἀλλήλοις, τιμητὰς ἑλέσθαι τρεῖς ἑκάτερον, καὶ ἥντιν´ ἂν οὗτοι τάξωσιν τιμὴν λαμβάνειν. Ἐλευσινίων δὲ συνοικεῖν οὓς ἂν οὗτοι βούλωνται.
τὴν δ´ ἀπογραφὴν εἶναι τοῖς βουλομένοις ἐξοικεῖν, τοῖς μὲν ἐπιδημοῦσιν ἀφ´ ἧς ἂν ὀμόσωσιν τοὺς ὅρκους δέκα ἡμερῶν, τὴν δ´ ἐξοίκησιν εἴκοσι, τοῖς δ´ ἀποδημοῦσιν ἐπειδὰν ἐπιδημήσωσιν κατὰ ταὐτά.
μὴ ἐξεῖναι δὲ ἄρχειν μηδεμίαν ἀρχὴν τῶν ἐν τῷ ἄστει τὸν Ἐλευσῖνι κατοικοῦντα, πρὶν ἂν ἀπογράψηται πάλιν ἐν τῷ ἄστει κατοικεῖν.
τὰς δὲ δίκας τοῦ φόνου εἶναι κατὰ τὰ πάτρια, εἴ τίς τινα αὐτοχειρίᾳ ἔκτεινεν ἢ ἔτρωσεν.
τῶν δὲ παρεληλυθότων μηδενὶ πρὸς μηδένα μνησικακεῖν ἐξεῖναι, πλὴν πρὸς τοὺς τριάκοντα καὶ τοὺς δέκα καὶ τοὺς ἕνδεκα καὶ τοὺς τοῦ Πειραιέως ἄρξαντας, μηδὲ πρὸς τούτους, ἐὰν διδῶσιν εὐθύνας. εὐθύνας δὲ δοῦναι τοὺς μὲν ἐν Πειραιεῖ ἄρξαντας ἐν τοῖς ἐν Πειραιεῖ, τοὺς δ´ ἐν τῷ ἄστει ἐν τοῖς τὰ τιμήματα παρεχομένοις. εἶθ´ οὕτως ἐξοικεῖν τοὺς ἐθέλοντας. τὰ δὲ χρήματα ἃ ἐδανείσαντο εἰς τὸν πόλεμον ἑκατέρους ἀποδοῦναι χωρίς.
| [39] CHAPITRE XXXIX : Accord entre les partisans des Trente et les démocrates.
L'accord eut lieu sous l'archontat d'Euclide (403 a. C. n.) et la convention suivante en régla les conditions : Ceux des citoyens restés dans la ville, qui voudront la quitter, habiteront Éleusis. Ils conserveront tous leurs droits de citoyens, resteront maîtres absolus de tout ce qui leur appartient, et recueilleront les fruits de leurs biens.
Le temple d'Éleusis appartiendra en commun aux uns et aux autres: conformément à la tradition, les Kérykes et les Eumolpides seront chargés de l'administrer.
A l'époque des Mystères seulement, les Athéniens d'Éleusis pourront se rendre à la ville et ceux de la ville à Éleusis.
Les gens d'Éleusis contribueront de leurs revenus à la caisse des alliés comme les autres Athéniens.
Celui qui, ayant quitté la ville, voudra prendre maison à Éleusis, s'entendra avec le propriétaire ; s'ils ne se mettent pas d'accord, ils choisiront chacun trois experts, et le propriétaire n'aura droit qu'à la somme que ceux-ci auront fixée. Nul Éleusinien ne pourra être locataire du nouveau propriétaire que s'il est agréé par les experts.
Seront tenus de se faire inscrire ceux qui veulent quitter la ville : s'ils sont restés à Athènes, dans le délai de dix jours à compter du jour où ils auront prêté serment, et le départ aura lieu dans les vingt jours; s'ils y sont rentrés, dans les mêmes délais, à compter du jour de leur retour.
L'Athénien établi à Éleusis ne pourra remplir aucune charge dans la ville, avant de s'être fait inscrire de nouveau comme habitant de la ville.
Les actions de meurtre sont maintenues comme dans le droit de nos pères, contre quiconque a tué ou blessé de sa propre main.
Pour ce qui concerne le passé, toutes les haines mutuelles devront être oubliées, excepté à l'égard des Trente, des Dix, des Onze et des magistrats du Pirée : encore l'exception ne sera-t-elle plus maintenue contre ces hommes, s'ils rendent leurs comptes. Les magistrats du Pirée rendront, leurs comptes devant les gens du Pirée, les magistrats d'Athènes devant les gens d'Athènes, et les juges fixeront l'amende. Après avoir ainsi réglé leur situation, ils pourront, s'ils le veulent, s'établir à Éleusis. Quant aux sommes qui ont été empruntées par les deux partis pour la guerre, l'un et l'autre devront les restituer séparément.
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