HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristote, La Constitution d'Athènes

Chapitre 28

 Chapitre 28

[28] XXVIII. Ἕως μὲν οὖν Περικλῆς προειστήκει τοῦ δήμου, βελτίω τὰ κατὰ τὴν πολιτείαν ἦν, τελευτήσαντος δὲ Περικλέους πολὺ χείρω. πρῶτον γὰρ τότε προστάτην ἔλαβεν δῆμος οὐκ εὐδοκιμοῦντα παρὰ τοῖς ἐπιεικέσιν· ἐν δὲ τοῖς πρότερον χρόνοις ἀεὶ διετέλουν οἱ ἐπιεικεῖς δημαγωγοῦντες. ἐξ ἀρχῆς μὲν γὰρ καὶ πρῶτος ἐγένετο προστάτης τοῦ δήμου Σόλων, δεύτερος δὲ Πεισίστρατος, τῶν εὐγενῶν καὶ γνωρίμων· καταλυθείσης δὲ τῆς τυραννίδος Κλεισθένης, τοῦ γένους ὢν τῶν Ἀλκμεωνιδῶν, καὶ τούτῳ μὲν οὐδεὶς ἦν ἀντιστασιώτης, ὡς ἐξέπεσον οἱ περὶ τὸν Ἰσαγόραν. μετὰ δὲ ταῦτα τοῦ μὲν δήμου προειστήκει Ξάνθιππος, τῶν δὲ γνωρίμων Μιλτιάδης, ἔπειτα Θεμιστοκλῆς καὶ Ἀριστείδης· μετὰ δὲ τούτους Ἐφιάλτης μὲν τοῦ δήμου, Κίμων δ´ Μιλτιάδου τῶν εὐπόρων· εἶτα Περικλῆς μὲν τοῦ δήμου, Θουκυδίδης δὲ τῶν ἑτέρων, κηδεστὴς ὢν Κίμωνος. Περικλέους δὲ τελευτήσαντος, τῶν μὲν ἐπιφανῶν προειστήκει Νικίας ἐν Σικελίᾳ τελευτήσας, τοῦ δὲ δήμου Κλέων Κλεαινέτου, ὃς δοκεῖ μάλιστα διαφθεῖραι τὸν δῆμον ταῖς ὁρμαῖς, καὶ πρῶτος ἐπὶ τοῦ βήματος ἀνέκραγε καὶ ἐλοιδορήσατο, καὶ περιζωσάμενος ἐδημηγόρησε, τῶν ἄλλων ἐν κόσμῳ λεγόντων. εἶτα μετὰ τούτους τῶν μὲν ἑτέρων Θηραμένης Ἅγνωνος, τοῦ δὲ δήμου Κλεοφῶν λυροποιός, ὃς καὶ τὴν διωβελίαν ἐπόρισε πρῶτος· καὶ χρόνον μέν τινα διεδίδου, μετὰ δὲ ταῦτα κατέλυσε Καλλικράτης Παιανιεύς, πρῶτος ὑποσχόμενος ἐπιθήσειν πρὸς τοῖν δυοῖν ὀβολοῖν ἄλλον ὀβολόν. τούτων μὲν οὖν ἀμφοτέρων θάνατον κατέγνωσαν ὕστερον· εἴωθεν γὰρ κἂν ἐξαπατηθῇ τὸ πλῆθος ὕστερον μισεῖν τούς τι προαγαγόντας ποιεῖν αὐτοὺς τῶν μὴ καλῶς ἐχόντων. ἀπὸ δὲ Κλεοφῶντος ἤδη διεδέχοντο συνεχῶς τὴν δημαγωγίαν οἱ μάλιστα βουλόμενοι θρασύνεσθαι καὶ χαρίζεσθαι τοῖς πολλοῖς πρὸς τὸ παραυτίκα βλέποντες. δοκοῦσι δὲ βέλτιστοι γεγονέναι τῶν Ἀθήνησι πολιτευσαμένων μετὰ τοὺς ἀρχαίους Νικίας καὶ Θουκυδίδης καὶ Θηραμένης. καὶ περὶ μὲν Νικίου καὶ Θουκυδίδου πάντες σχεδὸν ὁμολογοῦσιν ἄνδρας γεγονέναι οὐ μόνον καλοὺς κἀγαθούς, ἀλλὰ καὶ πολιτικοὺς καὶ τῇ πόλει πάσῃ πατρικῶς χρωμένους, περὶ δὲ Θηραμένους, διὰ τὸ συμβῆναι κατ´ αὐτὸν ταραχώδεις τὰς πολιτείας, ἀμφισβήτησις τῆς κρίσεώς ἐστι. δοκεῖ μέντοι μὴ παρέργως ἀποφαινομένοις οὐχ ὥσπερ αὐτὸν διαβάλλουσι πάσας τὰς πολιτείας καταλύειν, ἀλλὰ πάσας προάγειν ἕως μηδὲν παρανομοῖεν, ὡς δυνάμενος πολιτεύεσθαι κατὰ πάσας, ὅπερ ἐστὶν ἀγαθοῦ πολίτου ἔργον, παρανομούσαις δὲ οὐ συγχωρῶν, ἀλλ´ ἀπεχθανόμενος. [28] CHAPITRE XXVIII : Athènes après Périclès. - Décadence de la Démocratie athénienne. Énumération et jugement des chefs de parti à Athènes. Tant que Périclès fut à la tête du parti populaire, le régime politique fut meilleur; après sa mort, le mal empira beaucoup. (429 a. C . n.) Pour la première fois, le peuple prit pour chef un homme qui n'avait pas l'estime du parti modéré : jusque-là, c'étaient toujours des modérés qui avaient été à la tête du peuple. Car, au début, le premier chef du peuple fut Solon ; vint ensuite Pisistrate. Après la chute de la tyrannie, ce fut Clisthène, de la famille des Alcméonides : l'autre parti ne lui opposa point d'adversaire après la chute d'Isagoras. Ensuite le parti démocratique eut pour chef Xanthippos, l'aristocrate Miltiade ; après eux vinrent Thémistocle et Aristide ; puis Éphialte à la tête du peuple et Cimon, fils de Miltiade, à la tête des riches ; ils eurent pour successeurs dans le parti démocratique Miltiade, dans l'autre Thucydide, allié de Cimon. Après la mort de Périclès, la direction de l'aristocratie passa à Nicias, celui qui mourut en Sicile ; celle du peuple à Cléon, fils de Clémnétos, qui semble vraiment avoir perdu le peuple par ses violences : le premier il se mit à pousser des cris à la tribune, et à lancer des injures ; au lieu de garder, comme les autres, une tenue décente, on le vit parler en retroussant son chiton. Après eux, tandis que l'autre parti obéissait à Théramène, fils d'Hagnon, celui du peuple eut pour chef Cléophon le luthier, celui qui, le premier, assura au peuple la diobélie. La distribution du diobole eut lieu pendant quelque temps, puis elle fut supprimée par Callicratès de Paeania, qui avait d'abord promis de l'augmenter d'une obole. Cléophon et Callicratès furent plus tard condamnés à mort. Le peuple, en effet, quand il s'est laissé entraîner à une erreur, se prend d'ordinaire à haïr ceux qui l'ont poussé au mal. A partir de Cléophon, se succédèrent à la tête du peuple les démagogues les plus audacieux et les plus empressés à gagner la faveur de la multitude, sans voir plus loin que l'intérêt présent. A mon avis, les meilleurs hommes d'État qu'ait eus Athènes, après les anciens, sont Nicias, Thucydide et Théramène. Pour Nicias et Thucydide, il y a presque unanimité à les considérer, non seulement comme d'honnêtes gens, mais encore comme des hommes d'État fidèles aux traditions qu'ils tenaient de leurs pères et ayant bien mérité de la cité. Pour Théramène, le jugement est plus contesté, parce qu'il a vécu sous des régimes pleins de troubles. Il semble pourtant, à un examen attentif, que loin d'avoir, comme on le lui reproche injustement, détruit tous les régimes, il les ait bien plutôt tous soutenus tant qu'ils ne commettaient pas d'illégalité, montrant qu'a cette condition il pouvait - ce qui est le rôle d'un bon citoyen - les servir tous; au contraire, l'illégalité commise, ils ne rencontraient plus chez lui la soumission, mais bien la haine.


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Dernière mise à jour : 1/07/2010