HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristote, La Constitution d'Athènes

Chapitre 29

 Chapitre 29

[29] XXIX. Ἕως μὲν οὖν ἰσόρροπα τὰ πράγματα κατὰ τὸν πόλεμον ἦν, διεφύλαττον τὴν δημοκρατίαν. ἐπεὶ δὲ μετὰ τὴν ἐν Σικελίᾳ γενομένην συμφορὰν ἰσχυρότερα τὰ τῶν Λακεδαιμονίων ἐγένετο διὰ τὴν πρὸς βασιλέα συμμαχίαν, ἠναγκάσθησαν κινήσαντες τὴν δημοκρατίαν καταστῆσαι τὴν ἐπὶ τῶν τετρακοσίων πολιτείαν, εἰπόντος τὸν μὲν πρὸ τοῦ ψηφίσματος λόγον Μηλοβίου, τὴν δὲ γνώμην γράψαντος Πυθοδώρου τοῦ Ἀναφλυςτίου, μάλιστα δὲ συμπεισθέντων τῶν πολλῶν διὰ τὸ νομίζειν βασιλέα μᾶλλον ἑαυτοῖς συμπολεμήσειν, ἐὰν δι´ ὀλίγων ποιήσωνται τὴν πολιτείαν ἦν δὲ τὸ ψήφισμα τὸ Πυθοδώρου τοιόνδε· τὸν δῆμον ἑλέσθαι μετὰ τῶν προϋπαρχόντων δέκα προβούλων ἄλλους εἴκοσι ἐκ τῶν ὑπὲρ τετταράκοντα ἔτη γεγονότων, οἵτινες ὀμόσαντες μὴν συγγράψειν ἂν ἡγῶνται βέλτιστα εἶναι τῇ πόλει, συγγράψουσι περὶ τῆς σωτηρίας· ἐξεῖναι δὲ καὶ τῶν ἄλλων τῷ βουλομένῳ γράφειν, ἵν´ ἐξ ἁπάντων αἱρῶνται τὸ ἄριστον. Κλειτοφῶν δὲ τὰ μὲν ἄλλα καθάπερ Πυθόδωρος εἶπεν, προσαναζητῆσαι δὲ τοὺς αἱρεθέντας ἔγραψεν καὶ τοὺς πατρίους νόμους, οὓς Κλεισθένης ἔθηκεν ὅτε καθίστη τὴν δημοκρατίαν, ὅπως ἂν ἀκούσαντες καὶ τούτων βουλεύσωνται τὸ ἄριστον, ὡς οὐ δημοτικὴν ἀλλὰ παραπλησίαν οὖσαν τὴν Κλεισθένους πολιτείαν τῇ Σόλωνος. οἱ δ´ αἱρεθέντες πρῶτον μὲν ἔγραψαν ἐπάναγκες εἶναι τοὺς πρυτάνεις ἅπαντα τὰ λεγόμενα περὶ τῆς σωτηρίας ἐπιψηφίζειν, ἔπειτα τὰς τῶν παρανόμων γραφὰς καὶ τὰς εἰσαγγελίας καὶ τὰς προσκλήσεις ἀνεῖλον, ὅπως ἂν οἱ ἐθέλοντες Ἀθηναίων συμβουλεύωσι περὶ τῶν προκειμένων. ἐὰν δέ τις τούτων χάριν ζημιοῖ προσκαλῆται εἰσάγῃ εἰς δικαστήριον, ἔνδειξιν αὐτοῦ εἶναι καὶ ἀπαγωγὴν πρὸς τοὺς στρατηγούς, τοὺς δὲ στρατηγοὺς παραδοῦναι τοῖς ἕνδεκα θανάτῳ ζημιῶσαι. μετὰ δὲ ταῦτα τὴν πολιτείαν διέταξαν τόνδε τὸν τρόπον. τὰ μὲν χρήματα τὰ προσιόντα μὴ ἐξεῖναι ἄλλοσε δαπανῆσαι εἰς τὸν πόλεμον, τὰς δ´ ἀρχὰς ἀμίσθους ἄρχειν ἁπάσας ἕως ἂν πόλεμος , πλὴν τῶν ἐννέα ἀρχόντων καὶ τῶν πρυτάνεων οἳ ἂν ὦσιν· τούτους δὲ φέρειν τρεῖς ὀβολοὺς ἕκαστον τῆς ἡμέρας. τὴν δ´ ἄλλην πολιτείαν ἐπιτρέψαι πᾶσαν Ἀθηναίων τοῖς δυνατωτάτοις καὶ τοῖς σώμασιν καὶ τοῖς χρήμασιν λῃτουργεῖν, μὴ ἔλαττον πεντακισχιλίοις, ἕως ἂν πόλεμος . κυρίους δ´ εἶναι τούτους καὶ συνθήκας συντίθεσθαι πρὸς οὓς ἂν ἐθέλωσιν. ἑλέσθαι δὲ καὶ τῆς φυλῆς ἑκάστης δέκα ἄνδρας ὑπὲρ τετταράκοντα ἔτη γεγονότας, οἵτινες καταλέξουσι τοὺς πεντακισχιλίους ὀμόσαντες καθ´ ἱερῶν τελείων. [29] CHAPITRE XXIX : Renversement de la Démocratie. - Le Comité de Salut public.- Les Cinq Mille. Tant que les chances de la guerre restèrent égales, les Athéniens conservèrent le régime démocratique; mais après le désastre de Sicile et quand l'alliance avec le grand roi eut donné l'avantage aux Lacédémoniens, on fut forcé de renverser le régime démocratique et d'établir le gouvernement des Quatre Cents : Pythodoros, fils d'Épizélos, fit la proposition et Mélobios prononça le discours avant le vote du décret, mais ce qui décida surtout la multitude, ce fut la pensée que le grand roi se porterait bien plus volontiers du côté des Athéniens, s'ils établissaient un gouvernement oligarchique. Voici le décret de Pythodoros : Le peuple élira vingt autres commissaires, en outre des dix qui sont déjà en fonction. Il les choisira parmi les citoyens âgés de plus de quarante ans et leur fera prêter le serment de s'entendre pour le salut de la cité, et de rédiger la constitution qu'ils jugeront la meilleure. Il sera également permis à tout citoyen de faire des propositions par écrit, afin que les commissaires prennent les meilleures décisions possibles. Amendement de Cleitophon : il en sera pour le reste comme l'a proposé Pythodoros, mais les commissaires désignés devront aussi rechercher, pour les examiner, les lois que Clisthène a établies pour nos ancêtres, quand il a fondé la démocratie, afin que, s'inspirant aussi de ces lois, ils fassent dans leurs délibérations en tout pour le mieux; - cela dans la pensée que la constitution de Clisthène n'était pas une constitution absolument démocratique, mais celle qui se rapprochait le plus de la constitution de Solon. Les commissaires décidèrent tout d'abord que les prytanes seraient tenus de mettre aux voix toutes les propositions faites en vue du salut public ; puis ils supprimèrent toutes les accusations d'illégalité, de haute trahison et les citations, afin que tous les Athéniens de bonne volonté pussent prendre part aux délibérations : quiconque frapperait un orateur d'une amende ou le citerait en justice ou le ferait comparaître devant un tribunal, serait poursuivi par voie de délation sommaire, saisi et traîné devant les stratèges : ceux-ci remettraient le coupable aux Onze, qui le puniraient de mort. Après avoir pris ces mesures, ils établirent la constitution que voici : Défense d'employer les revenus de la cité à d'autres dépenses qu'à celles de la guerre. Tant que la guerre durera, les magistrats ne toucheront aucun salaire, excepté les neuf archontes et les prytanes qui se succéderont à la présidence : ceux-ci toucheront chacun trois oboles par jour. Pour les droits politiques, en jouiront tous les Athéniens qui seront le mieux en état de servir la cité, de leur personne et de leur argent, et leur nombre ne sera pas inférieur à cinq mille, au moins tant que durera la guerre. Les Cinq Mille auront, entre autres droits, celui de conclure des traités avec qui ils voudront. On élira dans chaque tribu dix hommes âgés de plus de quarante ans, qui dresseront la liste des Cinq Mille, après avoir prêté serment sur les chairs d'une victime parfaite.


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Dernière mise à jour : 1/07/2010