[26] XXVI.
Ἡ μὲν οὖν τῶν Ἀρεοπαγιτῶν βουλὴ τοῦτον τὸν τρόπον ἀπεστερήθη τῆς ἐπιμελείας. μετὰ δὲ ταῦτα συνέβαινεν ἀνίεσθαι μᾶλλον τὴν πολιτείαν διὰ τοὺς προθύμως δημαγωγοῦντας. κατὰ γὰρ τοὺς καιροὺς τούτους συνέπεσε μηδ´ ἡγεμόνα ἔχειν τοὺς ἐπιεικεστέρους, ἀλλ´ αὐτῶν προεστάναι Κίμωνα τὸν Μιλτιάδου, †νεώτερον ὄντα καὶ πρὸς τὴν πόλιν ὀψὲ προσελθόντα, πρὸς δὲ τούτοις ἐφθάρθαι τοὺς πολλοὺς κατὰ πόλεμον. τῆς γὰρ στρατείας γιγνομένης ἐν τοῖς τότε χρόνοις ἐκ καταλόγου, καὶ στρατηγῶν ἐφισταμένων ἀπείρων μὲν τοῦ πολεμεῖν, τιμωμένων δὲ διὰ τὰς πατρικὰς δόξας, αἰεὶ συνέβαινεν τῶν ἐξιόντων ἀνὰ δισχιλίους ἢ τρισχιλίους ἀπόλλυσθαι, ὥστε ἀναλίσκεσθαι τοὺς ἐπιεικεῖς καὶ τοῦ δήμου καὶ τῶν εὐπόρων.
τὰ μὲν οὖν ἄλλα πάντα διῴκουν οὐχ ὁμοίως καὶ πρότερον τοῖς νόμοις προσέχοντες, τὴν δὲ τῶν ἐννέα ἀρχόντων αἵρεσιν οὐκ ἐκίνουν, ἀλλ´ ἕκτῳ ἔτει μετὰ τὸν Ἐφιάλτου θάνατον ἔγνωσαν καὶ ἐκ ζευγιτῶν προκρίνεσθαι τοὺς κληρωσομένους τῶν ἐννέα ἀρχόντων, καὶ πρῶτος ἦρξεν ἐξ αὐτῶν Μνησιθείδης.
οἱ δὲ πρὸ τούτου πάντες ἐξ ἱππέων καὶ πεντακοσιομεδίμνων ἦσαν (οἱ δὲ ζευγῖται τὰς ἐγκυκλίους ἦρχον), εἰ μή τι παρεωρᾶτο τῶν ἐν τοῖς νόμοις.
ἔτει δὲ πέμπτῳ μετὰ ταῦτα ἐπὶ Λυσικράτους ἄρχοντος οἱ τριάκοντα δικασταὶ κατέστησαν πάλιν οἱ καλούμενοι κατὰ δήμους. καὶ τρίτῳ μετὰ τοῦτον ἐπὶ Ἀντιδότου διὰ τὸ πλῆθος τῶν πολιτῶν Περικλέους εἰπόντος ἔγνωσαν μὴ μετέχειν τῆς πόλεως, ὃς ἂν μὴ ἐξ ἀμφοῖν ἀστοῖν ᾖ γεγονώς.
| [26] CHAPITRE XXVI : Affaiblissement des partis modérés. - Les zeugites admis à l'archontat. Les Juges des dèmes. - Le Droit de cité.
Il s'ensuivit un certain relâchement dans la pratique des institutions, par le fait de l'ardeur des démagogues. Le hasard voulut, en effet, qu'à la même époque les modérés n'eussent pas de chef véritable : Cimon, fils de Miltiade, qui était à leur tête, était trop jeune et n'avait commencé que tard à s'occuper de politique. De plus, les guerres enlevaient au peuple ses meilleurs citoyens : comme ceux-là seulement prenaient alors part aux expéditions, qui étaient inscrits sur les rôles, et comme les stratèges placés à leur tête n'avaient ni expérience de la guerre, ni d'autre titre que la gloire de leurs ancêtres, chaque expédition coûtait de deux à trois mille hommes, si bien que les modérés des deux partis, du parti populaire et du parti des riches, s'épuisaient à la guerre.
Pour le reste, bien que, dans la pratique du régime politique, on n'observât pas les lois avec autant de respect que par le passé, on n'avait pourtant pas touché à l'élection des neuf archontes : ce n'est que cinq ans après la mort d'Éphialte que l'on décida que les zeugites, eux aussi, pourraient être désignés par une élection préalable pour tirer au sort les charges des neuf archontes. Le premier zeugite qui fut archonte fut Mnésitheidès (457 a. C. n.).
Jusqu'alors, tous les archontes avaient été pris parmi les pentacosiomédimnes et les cavaliers : les zeugites ne remplissaient que les charges inférieures, à moins que quelque infraction aux lois ne fût commise par les dèmes.
Quatre ans après, sous l'archontat de Lysicratès (453 a. C. n.) on institua de nouveau les trente juges, appelés juges des dèmes, et deux ans plus tard, sous l'archontat d'Antidotos (451 a. C. n.), en considération du nombre croissant des citoyens et sur la proposition de Périclès, il fut décidé que, nul ne jouira des droits politiques, s'il n'est pas né de père et de mère athéniens.
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