[25] XXV.
Ἡ μὲν οὖν τροφὴ τῷ δήμῳ διὰ τούτων ἐγίγνετο. ἔτη δὲ ἑπτακαίδεκα μάλιστα μετὰ τὰ Μηδικὰ διέμεινεν ἡ πολιτεία προεστώτων τῶν Ἀρεοπαγιτῶν, καίπερ ὑποφερομένη κατὰ μικρόν. αὐξανομένου δὲ τοῦ πλήθους, γενόμενος τοῦ δήμου προστάτης Ἐφιάλτης ὁ Σοφωνίδου, δοκῶν καὶ ἀδωροδόκητος εἶναι καὶ δίκαιος πρὸς τὴν πολιτείαν, ἐπέθετο τῇ βουλῇ. καὶ πρῶτον μὲν ἀνεῖλεν πολλοὺς τῶν Ἀρεοπαγιτῶν, ἀγῶνας ἐπιφέρων περὶ τῶν διῳκημένων. ἔπειτα τῆς βουλῆς ἐπὶ Κόνωνος ἄρχοντος ἅπαντα περιεῖλε τὰ ἐπίθετα δι´ ὧν ἦν ἡ τῆς πολιτείας φυλακή, καὶ τὰ μὲν τοῖς πεντακοσίοις, τὰ δὲ τῷ δήμῳ καὶ τοῖς δικαστηρίοις ἀπέδωκεν. ἔπραξε δὲ ταῦτα συναιτίου γενομένου Θεμιστοκλέους, ὃς ἦν μὲν τῶν Ἀρεοπαγιτῶν, ἔμελλε δὲ κρίνεσθαι μηδισμοῦ. βουλόμενος δὲ καταλυθῆναι τὴν βουλὴν ὁ Θεμιστοκλῆς πρὸς μὲν τὸν Ἐφιάλτην ἔλεγεν ὅτι συναρπάζειν αὐτὸν ἡ βουλὴ μέλλει, πρὸς δὲ τοὺς Ἀρεοπαγίτας, ὅτι δείξει τινὰς συνισταμένους ἐπὶ καταλύσει τῆς πολιτείας. ἀγαγὼν δὲ τοὺς αἱρεθέντας τῆς βουλῆς οὗ διέτριβεν ὁ Ἐφιάλτης, ἵνα δείξῃ τοὺς ἀθροιζομένους, διελέγετο μετὰ σπουδῆς αὐτοῖς. ὁ δ´ Ἐφιάλτης ὡς εἶδεν καταπλαγείς, καθίζει μονοχίτων ἐπὶ τὸν βωμόν. θαυμασάντων δὲ πάντων τὸ γεγονός, καὶ μετὰ ταῦτα συναθροισθείσης τῆς βουλῆς τῶν πεντακοσίων, κατηγόρουν τῶν Ἀρεοπαγιτῶν ὅ τ´ Ἐφιάλτης καὶ ὁ Θεμιστοκλῆς, καὶ πάλιν ἐν τῷ δήμῳ τὸν αὐτὸν τρόπον, ἕως περιείλοντο αὐτῶν τὴν δύναμιν. καὶ *** ἀνῃρέθη δὲ καὶ ὁ Ἐφιάλτης δολοφονηθεὶς μετ´ οὐ πολὺν χρόνον δι´ Ἀριστοδίκου τοῦ Ταναγραίου.
| [25] CHAPITRE XXV : Ruine de l'Aréopage.
C'est donc ainsi qu'était assurée la subsistance du peuple. Pendant dix-sept ans après les guerres Médiques (479 - 462 a. C. n.), l'Aréopage conserva la direction suprême des affaires de la cité, quoique son autorité fût minée peu à peu. Mais, voyant le peuple croître en nombre et en force, Éphialte, fils de Sophonidès, et chef du parti démocratique, homme qui passait pour incorruptible et guidé dans sa politique par la justice, s'attaqua au Sénat. Il se débarrassa d'abord d'un grand nombre d'Aréopagites, au moyen d'accusations intentées contre leur administration ; ensuite, sous l'archontat de Conon, (462 a. C. n.) il enleva au Sénat toutes les attributions qu'il avait ajoutées à ses attributions primitives, et qui lui assuraient la garde de la Constitution, pour les donner, les unes au Conseil des cinq cents, les autres au peuple et aux tribunaux. Dans cette entreprise, il eut le concours de Thémistocle, qui faisait bien partie de l'Aréopage, mais était sous le coup d'une accusation de médisme. Thémistocle, ayant résolu de renverser le Sénat dit à Éphialte que ce corps allait le faire arrêter, et à l'Aréopage qu'il lui montrerait des citoyens conjurés pour le renversement de la Constitution. Il emmena donc les commissaires de l'Aréopage au lieu où se trouvait Éphialte, pour leur montrer cette réunion, et il se mit à leur parler avec animation. Éphialte, à cette vue, frappé d'effroi, s'assit, vêtu d'un simple chiton, sur l'autel. Tous s'étonnèrent de cet événement. Après quoi, dans une réunion du Conseil des cinq cents, Éphialte et Thémistocle accusèrent l'Aréopage, et firent de même ensuite devant le peuple, jusqu'à ce qu'ils l'eussent dépouillé de son influence. Éphialte disparut peu après, assassiné par Aristodicos de Tanagra. C'est ainsi que la garde de la Constitution fut enlevée au Sénat de l'Aréopage.
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