[24] XXIV.
Μετὰ δὲ ταῦτα θαρρούσης ἤδη τῆς πόλεως, καὶ χρημάτων ἡθροισμένων πολλῶν, συνεβούλευεν ἀντιλαμβάνεσθαι τῆς ἡγεμονίας, καὶ καταβάντας ἐκ τῶν ἀγρῶν οἰκεῖν ἐν τῷ ἄστει· τροφὴν γὰρ ἔσεσθαι πᾶσι, τοῖς μὲν στρατευομένοις, τοῖς δὲ φρουροῦσι, τοῖς δὲ τὰ κοινὰ πράττουσι· εἶθ´ οὕτω κατασχήσειν τὴν ἡγεμονίαν. πεισθέντες δὲ ταῦτα καὶ λαβόντες τὴν ἀρχὴν τοῖς τε συμμάχοις δεσποτικωτέρως ἐχρῶντο, πλὴν Χίων καὶ Λεσβίων καὶ Σαμίων· (τούτους δὲ φύλακας εἶχον τῆς ἀρχῆς, ἐῶντες τάς τε πολιτείας παρ´ αὐτοῖς καὶ ἄρχειν ὧν ἔτυχον ἄρχοντες.)
κατέστησαν δὲ καὶ τοῖς πολλοῖς εὐπορίαν τροφῆς, ὥσπερ Ἀριστείδης εἰσηγήσατο. συνέβαινεν γὰρ ἀπὸ τῶν φόρων καὶ τῶν τελῶν καὶ τῶν συμμάχων πλείους ἢ δισμυρίους ἄνδρας τρέφεσθαι. δικασταὶ μὲν γὰρ ἦσαν ἑξακισχίλιοι, τοξόται δ´ ἑξακόσιοι καὶ χίλιοι, καὶ πρὸς τούτοις ἱππεῖς χίλιοι καὶ διακόσιοι, βουλὴ δὲ πεντακόσιοι, καὶ φρουροὶ νεωρίων πεντακόσιοι, καὶ πρὸς τούτοις ἐν τῇ πόλει φρουροὶ νʹ, ἀρχαὶ δ´ ἔνδημοι μὲν εἰς ἑπτακοσίους ἄνδρας, ὑπερόριοι δ´ εἰς †ἑπτακοσίους· πρὸς δὲ τούτοις ἐπεὶ συνεστήσαντο τὸν πόλεμον ὕστερον, ὁπλῖται μὲν δισχίλιοι καὶ πεντακόσιοι, νῆες δὲ φρουρίδες εἴκοσι, ἄλλαι δὲ νῆες αἱ τοὺς φόρους ἄγουσαι ** τοὺς ἀπὸ τοῦ κυάμου δισχιλίους ἄνδρας. ἔτι δὲ πρυτανεῖον καὶ ὀρφανοὶ καὶ δεσμωτῶν φύλακες· ἅπασι γὰρ τούτοις ἀπὸ τῶν κοινῶν ἡ διοίκησις ἦν.
| [24] CHAPITRE XXIV : Aristide attire les Athéniens dans la ville. - Dureté de l'hégémonie athénienne.
Ensuite comme Athènes s'était enhardie et que de grandes richesses y affluaient, Aristide conseilla aux citoyens de se saisir de l'hégémonie, et de quitter la campagne pour venir habiter à la ville. Tous y auraient leur subsistance, les uns en faisant la guerre, les autres en gardant la ville, d'autres en prenant part à l'administration des affaires publiques : ainsi, ils tiendraient solidement l'hégémonie. On l'en crut, et, prenant en mains le pouvoir suprême, Athènes fit sentir à ses alliés une domination plus tyrannique, sauf à Chios, Lesbos et Samos, qu'elle considérait comme les gardiens de son empire ; aussi laissa-t-elle intactes la constitution nationale de ces trois îles et l'autorité qu'elles avaient eue jusqu'alors sur leurs sujets.
En même temps, suivant la politique inaugurée par Aristide, on assura à la multitude largement sa subsistance. Il arriva que par les contributions extraordinaires, par les droits et impôts, par les alliés, plus de vingt mille hommes étaient nourris. Il y avait en effet six mille juges, mille six cents archers et en outre douze cents cavaliers ; le Conseil comptait cinq cents membres, les gardes des arsenaux étaient au nombre de cinq cents, et les gardes en ville au nombre de cinquante ; environ sept cents hommes exerçaient des magistratures dans le pays; environ autant, en dehors du pays. Plus tard, quand Athènes eut entrepris la guerre, il y eut deux mille cinq cents hoplites, vingt vaisseaux croiseurs, d'autres vaisseaux pour la perception des tributs ayant à bord les deux mille hommes désignés par le sort. Ajoutons le prytanée, les orphelins, les geôliers. Tout ce monde tirait sa subsistance des revenus publics.
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