[23] XXIII.
Τότε μὲν οὖν μέχρι τούτου προῆλθεν ἡ πόλις, ἅμα τῇ δημοκρατίᾳ κατὰ μικρὸν αὐξανομένη· μετὰ δὲ τὰ Μηδικὰ πάλιν ἴσχυσεν ἡ ἐν Ἀρείῳ πάγῳ βουλὴ καὶ διῴκει τὴν πόλιν, οὐδενὶ δόγματι λαβοῦσα τὴν ἡγεμονίαν, ἀλλὰ διὰ τὸ γενέσθαι τῆς περὶ Σαλαμῖνα ναυμαχίας αἰτία. τῶν γὰρ στρατηγῶν ἐξαπορησάντων τοῖς πράγμασι, καὶ κηρυξάντων σῴζειν ἕκαστον ἑαυτόν, πορίσασα δραχμὰς ἑκάστῳ ὀκτὼ διέδωκε καὶ ἐνεβίβασεν εἰς τὰς ναῦς. διὰ ταύτην δὴ τὴν αἰτίαν παρεχώρουν αὐτῆς τῷ ἀξιώματι, καὶ ἐπολιτεύθησαν Ἀθηναῖοι καλῶς καὶ κατὰ τούτους τοὺς καιρούς. συνέβη γὰρ αὐτοῖς κατὰ τὸν χρόνον τοῦτον τά τε περὶ τὸν πόλεμον ἀσκῆσαι, καὶ παρὰ τοῖς Ἕλλησιν εὐδοκιμῆσαι, καὶ τὴν τῆς θαλάττης ἡγεμονίαν λαβεῖν, ἀκόντων Λακεδαιμονίων.
ἦσαν δὲ προστάται τοῦ δήμου κατὰ τούτους τοὺς καιροὺς Ἀριστείδης ὁ Λυσιμάχου καὶ Θεμιστοκλῆς ὁ Νεοκλέους, ὁ μὲν τὰ πολέμια δοκῶν, ὁ δὲ τὰ πολιτικὰ δεινὸς εἶναι καὶ δικαιοσύνῃ τῶν καθ´ ἑαυτὸν διαφέρειν· διὸ καὶ ἐχρῶντο τῷ μὲν στρατηγῷ, τῷ δὲ συμβούλῳ. τὴν μὲν οὖν τῶν τειχῶν ἀνοικοδόμησιν κοινῇ διῴκησαν, καίπερ διαφερόμενοι πρὸς ἀλλήλους, ἐπὶ δὲ τὴν ἀπόστασιν τὴν τῶν Ἰώνων ἀπὸ τῆς τῶν Λακεδαιμονίων συμμαχίας Ἀριστείδης ἦν ὁ προτρέψας, τηρήσας τοὺς Λάκωνας διαβεβλημένους διὰ Παυσανίαν. διὸ καὶ τοὺς φόρους οὗτος ἦν ὁ τάξας ταῖς πόλεσιν τοὺς πρώτους, ἔτει τρίτῳ μετὰ τὴν ἐν Σαλαμῖνι ναυμαχίαν, ἐπὶ Τιμοσθένους ἄρχοντος, καὶ τοὺς ὅρκους ὤμοσεν τοῖς Ἴωςιν, ‖ ὥστε τὸν αὐτὸν ἐχθρὸν εἶναι καὶ φίλον, ἐφ´ οἷς καὶ τοὺς μύδρους ἐν τῷ πελάγει καθεῖσαν.
| [23] CHAPITRE XXIII. Progrès et sagesse de la Démocratie athénienne. - Aristide et Thémistocle.
C'est ainsi qu'Athènes continuait de grandir, se développant peu à peu en même temps que la démocratie. Après les guerres Médiques, le Sénat de l'Aréopage reprit de l'influence et gouverna la ville, sans tenir le pouvoir d'aucun décret, mais parce qu'on lui devait la bataille de Salamine. Alors que les stratèges avaient désespéré de la république et fait proclamer que chacun pourvût à son salut, l'Aréopage trouva des fonds, fit distribuer huit drachmes à tous les combattants et les embarqua sur les vaisseaux. Aussi cédèrent-ils à son prestige, et le régime d'Athènes fut dans ce temps digne d'éloges. Car c'est alors que les Athéniens acquirent l'expérience de la guerre, que la ville sut gagner une grande gloire dans la Grèce, et qu'elle conquit l'hégémonie maritime, que dut lui céder Lacédémone.
Les chefs du peuple en ce temps étaient Aristide, fils de Lysimaque, et Thémistocle, fils de Néoclès, l'un dont la place était à la tête des affaires militaires, l'autre qui avait la réputation d'un très habile politique, et, par son équité, s'élevait au-dessus de ses contemporains. Aussi, l'un fut-il le général, l'autre le conseiller politique d'Athènes. Ensemble ils dirigèrent la reconstruction des murs, quoiqu'ils fussent divisés entre eux. Ce fut Aristide qui entreprit de détacher les Ioniens de l'alliance de Sparte, et il épia le moment où la conduite de Pausanias avait rendu les Lacédémoniens odieux. Ce fut encore lui qui imposa aux villes alliées les premiers tributs, deux ans après la bataille de Salamine, sous l'archontat de Timosthénès (478 a. C. n.) ; et il fit prêter aux Ioniens le serment que désormais amis et ennemis seraient communs, en foi de quoi on jeta dans la mer des masses de fer rougies.
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