HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristote, La Constitution d'Athènes

Chapitre 22

 Chapitre 22

[22] XXII. Τούτων δὲ γενομένων δημοτικωτέρα πολὺ τῆς Σόλωνος ἐγένετο πολιτεία. καὶ γὰρ συνέβη τοὺς μὲν Σόλωνος νόμους ἀφανίσαι τὴν τυραννίδα διὰ τὸ μὴ χρῆσθαι, καινοὺς δ´ ἄλλους θεῖναι τὸν Κλεισθένη στοχαζόμενον τοῦ πλήθους, ἐν οἷς ἐτέθη καὶ περὶ τοῦ ὀστρακισμοῦ νόμος. πρῶτον μὲν οὖν ἔτει πέμπτῳ μετὰ ταύτην τὴν κατάστασιν, ἐφ´ Ἑρμοκρέοντος ἄρχοντος, τῇ βουλῇ τοῖς πεντακοσίοις τὸν ὅρκον ἐποίησαν, ὃν ἔτι καὶ νῦν ὀμνύουσιν. ἔπειτα τοὺς στρατηγοὺς ᾑροῦντο κατὰ φυλάς, ἐξ ἑκάστης φυλῆς ἕνα, τῆς δὲ ἁπάσης στρατιᾶς ἡγεμὼν ἦν πολέμαρχος. ἔτει δὲ μετὰ ταῦτα δωδεκάτῳ νικήσαντες τὴν ἐν Μαραθῶνι μάχην, ἐπὶ Φαινίππου ἄρχοντος, διαλιπόντες ἔτη δύο μετὰ τὴν νίκην, θαρροῦντος ἤδη τοῦ δήμου, τότε πρῶτον ἐχρήσαντο τῷ νόμῳ τῷ περὶ τὸν ὀστρακισμόν, ὃς ἐτέθη διὰ τὴν ὑποψίαν τῶν ἐν ταῖς δυνάμεσιν, ὅτι Πεισίστρατος δημαγωγὸς καὶ στρατηγὸς ὢν τύραννος κατέστη. καὶ πρῶτος ὠστρακίσθη τῶν ἐκείνου συγγενῶν Ἵππαρχος Χάρμου Κολλυτεύς, δι´ ὃν καὶ μάλιστα τὸν νόμον ἔθηκεν Κλεισθένης, ἐξελάσαι βουλόμενος αὐτόν. οἱ γὰρ Ἀθηναῖοι τοὺς τῶν τυράννων φίλους, ὅσοι μὴ συνεξαμαρτάνοιεν ἐν ταῖς ταραχαῖς, εἴων οἰκεῖν τὴν πόλιν, χρώμενοι τῇ εἰωθυίᾳ τοῦ δήμου πρᾳότητι· ὧν ἡγεμὼν καὶ προστάτης ἦν Ἵππαρχος. εὐθὺς δὲ τῷ ὑστέρῳ ἔτει, ἐπὶ Τελεσίνου ἄρχοντος, ἐκυάμευσαν τοὺς ἐννέα ἄρχοντας κατὰ φυλὰς ἐκ τῶν προκριθέντων ὑπὸ τῶν δήμων πεντακοσίων, τότε μετὰ τὴν τυραννίδα πρῶτον. οἱ δὲ πρότεροι πάντες ἦσαν αἱρετοί. καὶ ὠστρακίσθη Μεγακλῆς Ἱπποκράτους Ἀλωπεκῆθεν. ἐπὶ μὲν οὖν ἔτη γʹ τοὺς τῶν τυράννων φίλους ὠστράκιζον, ὧν χάριν νόμος ἐτέθη, μετὰ δὲ ταῦτα τῷ τετάρτῳ ἔτει καὶ τῶν ἄλλων εἴ τις δοκοίη μείζων εἶναι μεθίσταντο· καὶ πρῶτος ὠστρακίσθη τῶν ἄπωθεν τῆς τυραννίδος Ξάνθιππος Ἀρίφρονος. ἔτει δὲ τρίτῳ μετὰ ταῦτα Νικοδήμου ἄρχοντος, ὡς ἐφάνη τὰ μέταλλα τὰ ἐν Μαρωνείᾳ, καὶ περιεγένετο τῇ πόλει τάλαντα ἑκατὸν ἐκ τῶν ἔργων, συμβουλευόντων τινῶν τῷ δήμῳ διανείμασθαι τὸ ἀργύριον, Θεμιστοκλῆς ἐκώλυσεν, οὐ λέγων τι χρήσεται τοῖς χρήμασιν, ἀλλὰ δανεῖσαι κελεύων τοῖς πλουσιωτάτοις Ἀθηναίων ἑκατὸν ἑκάστῳ τάλαντον, εἶτ´ ἐὰν μὲν ἀρέσκῃ τὸ ἀνάλωμα, τῆς πόλεως εἶναι τὴν δαπάνην, εἰ δὲ μή, κομίσασθαι τὰ χρήματα παρὰ τῶν δανεισαμένων. λαβὼν δ´ ἐπὶ τούτοις ἐναυπηγήσατο τριήρεις ἑκατόν, ἑκάστου ναυπηγουμένου τῶν ἑκατὸν μίαν, αἷς ἐναυμάχησαν ἐν Σαλαμῖνι πρὸς τοὺς βαρβάρους. ὠστρακίσθη δ´ ἐν τούτοις τοῖς καιροῖς Ἀριστείδης Λυσιμάχου. τετάρτῳ δ´ ἔτει κατεδέξαντο πάντας τοὺς ὠστρακισμένους ἄρχοντος Ὑψηχίδου, διὰ τὴν Ξέρξου στρατείαν· καὶ τὸ λοιπὸν ὥρισαν τοῖς ὀστρακιζομένοις, ἐντὸς Γεραιστοῦ καὶ Σκυλλαίου κατοικεῖν, ἀτίμους εἶναι καθάπαξ. [22] CHAPITRE XXII : Caractère démocratique des réformes de Clisthène. L'Ostracisme. Après ces réformes la constitution fut beaucoup plus démocratique que celle de Solon. Il se trouvait en effet que les tyrans, en ne les appliquant pas, avaient comme abrogé les lois de Solon et que Clisthène en avait établi de nouvelles, où il se montrait préoccupé de gagner la foule : du nombre était la loi sur l'ostracisme.(504 a. C. n) D'abord, quatre ans après que ces lois eurent été instituées, sous l'archontat d'Hermocréon (501 a. C. n.), fut imposé au Conseil des Cinq Cents le serment qu'il prête encore aujourd'hui. Ensuite on élut les stratèges par tribus, un par tribu; le polémarque avait encore le commandement de toute l'armée. Onze ans après les Athéniens furent vainqueurs à Marathon, sous l'archontat de Phaenippos (490 a. C. n.). Le peuple, que cette victoire avait enhardi, laissa pourtant passer deux années encore avant d'appliquer pour la première fois la loi sur l'ostracisme (488 a. C. n.). Elle avait été portée par défiance contre les chefs de parti trop puissants : on se souvenait que Pisistrate était chef du peuple et à la tète de l'armée, quand il avait établi sa tyrannie. C'est un de ses parents qui fut le premier frappé, Hipparque, fils de Charmos, de Collytos : Clisthène l'avait surtout visé en instituant cette loi et voulait le proscrire. Les Athéniens, en effet, avec la douceur de leur caractère, avaient laissé les amis des tyrans vivre tranquillement dans la ville, ceux du moins qui, lors des troubles, n'avaient pas participé a leurs excès : ils avaient à leur tête et pour chef Hipparque. L'année suivante (487 a. C. n.), sous l'archontat de Télésinos, les neuf archontes furent tirés au sort, par tribu, parmi les citoyens de la classe des pentacosiomédimnes, que le peuple avait préalablement désignés. C'était la première fois depuis la tyrannie : jusque-là tous les archontes avaient été élus. La même année, Mégaclès, fils d'Hippocratès, d'Alopéké, fut frappé d'ostracisme. On frappa, trois années encore, les seuls amis des tyrans, contre lesquels la loi avait été dirigée ; la quatrième année (485 a. C. n.), on commença à exiler tout citoyen des autres partis, qui paraissait trop puissant. Le premier frappé, en dehors du parti des tyrans, fut Xanthippos, fils d'Ariphron. Deux ans après, sous l'archontat de Nicomédès (483 a. C. n.), les mines de Maronéia furent découvertes, et l'exploitation eut bientôt rapporté cent talents à l'État. Quelques-uns proposaient de distribuer cet argent au peuple ; Thémistocle s'y opposa, et, sans dire l'emploi qu'il comptait faire de cette somme, il conseilla de la prêter aux cent plus riches Athéniens, à raison d'un talent à chacun. Si le peuple approuvait l'emploi, la dépense serait portée au compte de la ville ; sinon les emprunteurs devraient restituer l'argent. A ces conditions, il obtint de disposer de la somme, et fit construire une trière à chacun des cent : c'est avec cette flotte que les Athéniens combattirent les Barbares à Salamine. Vers le même temps, Aristide, fils de Lysimaque, fut frappé d'ostracisme. Trois ans après, sous l'archontat d'Hypséchidès (481 a. C. n) et à l'occasion de l'expédition de Xerxès, tous ceux qui avaient été frappés d'ostracisme furent rappelés, et on établit, pour l'avenir, que tout citoyen frappé d'ostracisme devait habiter entre le promontoire Géraestos et le cap Skyllaeon, comme limites extrêmes, sous peine d'encourir la déchéance définitive de tous droits politiques.


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Dernière mise à jour : 1/07/2010