[21] XXI.
Διὰ μὲν οὖν ταύτας τὰς αἰτίας ἐπίστευεν ὁ δῆμος τῷ Κλεισθένει. τότε δὲ τοῦ πλήθους προεστηκώς, ἔτει τετάρτῳ μετὰ τὴν τῶν τυράννων κατάλυσιν, ἐπὶ Ἰσαγόρου ἄρχοντος, πρῶτον μὲν συνένειμε πάντας εἰς δέκα φυλὰς ἀντὶ τῶν τεττάρων, ἀναμεῖξαι βουλόμενος, ὅπως μετάσχωσι πλείους τῆς πολιτείας· ὅθεν ἐλέχθη καὶ τὸ μὴ φυλοκρινεῖν, πρὸς τοὺς ἐξετάζειν τὰ γένη βουλομένους. ἔπειτα τὴν βουλὴν πεντακοσίους ἀντὶ τετρακοσίων κατέστησεν, πεντήκοντα ἐξ ἑκάστης φυλῆς. τότε δ´ ἦσαν ἑκατόν. διὰ τοῦτο δὲ οὐκ εἰς δώδεκα φυλὰς συνέταξεν, ὅπως αὐτῷ μὴ συμβαίνῃ μερίζειν πρὸς τὰς προϋπαρχούσας τριττῦς. ἦσαν γὰρ ἐκ δʹ φυλῶν δώδεκα τριττύες, ὥστ´ οὐ συνέπιπτεν ἂν ἀναμίσγεσθαι τὸ πλῆθος.
διένειμε δὲ καὶ τὴν χώραν κατὰ δήμους τριάκοντα μέρη, δέκα μὲν τῶν περὶ τὸ ἄστυ, δέκα δὲ τῆς παραλίας, δέκα δὲ τῆς μεσογείου, καὶ ταύτας ἐπονομάσας τριττῦς, ἐκλήρωσεν τρεῖς εἰς τὴν φυλὴν ἑκάστην, ὅπως ἑκάστη μετέχῃ πάντων τῶν τόπων. καὶ δημότας ἐποίησεν ἀλλήλων τοὺς οἰκοῦντας ἐν ἑκάστῳ τῶν δήμων, ἵνα μὴ πατρόθεν προσαγορεύοντες ἐξελέγχωσιν τοὺς νεοπολίτας, ἀλλὰ τῶν δήμων ἀναγορεύωσιν. ὅθεν καὶ καλοῦσιν Ἀθηναῖοι σφᾶς αὐτοὺς τῶν δήμων. κατέστησε δὲ καὶ δημάρχους, τὴν αὐτὴν ἔχοντας ἐπιμέλειαν τοῖς πρότερον ναυκράροις. καὶ γὰρ τοὺς δήμους ἀντὶ τῶν ναυκραριῶν ἐποίησεν. προσηγόρευσε δὲ τῶν δήμων τοὺς μὲν ἀπὸ τῶν τόπων, τοὺς δὲ ἀπὸ τῶν κτισάντων· οὐ γὰρ ἅπαντες ὑπῆρχον ἐν τοῖς τόποις. τὰ δὲ γένη καὶ τὰς φρατρίας καὶ τὰς ἱερωσύνας εἴασεν ἔχειν ἑκάστους κατὰ τὰ πάτρια.
ταῖς δὲ φυλαῖς ἐποίησεν ἐπωνύμους ἐκ τῶν προκριθέντων ἑκατὸν ἀρχηγετῶν, οὓς ἀνεῖλεν ἡ Πυθία δέκα.
| [21] CHAPITRE XXI : Développement des institutions démocratiques de Solon. Tribus et dèmes.
C'est pour ces raisons que le peuple accorda sa confiance à Clisthène. Ayant pris la tête du parti populaire, Clisthène fit ses réformes sous l'archontat d'Isagoras, trois ans après le renversement des tyrans (508 a. C. n.). Il commença par répartir les Athéniens dans dix tribus. Jusque-là, il n'y en avait eu que quatre ; mais Clisthène voulait mêler davantage les citoyens les uns aux autres et faire participer un plus grand nombre d'hommes à la vie politique. De là cette phrase qu'on adressa dans la suite à ceux qui voulaient réviser les listes des membres des familles : Ne vous occupez pas des tribus ! Il porta le nombre des Conseillers de quatre cents à cinq cents, cinquante par tribu. Auparavant chaque tribu fournissait cent Conseillers. S'il ne répartit pas les citoyens en douze tribus, c'était pour ne pas retomber dans les divisions déjà existantes des trittyes (les quatre tribus étaient en effet divisées en douze trittyes) : le peuple ne s'y serait pas suffisamment confondu.
Le sol, qu'il divisa par dèmes, fut distribué en trente parties, dix dans les environs de la ville, dix dans la paralie et dix dans la mésogée ; et ces parties, qu'il appela trittyes, furent assignées par le sort aux dix tribus, à raison de trois par tribu, si bien que chacune des tribus tenait à toutes les contrées de l'Attique. Les habitants de chaque dème formèrent entre eux un groupe de démotes, et pour que l'appellation patronymique ne pût trahir les nouveaux citoyens, on ne se servit plus, pour désigner les citoyens, que du nom du dème : l'usage du démotique à Athènes date de cette époque. Clisthène attribua aux démarques les mêmes fonctions qu'exerçaient autre fois les naucrares : les dèmes remplacèrent en effet les naucraries. Pour les noms des dèmes, il les emprunta soit aux lieux qu'ils occupaient, soit aux personnes qui avaient fondé le bourg : car nombre de lieux n'avaient pas de nom.
Quant aux familles, aux phratries et aux sacerdoces, il les laissa tous subsister, respectant la tradition. Les dix tribus reçurent les noms de dix éponymes, que la Pythie désigna parmi les cent héros choisis à l'avance.
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