[15] XV.
Ἡ μὲν οὖν πρώτη κάθοδος ἐγένετο τοιαύτη. μετὰ δὲ ταῦτα {ὡς} ἐξέπεσε τὸ δεύτερον, ἔτει μάλιστα ἑβδόμῳ μετὰ τὴν κάθοδον, (οὐ γὰρ πολὺν χρόνον κατέσχεν, ἀλλὰ διὰ τὸ μὴ βούλεσθαι τῇ τοῦ Μεγακλέους θυγατρὶ συγγίγνεσθαι, φοβηθεὶς ἀμφοτέρας τὰς στάσεις ὑπεξῆλθεν). καὶ πρῶτον μὲν συνῴκισε περὶ τὸν Θερμαῖον κόλπον χωρίον ὃ καλεῖται Ῥαίκηλος, ἐκεῖθεν δὲ παρῆλθεν εἰς τοὺς περὶ Πάγγαιον τόπους, ὅθεν χρηματισάμενος καὶ στρατιώτας μισθωσάμενος, ἐλθὼν εἰς Ἐρέτριαν ἑνδεκάτῳ πάλιν ἔτει τότε πρῶτον ἀνασώσασθαι βίᾳ τὴν ἀρχὴν ἐπεχείρει, συμπροθυμουμένων αὐτῷ πολλῶν μὲν καὶ ἄλλων, μάλιστα δὲ Θηβαίων καὶ Λυγδάμιος τοῦ Ναξίου, ἔτι δὲ τῶν ἱππέων τῶν ἐχόντων ἐν Ἐρετρίᾳ τὴν πολιτείαν. νικήσας δὲ τὴν ἐπὶ Παλληνίδι μάχην καὶ λαβὼν τὴν πόλιν καὶ παρελόμενος τοῦ δήμου τὰ ὅπλα, κατεῖχεν ἤδη τὴν τυρρανίδα βεβαίως· καὶ Νάξον ἑλὼν ἄρχοντα κατέστησε Λύγδαμιν.
παρεῖλε δὲ τοῦ δήμου τὰ ὅπλα τόνδε τὸν τρόπον. ἐξοπλασίαν ἐν τῷ Θησείῳ ποιησάμενος ἐκκλησιάζειν ἐπεχείρει, καὶ χρόνον προσηγόρευεν μικρόν, οὐ φασκόντων δὲ κατακούειν, ἐκέλευσεν αὐτοὺς προσαναβῆναι πρὸς τὸ πρόπυλον τῆς ἀκροπόλεως, ἵνα γεγωνῇ μᾶλλον. ἐν ᾧ δ´ ἐκεῖνος διέτριβε δημηγορῶν, ἀνελόντες οἱ ἐπὶ τούτῳ τεταγμένοι τὰ ὅπλα, καὶ κατακλείσαντες εἰς τὰ πλησίον οἰκήματα τοῦ Θησείου, διεσήμηναν ἐλθόντες πρὸς τὸν Πεισίστρατον. ὁ δὲ ἐπεὶ τὸν ἄλλον λόγον ἐπετέλεσεν, εἶπε καὶ περὶ τῶν ὅπλων τὸ γεγονός, ὡς οὐ χρὴ θαυμάζειν οὐδ´ ἀθυμεῖν, ἀλλ´ ἀπελθόντας ἐπὶ τῶν ἰδίων εἶναι, τῶν δὲ κοινῶν αὐτὸς ἐπιμελήσεσθαι πάντων.
| [15] CHAPITRE XV : Second exil et second retour de Pisistrate.
Ainsi s'accomplit son premier retour. Dans la suite, exactement six ans après, il dut s'exiler de nouveau (538 a. C. n.). Il lui fut en effet impossible de tenir longtemps : n'ayant pas voulu s'unir avec la fille de Mégaclès, il craignit les deux partis opposés et se déroba par la fuite. Il s'établit d'abord sur le golfe Thermaïque, à l'endroit nommé Rhaekélos, et passa ensuite dans la région qui s'étend autour du mont Pangée. C'est de là qu'après avoir amassé de l'argent et pris des-hommes à sa solde, il partit pour Érétrie (528 a. C. n.), dix ans après sa fuite d'Athènes, - et essaya, alors pour la première fois, d'employer la violence pour recouvrer le pouvoir. Parmi tous ceux qui l'aidèrent dans son entreprise, les plus zélés furent les Thébains, Lygdamis de Naxos, et aussi les cavaliers qui tenaient le pouvoir à Érétrie. Vainqueur auprès du temple de Palléné, il s'empara du pouvoir et sut maintenir solidement sa tyrannie, après avoir enlevé ses armes au peuple. Il se rendit aussi à Naxos et y installa Lygdamis.
Voici comment il s'y prit pour enlever ses armes au peuple après avoir passé une revue dans l'enceinte de l'Anakéion, il fit mine d'y haranguer le peuple et s'efforça de parler à voix basse. Comme les assistants disaient qu'ils n'entendaient rien, il les invita à monter à l'entrée de l'acropole, pour que sa voix portât mieux. Pendant qu'il était occupé à haranguer le peuple, des hommes, qui en avaient reçu l'ordre, enlevèrent toutes les armes et les enfermèrent dans les édifices situés auprès du Théséion. Ils revinrent ensuite près de Pisistrate, qui achevait son discours, et l'avertirent. Pisistrate conta ce qui venait de se passer au sujet des armes, ajoutant qu'il ne fallait ni s'en étonner, ni se laisser abattre ; qu'une fois de retour chez eux, ils n'avaient qu'à s'occuper de leurs propres affaires ; qu'a lui seul incombait le soin de toutes les affaires publiques.
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