HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristophane, La Paix

Vers 1200-1249

  Vers 1200-1249

[1200] οὐδεὶς ἐπρίατἂν δρέπανον οὐδὲ κολλύβου,
νυνὶ δὲ πεντήκοντα δραχμῶν ἐμπολῶ·
ὁδὶ δὲ τριδράχμους τοὺς κάδους ἐς τοὺς ἀγρούς.
ἀλλ Τρυγαῖε τῶν δρεπάνων τε λάμβανε
καὶ τῶνδ τι βούλει προῖκα· καὶ ταυτὶ δέχου·
1205 ἀφὧν γὰρ ἀπεδόμεσθα κἀκερδήναμεν
τὰ δῶρα ταυτί σοι φέρομεν ἐς τοὺς γάμους.
(Τρυγαῖος)
ἴθι νυν καταθέμενοι παρἐμοὶ ταῦτεἴσιτε
ἐπὶ δεῖπνον ὡς τάχιστα· καὶ γὰρ οὑτοσὶ
ὅπλων κάπηλος ἀχθόμενος προσέρχεται.
1210 (Λοφοποιός)
οἴμὡς προθέλυμνόν μ Τρυγαἶ ἀπώλεσας.
(Τρυγαῖος)
τί δἔστιν κακόδαιμον; οὔτι που λοφᾷς;
(Λοφοποιός)
ἀπώλεσάς μου τὴν τέχνην καὶ τὸν βίον,
καὶ τουτουὶ καὶ τοῦ δορυξοῦκεινονί.
(Τρυγαῖος) τί δῆτα τουτοινὶ καταθῶ σοι τοῖν λόφοιν;
1215 (Λοφοποιός) αὐτὸς σὺ τί δίδως;
(Τρυγαῖος) τι δίδωμ᾽; αἰσχύνομαι.
ὅμως δὅτι τὸ σφήκωμἔχει πόνον πολύν,
δοίην ἂν αὐτοῖν ἰσχάδων τρεῖς χοίνικας.
ἵνἀποκαθαίρω τὴν τράπεζαν τουτῳί.
(Λοφοποιός)
ἔνεγκε τοίνυν εἰσιὼν τὰς ἰσχάδας·
1220 κρεῖττον γὰρ τᾶν ἐστιν μηδὲν λαβεῖν.
(Τρυγαῖος)
ἀπόφερἀπόφερἐς κόρακας ἀπὸ τῆς οἰκίας.
τριχορρυεῖτον, οὐδέν ἐστον τὼ λόφω.
οὐκ ἂν πριαίμην οὐδἂν ἰσχάδος μιᾶς.
(Θωρακοπώλης)
τί δαὶ δεκάμνῳ τῷδε θώρηκος κύτει
1225 ἐνημμένῳ κάλλιστα χρήσομαι τάλας;
(Τρυγαῖος)
οὗτος μὲν οὐ μή σοι ποιήσει ζημίαν.
ἀλλαἶρέ μοι τοῦτόν γε τῆς ἰσωνίας·
ἐναποπατεῖν γάρ ἐστἐπιτήδειος πάνυ - - -
(Θωρακοπώλης) παῦσαί μὑβρίζων τοῖς ἐμοῖσι χρήμασιν.
1230 (Τρυγαῖος) ὡδὶ παραθέντι τρεῖς λίθους. οὐ δεξιῶς;
(Θωρακοπώλης) ποίᾳ δἀποψήσει ποτὦμαθέστατε;
(Τρυγαῖος) τῃδὶ διεὶς τὴν χεῖρα διὰ τῆς θαλαμιᾶς
καὶ τῇδ᾽.
(Θωρακοπώλης) ἅμἀμφοῖν δῆτ᾽;
(Τρυγαῖος) ἔγωγε νὴ Δία,
ἵνα μή γἁλῶ τρύπημα κλέπτων τῆς νεώς.
1235 (Θωρακοπώλης) ἔπειτἐπὶ δεκάμνῳ χεσεῖ καθήμενος;
(Τρυγαῖος)
ἔγωγε νὴ Δίὦπίτριπτ᾽. οἴει γὰρ ἂν
τὸν πρωκτὸν ἀποδόσθαι με χιλιῶν δραχμῶν;
(Θωρακοπώλης) ἴθι δὴξένεγκε τἀργύριον.
(Τρυγαῖος)
ἀλλὦγαθὲ
θλίβει τὸν ὄρρον. ἀπόφερ᾽, οὐκ ὠνήσομαι.
1240 (Σαλπιγγοποιός)
τί δἆρα τῇ σάλπιγγι τῇδε χρήσομαι,
ἣν ἐπριάμην δραχμῶν ποθἑξήκοντἐγώ;
(Τρυγαῖος)
μόλυβδον ἐς τουτὶ τὸ κοῖλον ἐγχέας
ἔπειτἄνωθεν ῥάβδον ἐνθεὶς ὑπόμακρον,
γενήσεταί σοι τῶν κατακτῶν κοττάβων.
1245 (Σαλπιγγοποιός) οἴμοι καταγελᾷς.
(Τρυγαῖος)
ἀλλἕτερον παραινέσω.
τὸν μὲν μόλυβδον, ὥσπερ εἶπον, ἔγχεον,
ἐντευθενὶ δὲ σπαρτίοις ἠρτημένην
πλάστιγγα πρόσθες, καὐτό σοι γενήσεται
τὰ σῦκἐν ἀγρῷ τοῖς οἰκέταισιν ἱστάναι.
[1200] En effet, personne auparavant n'aurait acheté une faux,
même un collybe ; aujourd'hui je les vends cinquante drachmes.
Un autre vend trois drachmes des tonneaux pour la
campagne. Mais, voyons, Trygée, prends gratis parmi ces
faux et ces objets ce que tu veux : accepte-les : c'est le
résultat de nos ventes et de nos bénéfices, nous te
l'apportons en présent pour tes noces.
TRYGÉE. Eh bien! maintenant, déposez tout cela ici, et
entrez au plus vite chez moi, pour le festin ; car voici un
trafiquant d?'armes, qui arrive tout chagrin.
UN FABRICANT D'AIGRETTES. Hélas ! ô Trygées, tu m'as
radicalement détruit !
TRYGÉE. Qu'est-ce donc, pauvre malheureux ? Tu ne
fabriques plus d'aigrettes?
LE FABRICANT D'AIGRETTES. Tu as ruiné mon métier et
ma vie, ainsi qu'à cet infortuné polisseur de lances.
TRYGÉE. Voyons, que faut-il que je te paie pour ces deux aigrettes ?
LE FABRICANT D'AIGRETTES. Toi-même, qu'en donnes-tu ?
TRYGÉE. Ce que j'en donne ? J'en ai honte. Cependant,
comme la fermeture a coûté beaucoup de travail, je
donnerais bien des deux, trois chénices de figues sèches :
je m'en servirai pour nettoyer la table.
LE FABRICANT D'AIGRETTES. Allons, entre, et fais-moi
apporter les figues : cela vaut encore mieux, cher ami, que
de ne recevoir rien.
TRYGÉE. Emporte, emporte, et va-t'en aux corbeaux loin
de la maison ! Elles ont perdu leur crin, tes aigrettes, et
elles ne valent rien. Je ne les achèterais pas une figue.
UN MARCHAND DE CUIRASSES. Voici une cuirasse de
peau estimée deux mines, d'un excellent travail : qu'en
ferai-je, malheureux ?
TRYGÉE. Cela ne te fera pas une grosse perte.
LE MARCHAND DE CUIRASSES. Prends-la-moi au prix coûtant.
TRYGÉE. Il est vrai qu'elle est tout à fait commode pour s'y
soulager le ventre.
LE MARCHAND DE CUIRASSES. Cesse de te moquer de
moi et de ma marchandise.
TRYGÉE. Comme ceci, au moyen de trois pierres. N'est-ce
pas bien imaginé ?
LE MARCHAND DE CUIRASSES. Et comment te torcherais-tu, imbécile ?
TRYGÉE. Comme ceci : en passant une main par
l'ouverture des bras, et l'autre...
LE MARCHAND DE CUIRASSES. Quoi ! les deux mains ?
TRYGÉE. Sans doute, de par Zeus ! pour n'être pas pris à
voler en supprimant le trou du navire.
LE MARCHAND DE CUIRASSES. Et tu chierais, assis sur
un vase de dix mines ?
TRYGÉE. Mais oui, de par Zeus ! vieux roué ! Crois-tu que
je donnerais mon derrière pour mille drachmes ?
LE MARCHAND DE CUIRASSES. Allons, voyons, apporte l'argent.
TRYGÉE. Mais, mon bon, elle me meurtrit le croupion.
Remporte-la, je ne l'achèterai pas.
UN FABRICANT DE TROMPETTES. Que faire de cette
trompette que j'ai payée dernièrement soixante drachmes de ma poche ?
TRYGÉE. Verse du plomb dans le creux, puis fixe en haut
une baguette un peu longue, et tu auras des cottabes en équilibre.
LE FABRICANT DE TROMPETTES. Ah ! tu veux rire !
TRYGÉE. Alors, un autre conseil. Verse du plomb, comme
je te le disais ; attaches-y des cordes et suspends-y une
balance, et tu pèseras dans le champ les figues destinées aux esclaves.


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 24/02/2006