[650] ξυνεσόμεθ´ ὑμῖν πετομένοις οὐ πετομένω;
651 (ΕΠΟΨ) Καλῶς.
651 (ΠΙΣΘΕΤΑΙΡΟΣ) Ὅρα νυν, ὡς ἐν Αἰσώπου λόγοις
652 ἐστὶν λεγόμενον δή τι, τὴν ἀλώπεχ´, ὡς
653 φλαύρως ἐκοινώνησεν αἰετῷ ποτε.
654 (ΕΠΟΨ) Μηδὲν φοβηθῇς· ἔστι γάρ τι ῥιζίον,
655 ὃ διατραγόντ´ ἔσεσθον ἐπτερωμένω.
656 (ΠΙΣΘΕΤΑΙΡΟΣ) Οὕτω μὲν εἰσίωμεν. Ἄγε δή, Ξανθία
657 καὶ Μανόδωρε, λαμβάνετε τὰ στρώματα.
658 (ΧΟΡΟΣ) Οὗτος, σὲ καλῶ, σὲ λέγω.
658 (ΕΠΟΨ) Τί καλεῖς;
658 (ΧΟΡΟΣ) Τούτους μὲν ἄγων μετὰ σαυτοῦ
659 ἀρίστισον εὖ· τὴν δ´ ἡδυμελῆ ξύμφωνον ἀηδόνα Μούσαις
660 κατάλειφ´ ἡμῖν δεῦρ´ ἐκβιβάσας, ἵνα παίσωμεν μετ´ ἐκείνης.
661 (ΠΙΣΘΕΤΑΙΡΟΣ) Ὢ τοῦτο μέντοι νὴ Δί´ αὐτοῖσιν πιθοῦ.
662 Ἐκβίβασον ἐκ τοῦ βουτόμου τοὐρνίθιον·
663 ἐκβίβασον αὐτοῦ, πρὸς θεῶν, αὐτήν, ἵνα
664 καὶ νὼ θεασώμεσθα τὴν ἀηδόνα.
665 (ΕΠΟΨ) Ἀλλ´ εἰ δοκεῖ σφῷν, ταῦτα χρὴ δρᾶν. Ἡ Πρόκνη,
666 ἔκβαινε καὶ σαυτὴν ἐπιδείκνυ τοῖς ξένοις.
667 (ΠΙΣΘΕΤΑΙΡΟΣ) Ὦ Ζεῦ πολυτίμηθ´, ὡς καλὸν τοὐρνίθιον·
668 ὡς δ´ ἁπαλόν, ὡς δὲ λευκόν. Ἆρά γ´ οἶσθ´ ὅτι
669 ἐγὼ διαμηρίζοιμ´ ἂν αὐτὴν ἡδέως;
670 (ΕΥΕΛΠΙΔΗΣ) Ὅσον δ´ ἔχει τὸν χρυσόν, ὥσπερ παρθένος.
671 Ἐγὼ μὲν αὐτὴν κἂν φιλῆσαί μοι δοκῶ.
672 (ΠΙΣΘΕΤΑΙΡΟΣ) Ἀλλ´, ὦ κακόδαιμον, ῥύγχος ὀβελίσκοιν ἔχει.
673 (ΕΥΕΛΠΙΔΗΣ) Ἀλλ´ ὥσπερ ᾠὸν νὴ Δί´ ἀπολέψαντα χρὴ
674 ἀπὸ τῆς κεφαλῆς τὸ λέμμα κᾆθ´ οὕτω φιλεῖν.
675 (ΕΠΟΨ) Ἴωμεν.
675 (ΠΙΣΘΕΤΑΙΡΟΣ) Ἡγοῦ δὴ σὺ νῷν τύχἀγαθῇ.
676 (ΧΟΡΟΣ) Ὦ φίλη, ὦ ξουθή,
677 ὦ φίλτατον ὀρνέων,
678 πάντων ξύννομε τῶν ἐμῶν
679 ὕμνων, ξύντροφ´ ἀηδοῖ,
680 ἦλθες ἦλθες ὤφθης,
681 ἡδὺν φθόγγον ἐμοὶ φέρους´.
682 Ἀλλ´, ὦ καλλιβόαν κρέκους´
683 αὐλὸν φθέγμασιν ἠρινοῖς,
684 ἄρχου τῶν ἀναπαίστων.
685 Ἄγε δὴ φύσιν ἄνδρες ἀμαυρόβιοι, φύλλων γενεᾷ προσόμοιοι,
686 ὀλιγοδρανέες, πλάσματα πηλοῦ, σκιοειδέα φῦλ´ ἀμενηνά,
687 ἀπτῆνες ἐφημέριοι, ταλαοὶ βροτοί, ἀνέρες εἰκελόνειροι,
688 προσέχετε τὸν νοῦν τοῖς ἀθανάτοις ἡμῖν, τοῖς αἰὲν ἐοῦσιν,
689 τοῖς αἰθερίοις, τοῖσιν ἀγήρῳς, τοῖς ἄφθιτα μηδομένοισιν,
690 ἵν´ ἀκούσαντες πάντα παρ´ ἡμῶν ὀρθῶς περὶ τῶν μετεώρων,
691 φύσιν οἰωνῶν γένεσίν τε θεῶν ποταμῶν τ´ Ἐρέβους τε Χάους τε
692 εἰδότες ὀρθῶς, Προδίκῳ παρ´ ἐμοῦ κλάειν εἴπητε τὸ λοιπόν.
693 Χάος ἦν καὶ Νὺξ Ἔρεβός τε μέλαν πρῶτον καὶ Τάρταρος εὐρύς·
694 γῆ δ´ οὐδ´ ἀὴρ οὐδ´ οὐρανὸς ἦν· Ἐρέβους δ´ ἐν ἀπείροσι κόλποις
695 τίκτει πρώτιστον ὑπηνέμιον Νὺξ ἡ μελανόπτερος ᾠόν,
696 ἐξ οὗ περιτελλομέναις ὥραις ἔβλαστεν Ἔρως ὁ ποθεινός,
697 στίλβων νῶτον πτερύγοιν χρυσαῖν, εἰκὼς ἀνεμώκεσι δίναις.
698 Οὗτος δὲ Χάει πτερόεντι μιγεὶς νύχιος κατὰ Τάρταρον εὐρὺν
699 ἐνεόττευσεν γένος ἡμέτερον, καὶ πρῶτον ἀνήγαγεν εἰς φῶς.
< | [650] avec vous la gent ailée, étant tous deux sans ailes ?
(LA HUPPE) Facilement.
(PISTHÉTÈRE) Vois maintenant comme dans les fables hésopiques il est dit
que le renard fit un jour imprudemment société avec l'aigle.
(LA HUPPE) Ne crains rien. Vous mangerez d'une certaine racine qui vous
donnera des ailes à tous les deux.
(PISTHÉTÈRE) Entrons donc. Tiens, Xanthias et toi, Manodoros, prenez notre
bagage.
(658) (LE CHOEUR) Holà, toi ! Je t'appelle, je t'appelle !
(LA HUPPE) Pourquoi m'appelles-tu ?
(LE CHOEUR) Emmène ces gens faire un bon dîner avec toi ; mais le rossignol
aux doux chants, dont la voix égale celle des Muses, laisse-le ici près de
nous, en nous quittant, afin que nous en soyons charmés.
(PISTHÉTÈRE) Oh ! de par Zeus ! cède à leurs désirs. Fais sortir l'aimable
oiseau des joncs à ombelles.
(EUELPIDE) Fais-le sortir, au nom des dieux, afin que nous voyions l'oiseau
chanteur.
(665) (LA HUPPE) Puisqu'il vous plaît ainsi, je dois le faire. Sors, Procnè, et
montre-toi à nos hôtes. (Procnè paraît.)
(PISTHÉTÈRE) O Zeus vénéré, quelle jolie petite personne ailée ! Quelle
délicatesse, quel éclat !
(EUELPIDE) Sais-tu que je la cajolerais avec plaisir ?
(PISTHÉTÈRE) Quelle riche parure d'or ! On dirait d'une vierge.
(EUELPIDE) Je serais tout à fait en humeur de lui donner des baisers.
(PISTHÉTÈRE) Mais, mon pauvre garçon, elle a un bec long de deux broches.
(EUELPIDE) Eh bien, de par Zeus ! il n'y a qu'à enlever l'écaille qui lui
couvre la tête, et à lui donner ensuite de bons baisers.
(LA HUPPE) Allons-nous-en.
(PISTHÉTÈRE) Guide-nous, et à la Bonne Fortune !
(676) Parabase 1 (676 - 800)
(LE CHOEUR) O aimée, ô charmante, ô la plus chérie de toute la
gent ailée, compagne de mes chants, rossignol, nourrie avec mal, tu es
venue, tu es venue, on te voit, tu m apportes ton chant suave. Allons, toi
qui modules sur la flûte harmonieuse des accents printaniers, prélude à
mes anapestes. (On entend le son d'une flûte.)
(685) Voyons, humains, aveugles de nature, êtres semblables à des feuilles,
créatures de rien, pétris de boue, pareils à des ombres, inintelligents,
privés d'ailes, éphémères, infortunés mortels, qu'on prendrait pour des
songes, prêtez l'oreille à nous, qui sommes immortels, durant toujours,
aériens, exempts de vieillesse, occupés de pensées impérissables. Quand
vous aurez appris parfaitement de nous les phénomènes d'en haut, la nature
des oiseaux, la genèse des dieux et des fleuves, de l'Érèbe et du Chaos,
votre science parfaite vous permettra de dire adieu de ma part à Prodicos
pour le reste.
(693) Le Chaos, la Nuit, le noir Érèbe et le vaste Tartare existaient au
commencement: il n'y avait ni terre, ni air, ni ciel. Dans le sein infini
de l'Érèbe, la Nuit aux ailes noires enfante d'abord un œuf sans germe,
d'où, après des révolutions d'années, naquit le gracieux Éros au dos
brillant de deux ailes d'or, semblable aux tourbillons roulés par le vent.
Eros, uni au Chaos ailé et ténébreux, dans le vaste Tartare, engendra
notre race, et la produisit tout d'abord à la lumière.
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