HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristophane, Les Acharniens

Vers 300-349

  Vers 300-349

[300] ὡς μεμίσηκά σε Κλέωνος ἔτι μᾶλλον, ὃν ἐγὼ
κατατεμῶ ποθἱππεῦσι καττύματα.
σοῦ δἐγὼ λόγους λέγοντος οὐκ ἀκούσομαι μακρούς,
ὅστις ἐσπείσω Λάκωσιν, ἀλλὰ τιμωρήσομαι.
305 (Δικαιόπολις) ὦγαθοὶ τοὺς μὲν Λάκωνας ἐκποδὼν ἐάσατε,
τῶν δἐμῶν σπονδῶν ἀκούσατ᾽, εἰ καλῶς ἐσπεισάμην.
(Χορός) πῶς δέ γἂν καλῶς λέγοις ἄν, εἴπερ ἐσπείσω γἅπαξ
οἷσιν οὔτε βωμὸς οὔτε πίστις οὔθὅρκος μένει;
(Δικαιόπολις) οἶδἐγὼ καὶ τοὺς Λάκωνας, οἷς ἄγαν ἐγκείμεθα,
310 οὐχ ἁπάντων ὄντας ἡμῖν αἰτίους τῶν πραγμάτων.
(Χορός) οὐχ ἁπάντων πανοῦργε; ταῦτα δὴ τολμᾷς λέγειν
ἐμφανῶς ἤδη πρὸς ἡμᾶς; εἶτἐγώ σου φείσομαι;
(Δικαιόπολις) οὐχ ἁπάντων, οὐχ ἁπάντων· ἀλλἐγὼ λέγων ὁδὶ
πόλλἂν ἀποφήναιμἐκείνους ἔσθ κἀδικουμένους.
315 (Χορός) τοῦτο τοὔπος δεινὸν ἤδη καὶ ταραξικάρδιον,
εἰ σὺ τολμήσεις ὑπὲρ τῶν πολεμίων ἡμῖν λέγειν.
(Δικαιόπολις) κἄν γε μὴ λέγω δίκαια μηδὲ τῷ πλήθει δοκῶ,
ὑπὲρ ἐπιξήνουθελήσω τὴν κεφαλὴν ἔχων λέγειν.
(Χορός) εἰπέ μοι τί φειδόμεσθα τῶν λίθων δημόται
320 μὴ οὐ καταξαίνειν τὸν ἄνδρα τοῦτον ἐς φοινικίδα;
(Δικαιόπολις) οἷον αὖ μέλας τις ὑμῖν θυμάλωψ ἐπέζεσεν.
οὐκ ἀκούσεσθ᾽; οὐκ ἀκούσεσθἐτεὸν ὦχαρνηίδαι;
(Χορός) οὐκ ἀκουσόμεσθα δῆτα.
(Δικαιόπολις) δεινά τἄρα πείσομαι.
(Χορός) ἐξολοίμην, ἢν ἀκούσω.
(Δικαιόπολις) μηδαμῶς ὦχαρνικοί.
325 (Χορός) ὡς τεθνήξων ἴσθι νυνί.
(Δικαιόπολις) δήξομἄρὑμᾶς ἐγώ.
ἀνταποκτενῶ γὰρ ὑμῶν τῶν φίλων τοὺς φιλτάτους·
ὡς ἔχω γὑμῶν ὁμήρους, οὓς ἀποσφάξω λαβών.
(Χορός) εἰπέ μοι, τί τοῦτἀπειλεῖ τοὔπος ἄνδρες δημόται
τοῖς Ἀχαρνικοῖσιν ἡμῖν; μῶν ἔχει του παιδίον
330 τῶν παρόντων ἔνδον εἵρξας; πὶ τῷ θρασύνεται;
(Δικαιόπολις) βάλλετεἰ βούλεσθ᾽. ἐγὼ γὰρ τουτονὶ διαφθερῶ.
εἴσομαι δὑμῶν τάχὅστις ἀνθράκων τι κήδεται.
(Χορός) ὡς ἀπωλόμεσθ᾽. λάρκος δημότης ὅδἔστἐμός.
ἀλλὰ μὴ δράσῃς μέλλεις· μηδαμῶς μηδαμῶς.
335 (Δικαιόπολις) ὡς ἀποκτενῶ, κέκραχθ᾽· ἐγὼ γὰρ οὐκ ἀκούσομαι.
(Χορός) ἀπολεῖς ἄρὁμήλικα τόνδε φιλανθρακέα;
(Δικαιόπολις) οὐδἐμοῦ λέγοντος ὑμεῖς ἀρτίως ἠκούσατε.
(Χορός) ἀλλὰ γὰρ νῦν λέγ᾽, εἴ σοι δοκεῖ, τόν τε Λακεδαιμόνιον
αὐτὸν ὅτι τῷ τρόπῳ σοὐστὶ φίλος·
340 ὡς τόδε τὸ λαρκίδιον οὐ προδώσω ποτέ.
(Δικαιόπολις) τοὺς λίθους νύν μοι χαμᾶζε πρῶτον ἐξεράσατε.
(Χορός) οὑτοιί σοι χαμαί, καὶ σὺ κατάθου πάλιν τὸ ξίφος.
(Δικαιόπολις) ἀλλὅπως μὴ ντοῖς τρίβωσιν ἐγκάθηνταί που λίθοι.
(Χορός) ἐκσέσεισται χαμᾶζ᾽· οὐχ ὁρᾷς σειόμενον;
345 ἀλλὰ μή μοι πρόφασιν, ἀλλὰ κατάθου τὸ βέλος.
ὡς ὅδε γε σειστὸς ἅμα τῇ στροφῇ γίγνεται.
(Δικαιόπολις) ἐμέλλετἄρα πάντως ἀνήσειν τῆς βοῆς,
ὀλίγου τἀπέθανον ἄνθρακες Παρνήθιοι,
καὶ ταῦτα διὰ τὴν ἀτοπίαν τῶν δημοτῶν.
[300] Je te hais encore plus que Cléon, que je couperai
pour en faire des semelles aux Chevaliers. Mais je ne veux
rien entendre de tes longs discours, toi qui as traité avec les
Laconiens, mais je te châtierai.
DICÉOPOLIS. Mes amis, laissez là les Laconiens ; et, quant
à mon traité, écoutez si je n'ai pas bien traité.
LE CHOEUR. Comment pourrais-tu dire que tu as bien fait,
du moment que tu traites avec des gens qui n'ont ni autel,
ni foi, ni serment ?
DICÉOPOLIS. Et je sais, moi, que les Laconiens, à qui nous
en voulons trop, ne sont pas les auteurs de toutes nos misères.
LE CHOEUR. Pas de toutes, scélérat ! Tu as le front de
nous tenir en face un pareil langage ! Et je t'épargnerais !
DICÉOPOLIS. Non, pas de toutes, pas de toutes ! Et moi
qui vous parle, je pourrais vous montrer que, maintes fois,
c'est à eux qu'on a fait tort.
LE CHOEUR. Voilà un mot imprudent, et fait pour échauffer
la bile, que tu oses nous parler ainsi des ennemis !
DICÉOPOLIS. Et si je ne dis vrai, si le peuple ne m'approuve
pas, je veux parler la tête même sur le billot.
LE CHOEUR. Dites-moi, gens du peuple, ne ménageons pas
les pierres, et cardons cet homme pour le teindre en pourpre !
DICÉOPOLIS. Quel noir tison se rallume en vous ? Ne
m'écouterez-vous pas, ne m'écouterez-vous pas, Acharniens ?
LE CHOEUR. Nous ne t'écouterons pas, certainement.
DICÉOPOLIS. Je vais passer par un cruel moment.
LE CHOEUR. Que je meure, si je t'écoute !
DICÉOPOLIS. Non, de grâce, Acharniens !
LE CHOEUR. Tu vas mourir à l'instant !
DICÉOPOLIS. Eh bien, je vais vous mordre : je vais tuer vos
plus chers amis : je tiens de vous des otages, je les prends
et je les égorge.
LE CHOEUR. Dites-moi, gens du peuple, que signifie cette
parole menaçante contre nous les Acharniens ? A-t-il en son
pouvoir quelque enfant de l'un de nous, qu'il tient enfermé ?
D'où lui vient cette hardiesse ?
DICÉOPOLIS. Frappez, si vous voulez, je me vengerai sur ceci.
(Il montre un panier.) Je saurai sans doute qui de vous
a souci des charbons.
LE CHOEUR. Nous sommes perdus. Ce panier est mon
concitoyen. Mais tu ne feras pas ce que tu dis : pas du tout, pas du tout.
DICÉOPOLIS. Je l'égorgerai. Criez ! Je ne vous entendrai pas.
LE CHOEUR. Tu vas tuer ce camarade, un ami des charbonniers !
DICÉOPOLIS. Tout à l'heure, quand je parlais, vous ne
m'avez pas écouté.
LE CHOEUR. Eh bien, parle à présent, si bon te semble, de
Lacédémone et de ce que tu aimes le mieux. Jamais je
n'abandonnerai ce petit panier.
DICÉOPOLIS. Maintenant, commencez par jeter vos pierres à terre.
LE CHOEUR. Les voilà à terre ; et toi, à ton tour, dépose ton épée.
DICÉOPOLIS. Mais faites que dans vos manteaux il n'y ait
pas quelque part des pierres.
LE CHOEUR. Elles ont été secouées par terre. Ne vois-tu
pas nos manteaux secoués ? Allons, plus de prétexte ;
dépose ton arme. Le secouement s'est opéré pendant notre
évolution chorale.
DICÉOPOLIS. Vous alliez tous pousser de beaux cris, et peu
s'en est fallu que ces charbons du Parnès ne périssent, et
cela par la folie de leurs compatriotes.


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Dernière mise à jour : 9/02/2006