[550] σκορόδων, ἐλαῶν, κρομμύων ἐν δικτύοις,
στεφάνων, τριχίδων, αὐλητρίδων, ὑπωπίων·
τὸ νεώριον δ᾽ αὖ κωπέων πλατουμένων,
τύλων ψοφούντων, θαλαμιῶν τροπουμένων,
αὐλῶν, κελευστῶν, νιγλάρων, συριγμάτων.
555 ταῦτ᾽ οἶδ᾽ ὅτι ἂν ἐδρᾶτε· τὸν δὲ Τήλεφον
οὐκ οἰόμεσθα; νοῦς ἄρ᾽ ἡμῖν οὐκ ἔνι.
(Ἡμιχόριον Α)
ἄληθες ὦπίτριπτε καί μιαρώτατε;
ταυτὶ σὺ τολμᾷς πτωχὸς ὢν ἡμᾶς λέγειν,
καὶ συκοφάντης εἴ τις ἦν ὠνείδισας;
(Ἡμιχόριον Β)
560 νὴ τὸν Ποσειδῶ καὶ λέγει γ᾽ ἅπερ λέγει
δίκαια πάντα κοὐδὲν αὐτῶν ψεύδεται.
(Ἡμιχόριον Α)
εἶτ᾽ εἰ δίκαια, τοῦτον εἰπεῖν αὔτ᾽ ἐχρῆν;
ἀλλ᾽ οὔτι χαίρων ταῦτα τολμήσει λέγειν.
(Ἡμιχόριον Β)
οὗτος σὺ ποῖ θεῖς; οὐ μενεῖς; ὡς εἰ θενεῖς
565 τὸν ἄνδρα τοῦτον, αὐτὸς ἀρθήσει τάχα.
(Ἡμιχόριον Α)
ἰὼ Λάμαχ᾽ ὦ βλέπων ἀστραπάς,
βοήθησον ὦ γοργολόφα φανείς,
ἰὼ Λάμαχ᾽ ὦ φίλ᾽ ὦ φυλέτα·
εἴτε τις ἔστι ταξίαρχος ἢ στρατηγὸς ἢ
570 τειχομάχας ἀνήρ, βοηθησάτω
τις ἀνύσας. ἐγὼ γὰρ ἔχομαι μέσος.
(Λάμαχος)
πόθεν βοῆς ἤκουσα πολεμιστηρίας;
ποῖ χρὴ βοηθεῖν; ποῖ κυδοιμὸν ἐμβαλεῖν;
τίς Γοργόν᾽ ἐξήγειρεν ἐκ τοῦ σάγματος;
575 (Δικαιόπολις) ὦ Λάμαχ᾽ ἥρως, τῶν λόφων καὶ τῶν λόχων.
(Ἡμιχόριον Α)
ὦ Λάμαχ᾽, οὐ γὰρ οὗτος ἅνθρωπος πάλαι
ἅπασαν ἡμῶν τὴν πόλιν κακορροθεῖ;
(Λάμαχος) οὗτος σὺ τολμᾷς πτωχὸς ὢν λέγειν τάδε;
(Δικαιόπολις) ὦ Λάμαχ᾽ ἥρως, ἀλλὰ συγγνώμην ἔχε,
580 εἰ πτωχὸς ὢν εἶπόν τι κἀστωμυλάμην.
(Λάμαχος) τί δ᾽ εἶπας ἡμᾶς; οὐκ ἐρεῖς;
(Δικαιόπολις) οὐκ οἶδά πω·
ὑπὸ τοῦ δέους γὰρ τῶν ὅπλων εἰλιγγιῶ.
ἀλλ᾽ ἀντιβολῶ σ᾽ ἀπένεγκέ μου τὴν μορμόνα.
(Λάμαχος) ἰδού.
(Δικαιόπολις) παράθες νυν ὑπτίαν αὐτὴν ἐμοί.
(Λάμαχος) κεῖται.
(Δικαιόπολις) φέρε νυν ἀπὸ τοῦ κράνους μοι τὸ πτερόν.
585 (Λάμαχος) τουτὶ πτίλον σοι.
(Δικαιόπολις) τῆς κεφαλῆς νύν μου λαβοῦ,
ἵν᾽ ἐξεμέσω· βδελύττομαι γὰρ τοὺς λόφους.
(Λάμαχος) οὗτος τί δράσεις; τῷ πτίλῳ μέλλεις ἐμεῖν;
πτίλον γάρ ἐστιν--
(Δικαιόπολις) εἰπέ μοι τίνος ποτὲ
ὄρνιθός ἐστιν; ἆρα κομπολακύθου;
590 (Λάμαχος) οἴμ᾽ ὡς τεθνήξεις.
(Δικαιόπολις) μηδαμῶς ὦ Λάμαχε·
οὐ γὰρ κατ᾽ ἰσχύν ἐστιν· εἰ δ᾽ ἰσχυρὸς εἶ,
τί μ᾽ οὐκ ἀπεψώλησας; εὔοπλος γὰρ εἶ.
(Λάμαχος) ταυτὶ λέγεις σὺ τὸν στρατηγὸν πτωχὸς ὤν;
(Δικαιόπολις) ἐγὼ γάρ εἰμι πτωχός;
(Λάμαχος) ἀλλὰ τίς γὰρ εἶ;
595 (Δικαιόπολις) ὅστις; πολίτης χρηστός, οὐ σπουδαρχίδης,
ἀλλ᾽ ἐξ ὅτου περ ὁ πόλεμος, στρατωνίδης,
σὺ δ᾽ ἐξ ὅτου περ ὁ πόλεμος, μισθαρχίδης.
(Λάμαχος) ἐχειροτόνησαν γάρ με --
(Δικαιόπολις) κόκκυγές γε τρεῖς.
ταῦτ᾽ οὖν ἐγὼ βδελυττόμενος ἐσπεισάμην,
| [550] de gousses d'ail, d'olives, d'oignons dans des
filets, de couronnes, de sardines, de joueuses de flûte,
d'yeux pochés : l'arsenal est rempli de bois à fabriquer des
avirons, de chevilles bruyantes, de garnitures de trous pour
la rame, de flûtes à signal, de fifres, de sifflets. Je sais que
c'est cela que vous auriez fait. Et ne croyons-nous pas que
Télèphe eût fait de même ? Donc nous n'avons pas de sens commun.
PREMIER DEMI-CHŒUR. C'est donc comme cela, misérable,
infâme ? Vil mendiant, tu oses nous parler ainsi ! Et s'il y a
ici quelque sycophante, tu l'outrages !
DEUXIÈME DEMI-CHŒUR. Par Poséidon ! tout ce qu'il dit
est justement dit, et il ne ment pas d'un mot.
PREMIER DEMI-CHŒUR. Si c'est juste, fallait-il le dire ?
Mais tu n'auras pas à te réjouir de l'audace de tes paroles.
DEUXIÈME DEMI-CHŒUR. Où cours-tu donc ? Ne bouge
pas. Si tu frappes cet homme, je te ferai danser.
PREMIER DEMI-CHŒUR. Ô Lamachos, ô toi dont les
regards lancent des éclairs, viens-nous en aide; toi dont
l'aigrette est une Gorgone, parais, ô Lamachos, mon ami,
citoyen de ma tribu. S'il y a là un taxiarque, un stratège,
des défenseurs des remparts, venez vite à notre aide; on
porte la main sur moi.
LAMACHOS. Quel cri de bataille me frappe l'oreille ? Où
faut-il courir à l'aide ? Où dois-je lancer l'épouvante ? Qui
tire ma Gorgone de son étui ?
PREMIER DEMI-CHŒUR. Ô Lamachcos, héros redoutable
par tes aigrettes et par tes bataillons !
DEUXIÈME DEMI-CHŒUR. Ô Lamachos, cet homme n'en
finit pas d'outrager notre ville tout entière.
LAMACHOS. C'est toi, mendiant, qui as l'audace de tenir ce langage ?
DICÉOPOLIS. Ô Lamachos, grand héros, pardonne à un
mendiant qui, en prenant la parole, a dit quelque sottise.
LAMACHOS. Qu'as-tu dit de nous ? Parleras-tu ?
DICÉOPOLIS. Je n'en sais plus rien. La peur des armes me
donne le vertige. Mais, je t'en prie, éloigne de moi cette Mormo.
LAMACHOS. C'est fait.
DICÉOPOLIS. Maintenant mets-lui la face contre terre.
LAMACHOS. Elle y est.
DICÉOPOLIS. Donne-moi à présent une plume de ton casque.
LAMACHOS. Voilà la plume.
DICÉOPOLIS. Maintenant prends-moi la tête, pour que je
vomisse : les aigrettes me donnent la nausée.
LAMACHOS. Hé ! l'homme ! que veux-tu faire ? Tu veux te
faire vomir à l'aide de cette plume ?
DICÉOPOLIS. C'est une plume, en effet. Dis-moi, de quel
oiseau est-elle ? Est-ce du fanfaron ? Est-ce du
"compolacythos" (fanfaron) ?
LAMACHOS. Ah ! tu vas y passer !
DICÉOPOLIS. Non, Lamachos : il ne s'agit pas de force.
Puisque tu es fort, pourquoi ne pas me circoncire ? Tu es bien armé ?
LAMACHOS. Un mendiant parler ainsi à un stratège !
DICÉOPOLIS. Moi, un mendiant ?
LAMACHOS. Qu'es-tu donc ?
DICÉOPOLIS. Ce que je suis ? Un bon citoyen, exempt
d'ambition, et, depuis le commencement de la guerre, un bon
soldat, tandis que toi tu es, depuis le commencement de la
guerre, un général gagé.
LAMACHOS. On m'a élu.
DICÉOPOLIS. Oui, trois coucous.
Et moi, indigné de ce fait, j'ai conclu une trêve,
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