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Du texte à l'hypertexte

APPIEN d'Alexandrie, Les guerres civiles - La guerre de Mithridate (texte complet)

Chapitre 92

  Chapitre 92

[92] Μιθριδάτης ὅτε πρῶτον Ῥωμαίοις ἐπολέμει καὶ τῆς Ἀσίας ἐκράτει, Σύλλα περὶ τὴν Ἑλλάδα πονουμένου, ἡγούμενος οὐκ ἐς πολὺ καθέξειν τῆς Ἀσίας, τά τε ἄλλα, ὥς μοι προείρηται, πάντα ἐλυμαίνετο, καὶ ἐς τὴν θάλασσαν πειρατὰς καθῆκεν, οἳ τὸ μὲν πρῶτον ὀλίγοις σκάφεσι καὶ μικροῖς οἷα λῃσταὶ περιπλέοντες ἐλύπουν, ὡς δὲ πόλεμος ἐμηκύνετο, πλέονες ἐγίγνοντο καὶ ναυσὶ μεγάλαις ἐπέπλεον. Γευσάμενοι δὲ κερδῶν μεγάλων, οὐδ' ἡττωμένου καὶ σπενδομένου τοῦ Μιθριδάτου καὶ ἀναχωροῦντος ἔτι ἐπαύοντο· οἱ γὰρ βίου καὶ πατρίδων διὰ τὸν πόλεμον ἀφῃρημένοι, καὶ ἐς ἀπορίαν ἐμπεσόντες ἀθρόαν, ἀντὶ τῆς γῆς ἐκαρποῦντο τὴν θάλασσαν, μυοπάρωσι πρῶτον καὶ ἡμιολίαις, εἶτα δικρότοις καὶ τριήρεσι κατὰ μέρη περιπλέοντες, ἡγουμένων λῃστάρχων οἷα πολέμου στρατηγῶν. Ἔς τε ἀτειχίστους πόλεις ἐμπίπτοντες, καὶ ἑτέρων τὰ τείχη διορύττοντες κόπτοντες πολιορκίᾳ λαμβάνοντες, ἐσύλων· καὶ τοὺς ἄνδρας, οἷς τι πλέον εἴη, ἐς ναυλοχίαν ἐπὶ λύτροις ἀπῆγον. Καὶ τάδε τὰ λήμματα, ἀδοξοῦντες ἤδη τὸ τῶν λῃστῶν ὄνομα, μισθοὺς ἐκάλουν στρατιωτικούς. Χειροτέχνας τε εἶχον ἐπ' ἔργοις δεδεμένους, καὶ ὕλην ξύλου καὶ χαλκοῦ καὶ σιδήρου συμφέροντες οὔποτε ἐπαύοντο· ἐπαιρόμενοι γὰρ ὑπὸ τοῦ κέρδους, καὶ τὸ λῃστεύειν οὐκ ἐγνωκότες ἔτι μεθεῖναι, βασιλεῦσι δ' ἤδη καὶ τυράννοις στρατοπέδοις μεγάλοις ἑαυτοὺς ὁμοιοῦντες, καὶ νομίζοντες, ὅτε συνέλθοιεν ἐς τὸ αὐτὸ πάντες, ἄμαχοι γενήσεσθαι, ναῦς τε καὶ ὅπλα πάντα ἐτεκταίνοντο, μάλιστα περὶ τὴν τραχεῖαν λεγομένην Κιλικίαν, ἣν κοινὸν σφῶν ὕφορμον στρατόπεδον ἐτίθεντο εἶναι, φρούρια μὲν καὶ ἄκρας καὶ νήσους ἐρήμους καὶ ναυλοχίας ἔχοντες πολλαχοῦ, κυριωτάτας δὲ ἀφέσεις ἡγούμενοι τὰς περὶ τήνδε τὴν Κιλικίαν, τραχεῖάν τε καὶ ἀλίμενον οὖσαν καὶ κορυφαῖς μεγάλαις ἐξέχουσαν. Ὅθεν δὴ καὶ πάντες ὀνόματι κοινῷ Κίλικες ἐκαλοῦντο, ἀρξαμένου μὲν ἴσως τοῦ κακοῦ παρὰ τῶν Τραχεωτῶν Κιλίκων, συνεπιλαβόντων δὲ Σύρων τε καὶ Κυπρίων καὶ Παμφύλων καὶ τῶν Ποντικῶν καὶ σχεδὸν ἁπάντων τῶν ἑῴων ἐθνῶν οἳ πολλοῦ καὶ χρονίου σφίσιν ὄντος τοῦ Μιθριδατείου πολέμου δρᾶν τι μᾶλλον πάσχειν αἱρούμενοι τὴν θάλασσαν ἀντὶ τῆς γῆς ἐπελέγοντο. [92] Quand Mithridate engagea la première fois la guerre contre les Romains et soumit la province de l'Asie (Sylla était alors en difficultés en Grèce), il pensa qu'il ne garderait pas la province longtemps, et c'est pourquoi il la pilla de toutes les sortes de manières, comme je l'ai mentionné plus haut, et envoya des pirates en mer. Au commencement ils rôdaient aux alentours avec quelques petits navires harcelant les habitants comme des voleurs. Comme la guerre se prolongeait ils devinrent plus nombreux et attaquaient avec de plus gros navires. Savourant leurs grands profits, ils ne renoncèrent pas quand Mithridate fut défait, eut fait la paix et se fut retiré. Comme ils avaient perdu leurs biens et leur pays en raison de la guerre et qu'ils étaient tombés dans un dénuement extrême, ils moissonnèrent la mer au lieu de la terre, au début avec des chaloupes et des hemiolii, puis avec des birèmes et des trirèmes, naviguant en escadrons sous le commandement de chefs de pirates, qui étaient comme des généraux d'une armée. Ils attaquèrent les villes non fortifiées. Ils minaient ou renversaient les murailles des autres, ou les prenaient par siège en règle et les pillaient. Ils enlevaient les citoyens les plus riches pour les amener dans leur repaire et en tiraient rançon. Ils dédaignaient le nom de voleurs et appelaient bénéfices les prises de guerre. Ils faisaient enchaîner des artisans pour leur service et rassemblaient continuellement comme matériaux du bois de construction, du bronze et du fer. Excités par leurs gains et déterminés à ne pas changer encore leur mode de la vie, ils se comparèrent à des rois, à des gouverneurs, et à de grands chefs d'armées, et pensèrent que s'ils arrivaient tout ensemble dans un même endroit ils deviendraient invincibles. Ils construisirent des navires et toutes sortes d'armes. Leur capitale se trouvait dans un endroit appelé les Rochers de Cilicie, qu'ils avaient choisie comme base et comme campement communs. Ils avaient partout des fortins, des tours, des îles désertes et des mouillages. Ils choisirent comme lieu principal de rendez-vous la côte de Cilicie là où elle était rocheuse, inhospitalière et surplombée de crêtes élevées, raison pour laquelle ils se firent tous appeler du nom commun de Ciliciens. Peut-être ce fléau débuta chez les hommes des Rochers de la Cilicie, mais il y avait aussi des Syriens, des Chypriotes, des Pamphyliens, des originaires du Pont et de presque toutes les nations orientales, qui, à cause de la longueur de la guerre contre Mithridate, préférèrent faire le mal plutôt que de le souffrir, et à cette fin choisirent la mer plutôt que la terre.


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Dernière mise à jour : 3/05/2007