[70] Ἀρχομένου δ' ἦρος ἀπόπειραν τοῦ ναυτικοῦ ποιησάμενος, ἔθυε τῷ στρατίῳ
Διὶ τὴν συνήθη θυσίαν, καὶ Ποσειδῶνι λευκῶν ἵππων ἅρμα καθεὶς ἐς τὸ
πέλαγος ἐπὶ Παφλαγονίας ἠπείγετο, στρατηγούντων αὐτῷ Ταξίλου τε καὶ
Ἑρμοκράτους. Ὡς δ' ἀφίκετο, ἐδημηγόρησε τῷ στρατῷ περί τε τῶν προγόνων
μάλα σεμνολόγως καὶ περὶ αὑτοῦ μεγαληγόρως, ὅτι τὴν ἀρχὴν ἐκ βραχέος ἐπὶ
πλεῖστον προαγαγὼν οὔποτε Ῥωμαίων ἡττηθείη παρών. Εἶτα κατηγόρησεν αὐτῶν
ἐς πλεονεξίαν καὶ ἀμετρίαν, ὑφ' ἧς, ἔφη, καὶ τὴν Ἰταλίαν καὶ τὴν πατρίδα
αὐτὴν δεδούλωνται. Καὶ τὰς γενομένας οἱ τελευταίας συνθήκας ἐπέφερεν ὡς
οὐκ ἐθέλουσιν ἀναγράψασθαι, καιροφυλακοῦντες αὖθις ἐπιθέσθαι. Καὶ τοῦτο
αἴτιον τοῦ πολέμου τιθέμενος, ἐπῆγε τὴν ἑαυτοῦ στρατιὰν ὅλην καὶ
παρασκευήν, καὶ Ῥωμαίων ἀσχολίαν πολεμουμένων ὑπὸ Σερτωρίου κατὰ κράτος ἐν
Ἰβηρίᾳ καὶ στασιαζόντων ἐς ἀλλήλους ἀνὰ τὴν Ἰταλίαν. « Διὸ καὶ τῆς
θαλάσσης, » ἔφη, « καταφρονοῦσι λῃστευομένης πολὺν ἤδη χρόνον, καὶ
σύμμαχος αὐτοῖς οὐδείς ἐστιν, οὐδ' ὑπήκοος ἑκούσιος ἔτι. Οὐχ ὁρᾶτε δ'
αὐτῶν, » ἔφη, « καὶ τοὺς ἀρίστους, » ἐπιδεικνὺς Οὐάριόν τε καὶ τοὺς
Λευκίους, « Πολευίους μὲν ὄντας τῇ πατρίδι, συμμάχους δ' ἡμῖν; »
| [70] Au début du printemps Mithridate fit manoeuvrer sa marine et sacrifia
à Zeus Stratios comme de coutume, et également à Poséidon en précipitant
un char avec les chevaux blancs dans la mer. Alors il marcha contre la
Paphlagonie avec ses deux généraux, Taxile et Hermocrate, à la tête de son
armée. Quand il y arriva il fit un discours à ses soldats, faisant l'éloge
de ses ancêtres et encore plus de lui-même, montrant comment son royaume
était devenu immense en partant de rien, et comment son armée n'avait été
jamais été défaite par les Romains quand il était présent. Il accusa les
Romains d'avarice et de désir de puissance « à un degré tel, » dit-il,
« qu'ils avaient asservi l'Italie et Rome elle-même. » Il les accusa de
mauvaise foi en ce qui concerne le dernier traité qui existait toujours,
disant qu'ils n'étaient pas disposés à le signer parce qu'ils ne
cherchaient qu'une occasion pour le violer encore. Après avoir montré que
c'était cela la cause de la guerre, il insista sur la composition de son
armée et sur ses préparatifs, sur la préoccupation des Romains, qui
faisaient une guerre difficile contre Sertorius en Espagne, et étaient
englués dans les guerres civiles dans l'ensemble de l'Italie, « c'est pour
cette raison, » dit-il, « qu'ils ont laissé la mer depuis longtemps aux
pirates, et n'ont plus aucun allié, ni aucun sujet qui leurs obéissent
toujours volontairement. Ne voyez-vous pas, » ajouta-t-il, « certains de
leurs citoyens plus nobles (en montrant Varius et les deux Lucius) sont en
guerre contre leur propre pays et sont nos alliés ? »
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