[50] Καὶ δείσας ὁ Σύλλας μὴ παλιν αὐτὸν ὁ Ἀρχέλαος, οὐκ ἔχοντα ναῦς, ἐς
Χαλκίδα ὡς πρότερον διαφύγοι, τὸ πεδίον ὅλον ἐκ διαστηματων ἐνυκτοφυλάκει.
Καὶ μεθ' ἡμέραν, στάδιον οὐχ ὅλον ἀποσχὼν τοῦ Ἀρχελάου, τάφρον αὐτῷ
περιώρυσσεν οὐκ ἐπεξιόντι. Καὶ παρεκάλει τότε μάλιστα τὴν ἑαυτοῦ στρατιὰν
ἐκπονῆσαι τοῦ παντὸς πολέμου τὸ ἔτι λείψανον ὡς τῶν πολεμίων αὐτὸν οὐδ'
ὑφισταμένων, καὶ ἐπῆγεν αὐτὴν ἐπὶ τὸ χαράκωμα τοῦ Ἀρχελάου. Ὅμοια δ' ἐκ
μεταβολῆς ἐγίγνετο καὶ παρὰ τοῖς πολεμίοις ὑπ' ἀνάγκης, τῶν ἡγεμόνων
αὐτοὺς περιθεόντων, καὶ τὸν παρόντα κίνδυνον προφερόντων τε, καὶ
ὀνειδιζόντων εἰ μηδ' ἀπὸ χάρακος ἀπομαχοῦνται τοὺς ἐχθροὺς ὀλιγωτέρους
ὄντας. Ὁρμῆς δὲ καὶ βοῆς ἑκατέρωθεν γενομένης, πολλὰ μὲν ἐγίγνετο ἐπ'
ἀμφοῖν ἔργα πολέμου, γωνίαν δέ τινα τοῦ χαρακώματος οἱ Ῥωμαῖοι, τὰς
ἀσπίδας σφῶν ὑπερσχόντες, ἤδη διέσπων, καὶ οἱ βάρβαροι καταθορόντες ἀπὸ
τοῦ χαρακώματος ἔσω τῆς γωνίας περιέστησαν αὐτὴν ὡς τοῖς ξίφεσιν
ἀμυνούμενοι τοὺς ἐστρέχοντας. Οὐδέ τις ἐτόλμα, μέχρι Βάσιλλος ὁ τοῦ τέλους
ταξίαρχος ἐσήλατο πρῶτος καὶ τὸν ὑπαντήσαντα ἔκτεινεν. Τότε δ' αὐτῷ
συνεσέπιπτεν ὁ στρατὸς ἅπας, καὶ φυγὴ τῶν βαρβάρων ἐγίγνετο καὶ φόνος, τῶν
μὲν καταλαμβανομένων, τῶν δ' ἐς τὴν ἐγγὺς λίμνην ὠθουμένων τε καὶ νεῖν οὐκ
ἐπισταμένων, ἀξύνετα βαρβαριστὶ τοὺς κτενοῦντας παρακαλούντων. Ἀρχέλαος δ'
ἐν ἕλει τινὶ ἐκρύφθη, καὶ σκάφους ἐπιτυχὼν ἐς Χαλκίδα διέπλευσεν. Καὶ εἴ
τις ἦν ἄλλη Μιθριδάτου στρατιὰ κατὰ μέρος ποι διατεταγμένη, πάντας αὐτοὺς
ἐκάλει κατὰ σπουδήν.
| [50] Sylla craignait qu'Archélaos ne lui échappe encore, parce qu'il
n'avait aucun vaisseau, et ne se réfugiât à Chalcis comme auparavant.
C'est pourquoi il posta des gardes la nuit à des intervalles dans
l'ensemble de la plaine, et le jour suivant il encercla Archélaos avec un
fossé à moins de 600 pieds de son camp, pour l'empêcher de s'échapper.
Alors il fit appel à son armée pour finir ce résidu de la guerre, puisque
l'ennemi ne s'exposait même plus à résister ; et ainsi il les mena contre
le camp d'Archélaos. Des scènes pareilles se passèrent chez l'ennemi : un
changement s'opéra amené par la nécessité. Les chefs se hâtaient çà et
là, montrant le danger imminent, et ridiculisant les hommes de ne pouvoir
défendre leur camp contre des assaillants inférieurs en nombre. Il y eut
de chaque côté une grande précipitation et des cris : c'était un concours
d'exploits de part et d'autres. Les Romains, protégés par leurs boucliers,
démolissaient une saillie du camp quand les barbares sautèrent du parapet
vers l'intérieur et prirent position autour de ce saillant, épées
dégainées, pour arrêter les envahisseurs. Personne n'osa entrer jusqu'à ce
que le tribun militaire, Basillus, sauta le premier et tua l'homme qui se
trouvait devant devant lui. Puis l'armée entière le suivit. Il s'ensuivit
la fuite et le carnage des Barbares. Certains furent capturés et d'autres
repoussés dans le lac voisin, et, ne sachant pas nager, périrent tout en
priant de leur laisser la vie sauve en langue barbare, ce que ne
comprenaient pas leurs tueurs. Archélaos se cacha dans un marais, où il
trouva un petit navire dans lequel il rejoignit Chalcis. Tout ce qui
restait des forces de Mithridate sous forme de détachements séparés il les
rassembla ici et là à toute hâte.
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