[46] VII. Μιθριδάτης δ' ἐπεὶ τοσῆσδε ἥττης ἐπύθετο, κατεπλάγη μὲν αὐτίκα
καὶ ἔδεισεν ὡς ἐπὶ ἔργῳ τοσούτῳ, στρατιὰν δ' ὅμως ἄλλην ἀπὸ τῶν ὑπ' αὐτὸν
ἐθνῶν ἁπάντων κατὰ σπουδὴν συνέλεγεν. Νομίσας δ' ἄν τινας αὑτῷ διὰ τὴν
ἧτταν ἢ νῦν, ἢ εἴ τινα καιρὸν ἄλλον εὕροιεν, ἐπιθήσεσθαι, τοὺς ὑπόπτους οἱ
πάντας πρὶν ὀξύτερον γενέσθαι τὸν πόλεμον, ἀνελέγετο. Καὶ πρῶτα μὲν τοὺς
Γαλατῶν τετράρχας, ὅσοι τε αὐτῷ συνῆσαν ὡς φίλοι καὶ ὅσοι μὴ κατήκουον
αὐτοῦ, πάντας ἔκτεινε μετὰ παίδων καὶ γυναικῶν χωρὶς τριῶν τῶν
διαφυγόντων, τοῖς μὲν ἐνέδρας ἐπιπέμψας, τοὺς δ' ἐπὶ διαίτῃ μιᾶς νυκτός,
οὐχ ἡγούμενος αὐτῶν οὐδένα οἱ βέβαιον, εἰ πλησιάσοι Σύλλας, ἔσεσθαι.
Σφετερισάμενος δ' αὐτῶν τὰς περιουσίας, φρουρὰς ἐσῆγεν ἐς τὰς πόλεις, καὶ
σατράπην ἐς τὸ ἔθνος Εὔμαχον ἔπεμψεν· ὃν αὐτίκα τῶν τετραρχῶν οἱ
διαφυγόντες, στρατιὰν ἀγείραντες ἀπὸ τῶν ἀγρῶν, ἐξέβαλον αὐταῖς φρουραῖς
διώκοντες ἐκ Γαλατίας. Καὶ Μιθριδάτῃ περιῆν Γαλατῶν ἔχειν τὰ χρήματα μόνα.
Χίοις δὲ μηνίων ἐξ οὗ τις αὐτῶν ναῦς ἐς τὴν βασιλικὴν ἐν τῇ περὶ Ῥόδον
ναυμαχίᾳ λαθοῦσα ἐνέβαλε, πρῶτα μὲν ἐδήμευσε τὰ ὄντα Χίοις τοῖς ἐς Σύλλαν
φυγοῦσιν, ἑξῆς δ' ἔπεμπε τοὺς τὰ Ῥωμαίων ἐρευνησομένους ἐν Χίῳ. Καὶ τρίτον
Ζηνόβιος στρατιὰν ἄγων ὡς ἐς τὴν Ἑλλάδα διαβαλῶν, τὰ τείχη τῶν Χίων, καὶ
ὅσα ἄλλα ἐρυμνὰ χωρία, τῆς νυκτὸς κατέλαβε, καὶ ταῖς πύλαις φρουρὰν
ἐπιστήσας ἐκήρυσσε τοὺς μὲν ξένους ἀτρεμεῖν, Χίους δὲ ἐς ἐκκλησίαν
συνελθεῖν, ὡς διαλεξόμενος αὐτοῖς τι παρὰ τοῦ βασιλέως. Ἐπεὶ δὲ συνῆλθον,
ἔλεξεν ὅτι βασιλεὺς ὕποπτον ἔχει τὴν πόλιν διὰ τοὺς ῥωμαΐζοντας, παύσεται
δὲ ἐὰν τά τε ὅπλα παραδῶτε καὶ ὅμηρα τῶν παίδων τοὺς ἀρίστους. Οἱ μὲν δὴ
κατειλημμένην σφῶν τὴν πόλιν ὁρῶντες ἔδοσαν ἄμφω, καὶ Ζηνόβιος αὐτὰ ἐς
Ἐρυθρὰς ἐξέπεμψεν ὡς αὐτίκα τοῖς Χίοις γράψοντος τοῦ βασιλέως·
| [46] CHAPITRE VII.
Quand Mithridate apprit ce grand désastre, il fut étonné et frappé de
terreur, comme c'était normal. Néanmoins, il poursuivit en toute hâte le
recrutement d'une nouvelle armée dans toutes ses nations soumises. Pensant
que certaines personnes seraient susceptibles de se retourner contre lui à
cause de sa défaite, maintenant ou plus tard, s'ils en avaient l'occasion,
il fit arrêter tous les suspects avant que la guerre ne s'étende. D'abord
il fit mettre à mort les tétrarques de Galatie avec femmes et enfants, non
seulement ceux qui étaient chez lui en amis, mais aussi ceux qui n'étaient
pas sous sa sujétion - tous sauf trois qui s'échappèrent. Certaines de
ces derniers furent pris par stratagème, les autres furent tués une nuit
lors d'un banquet. Il croyait qu'aucun d'eux ne lui resterait fidèle si
Sylla approchait. Il confisqua leurs biens, établit des garnisons dans
leurs villes et nomma le satrape d'Eumachos pour commander cette nation.
Mais les tétrarques qui s'étaient échappés recrutèrent immédiatement une
armée des gens de la campagne, l'expulsèrent lui et ses garnisons et les
chassèrent de la Galatie, de sorte que Mithridate ne possédait plus rien
de ce pays sauf l'argent qu'il s'était approprié. Fâché contre les
habitants de Chios, dont un navire avait accidentellement éperonné son
bateau royal lors de la bataille navale près de Rhodes, il confisqua
d'abord les biens de tous les habitants de Chios qui avaient rejoint Sylla
et il envoya ensuite des gens pour s'enquérir quels biens à Chios
appartenaient à des Romains. En troisième lieu, son général, Zénobios, qui
conduisait une armée vers la Grèce, s'empara de nuit des murs de Chios et
de tous les endroits fortifiés, plaça des gardes aux portes, et fit une
proclamation demandant à tous les étrangers de rester tranquilles, et aux
habitants de Chios de se rassembler pour leur donner un message du roi.
Quand ils furent rassemblés il leur dit que le roi avait des soupçons sur
la ville à cause de la faction romaine qui s'y trouvait elle, mais qu'il
serait satisfait s'ils lui livraient leurs armes et donnaient les enfants
des principales familles en otages. Voyant que leur ville était déjà dans
ses mains ils lui donnèrent tous les deux. Zénobios les envoyés à
Erythrées et indiqua aux habitants de Chios que le roi leur écrirait incessamment.
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