[47] Ἐπιστολὴ δὲ ἧκε Μιθριδάτου τάδε λέγουσα· « Εὖνοι καὶ νῦν ἐστὲ
Ῥωμαίοις, ὧν ἔτι πολλοὶ παρ' ἐκείνοις εἰσί, καὶ τὰ ἐγκτήματα Ῥωμαίων
καρποῦσθε, ἡμῖν οὐκ ἀναφέροντες. Ἔς τε τὴν ἐμὴν ναῦν ἐν τῇ περὶ Ῥόδον
ναυμαχίᾳ τριήρης ὑμετέρα ἐνέβαλέ τε καὶ κατέσεισεν. Ὃ ἐγὼ περιέφερον ἑκὼν
ἐς μόνους τοὺς κυβερνήτας, εἰ δύναισθε σώζεσθαι καὶ ἀγαπᾶν. Λανθάνοντες δὲ
καὶ νῦν τοὺς ἀρίστους ὑμῶν ἐς Σύλλαν διεπέμψατε, καὶ οὐδένα αὐτῶν ὡς οὐκ
ἀπὸ τοῦ κοινοῦ ταῦτα πράττοντα ἐνεδείξατε οὐδ' ἐμηνύσατε, ὃ τῶν οὐ
συμπεπραχότων ἔργον ἦν. Τοὺς οὖν ἐπιβουλεύοντας μὲν τῇ ἐμῇ ἀρχῇ,
ἐπιβουλεύσαντας δὲ καὶ τῷ σώματι, οἱ μὲν ἐμοὶ φίλοι ἐδικαίουν ἀποθανεῖν,
ἐγὼ δ' ὑμῖν τιμῶμαι δισχιλίων ταλάντων. » Τοσαῦτα μὲν ἡ ἐπιστολὴ
περιεῖχεν, οἱ δ' ἐβούλοντο μὲν ἐς αὐτὸν πρεσβεῦσαι, Ζηνοβίου δὲ
κατακωλύοντος, ὅπλων τε ἀφῃρημένοι, καὶ παίδων σφίσι τῶν ἀρίστων ἐχομένων,
στρατιᾶς τε βαρβαρικῆς τοσαύτης ἐφεστώσης, οἰμώζοντες ἔκ τε ἱερῶν κόσμους
καὶ τὰ τῶν γυναικῶν πάντα ἐς τὸ πλήρωμα τῶν δισχιλίων ταλάντων συνέφερον.
Ὡς δὲ καὶ ταῦτ' ἐπεπλήρωτο, αἰτιασάμενος τὸν σταθμὸν ἐνδεῖν ὁ Ζηνόβιος ἐς
τὸ θέατρον αὐτοὺς συνεκάλει, καὶ τὴν στρατιὰν περιστήσας μετὰ γυμνῶν ξιφῶν
ἀμφί τε τὸ θέατρον αὐτὸ καὶ τὰς ἀπ' αὐτοῦ μέχρι τῆς θαλάσσης ὁδοὺς ἦγε
τοὺς Χίους, ἀνιστὰς ἕκαστον ἐκ τοῦ θεάτρου, καὶ ἐνετίθετο ἐς τὰς ναῦς,
ἑτέρωθι μὲν τοὺς ἄνδρας, ἑτέρωθι δ' αὐτῶν τὰ γύναια καὶ τὰ παιδία,
βαρβαρικῶς ὑπὸ τῶν ἀγόντων ὑρβιζόμενα. Ἀνάσπαστοι δ' ἐντεῦθεν ἐς
Μιθριδάτην γενόμενοι διεπέμφθησαν ἐς τὸν Πόντον τὸν Εὔξεινον.
| [47] Une lettre arriva de Mithridate qui disait : « Vous favorisez encore
maintenant les Romains, et plusieurs de vos citoyens séjournent toujours
chez eux. Vous récoltez les revenus des biens romains au lieu de nous les
donner. Votre trirème a heurté et secoué mon navire lors de la bataille
devant Rhodes. J'ai volontairement imputé cet incident aux seuls pilotes,
espérant que vous observeriez les règles de sécurité et resteriez mes
sujets dociles. Vous avez maintenant secrètement envoyé vos plus nobles
chez Sylla, et vous n'avez jamais poursuivi ni déclaré que cela s'était
fait sans autorisation officielle : c'est comme si vous aviez coopéré avec
eux. Bien que mes amis considèrent que ceux qui conspirent contre mon
gouvernement, et qui ont l'intention de conspirer contre ma personne,
doivent être punis la mort, je vous condamne à une amende de 2000 talents.
» Telle était la teneur de la lettre. Le habitants de Chios voulurent
envoyer des ambassadeurs au roi, mais Zénobios leur interdit. Comme ils
étaient désarmés et avaient abandonné les enfants de leurs principales
familles, et qu'une grande armée barbare s'était emparée de la ville, tout
en gémissant ils rassemblèrent les ornements des temples et tous les
bijoux des femmes pour arriver aux 2000 talents. Quand cette somme fut
rassemblée Zénobios les accusa que le poids n'y était pas et les convoqua
au théâtre. Alors il disposa son armée les épées dégainées autour du
théâtre lui-même et le long des rues qui menaient de là à la mer. Ensuite
il emmena un à un les habitants de Chios hors du théâtre et les mis dans
les navires, les hommes séparés des femmes et des enfants, et tous furent
traités avec violence par leurs ravisseurs barbares. C'est de cette
manière qu'ils furent traînés devant Mithridate, qui les déporta vers le
Pont-Euxin. Telles furent les malheurs qui s'abattirent sur les citoyens
de Chios.
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