[44] Τρεπομένων δ' ἤδη τῶν Ἀρχελάου κερῶν, οὐδ' οἱ μέσοι τὴν τάξιν
ἐφύλασσον, ἀλλ' ἀθρόα πάντων ἐγίγνετο φυγή. Ἔνθα δὴ πάντα ὅσα εἴκασεν ὁ
Σύλλας, ἐνέπιπτε τοῖς πολεμίοις· οὐ γὰρ ἔχοντες ἀναστροφὴν εὐρύχωρον οὐδὲ
πεδίον ἐς φυγήν, ἐπὶ τοὺς κρημνοὺς ὑπὸ τῶν διωκόντων ἐωθοῦντο, καὶ αὐτῶν
οἱ μὲν ἐξέπιπτον πρὸς αὐτόν, οἱ δ' εὐβουλότερον ἐς τὸ στρατόπεδον
ἐφέροντο. Ἀρχέλαος δ' αὐτοὺς προλαβών, ἀπειρότατα δὴ τότε μάλιστα συμφορῶν
πολεμικῶν, ἀπέκλειε, καὶ ἐπιστρέφειν ἐς τοὺς πολεμίους ἐκέλευεν. Οἱ δ'
ἀνέστρεφον μὲν ἐκ προθυμίας, οὔτε δὲ στρατηγῶν ἢ ἐπιστατῶν ἐς διάταξιν ἔτι
σφίσι παρόντων, οὔτε τὰ σημεῖα ἕκαστοι τὰ ἑαυτῶν ἐπιγιγνώσκοντες ὡς ἐν
ἀκόσμῳ τροπῇ διερριμμένοι, χωρίου τε καὶ ἐς φυγὴν καὶ ἐς μάχην ἀποροῦντες,
στενωτάτου τότε μάλιστα αὐτοῖς διὰ τὴν δίωξιν γενομένου, ἐκτείνοντο μετ'
ἀργίας, οἱ μὲν ὑπὸ τῶν πολεμίων, οὐδὲν ἀντιδρᾶσαι φθάνοντες, οἱ δὲ ὑπὸ
σφῶν αὐτῶν ὡς ἐν πλήθει καὶ στενοχωρίᾳ θορυβούμενοι. Πάλιν τε κατέφυγον
ἐπὶ τὰς πύλας, καὶ εἰλοῦντο περὶ αὐτὰς ἐπιμεμφόμενοι τοῖς ἀποκλείουσιν.
Θεούς τε πατρίους αὐτοῖς καὶ τὴν ἄλλην οἰκειότητα σὺν ὀνείδει προύφερον,
ὡς οὐχ ὑπὸ τῶν ἐχθρῶν μᾶλλον ἢ τῶνδε ὑπερορώντων αὑτοὺς ἀναιρούμενοι, ἔστε
μόλις αὐτοῖς ὁ Ἀρχέλαος, ὀψὲ τῆς χρείας, ἀνεῴγνυ τὰς πύλας καὶ ὑπεδέχετο
μετ' ἀταξίας ἐστρέχοντας. Οἱ δὲ Ῥωμαῖοι ταῦτα συνιδόντες, καὶ
παρακαλέσαντες τότε μάλιστα ἀλλήλους, δρόμῳ τοῖς φεύγουσι συνεσέπιπτον ἐς
τὸ στρατόπεδον, καὶ τὴν νίκην ἐς τέλος ἐξειργάσαντο.
| [44] Comme les deux ailes d'Archélaos étaient enfoncées, le centre ne tint
plus en place, mais il se débanda. Alors tout ce que Sylla avait prévu
arriva. N'ayant pas la place pour faire demi-tour, ni une campagne pour
s'enfuir, ils furent repoussés par leurs poursuivants au milieu des
rochers. Certains d'entre eux se précipitèrent aux mains des Romains.
D'autres avec plus de sagesse se sauvèrent vers leur propre camp.
Archélaos se plaça devant eux, en barra l'entrée, leur ordonna de faire
demi tour et de faire face à l'ennemi. Il montrait par là une très grande
inexpérience de la stratégie en temps de guerre. Ils lui obéirent à contre
coeur, mais ils n'avaient plus de généraux pour les mener, ou de chefs
pour les aligner, ou de gens pour leur montrer où se trouvaient leurs
enseignes, et ils étaient dispersés çà et là comme dans une déroute
désordonnée, et n'avaient aucun espace ni pour fuir ni pour combattre,
parce que la poursuite les avait amenés dans l'endroit plus étroit. Ils se
laissèrent tuer sans résistance, certains par l'ennemi, contre lequel ils
ne pouvaient exercer de représailles, et d'autres par leurs propres amis
dans la déconfiture et la confusion. De nouveau ils se sauvèrent vers les
portes du camp, où il y eut encombrement. Ils invectivaient les portiers.
Ils faisaient appel à eux au nom des dieux et des liens communs de leur
pays, et leur reprochaient d'être abattus moins par les épées de l'ennemi
que par l'indifférence de leurs amis. Enfin Archélaos, plus tard qu'il
n'eut fallu, fit ouvrir les portes et ils se ruèrent à l'intérieur dans
une désorganisation totale. Comme les Romains observaient la chose, ils
poussèrent de grands cris, se précipitèrent dans le camp avec les fugitifs
et remportèrent une victoire complète.
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