[23] Ἐφέσιοι τοὺς ἐς τὸ Αρτεμίσιον καταφυγόντας, συμπλεκομένους τοῖς
ἀγάλμασιν, ἐξέλκοντες ἔκτεινον. Περγαμηνοὶ τοὺς ἐς τὸ Ἀσκληπιεῖον
συμφυγόντας, οὐκ ἀφισταμένους, ἐτόξευον τοῖς ξοάνοις συμπλεκομένους.
Ἀδραμυττηνοὶ τοὺς ἐκνέοντας ἐσβαίνοντες ἐς τὴν θάλασσαν ἀνῄρουν, καὶ τὰ
βρέφη κατεπόντουν. Καύνιοι Ῥοδίοις ὑποτελεῖς ἐπὶ τῷ Ἀντιόχου πολέμῳ
γενόμενοι, καὶ ὑπὸ Ῥωμαίων ἀφεθέντες οὐ πρὸ πολλοῦ, τοὺς Ἰταλοὺς ἐς τὴν
βουλαίαν Ἑστίαν καταφυγόντας ἕλκοντες ἀπὸ τῆς Ἑστίας, τὰ βρέφη σφῶν πρῶτα
ἔκτεινον ἐν ὄψει τῶν μητέρων, αὐτὰς δὲ καὶ τοὺς ἄνδρας ἐπ' ἐκείνοις.
Τραλλιανοὶ δ' αὐθένται τοῦ κακοῦ φυλαξάμενοι γενέσθαι, Παφλαγόνα Θεόφιλον,
ἄγριον ἄνδρα, ἐς τὸ ἔργον ἐμισθώσαντο, καὶ ὁ Θεόφιλος αὐτοὺς συναγαγὼν ἐπὶ
τὸν τῆς ὁμονοίας νεὼν ἥπτετο τοῦ φόνου, καὶ τινῶν τοῖς ἀγάλμασι
συμπλεκομένων τὰς χεῖρας ἀπέκοπτεν. Τοιαύταις μὲν τύχαις οἱ περὶ τὴν Ἀσίαν
ὄντες Ἰταλοὶ καὶ Ῥωμαῖοι συνεφέροντο, ἄνδρες τε ὁμοῦ καὶ βρέφη καὶ
γυναῖκες, καὶ ἐξελεύθεροι καὶ θεράποντες αὐτῶν, ὅσοι γένους Ἰταλικοῦ. ᾯ
καὶ μάλιστα δῆλον ἐγένετο τὴν Ἀσίαν οὐ φόβῳ Μιθριδάτου μᾶλλον ἢ μίσει
Ῥωμαίων τοιάδε ἐς αὐτοὺς ἐργάσασθαι. Ἀλλ' οὗτοι μὲν δίκην ἔδοσαν διπλῆν,
αὐτοῦ τε Μιθριδάτου μετ' ὀλίγον ἀπίστως ἐξυβρίσαντος ἐς αὐτούς, καὶ
ὕστερον Κορνηλίῳ Σύλλᾳ· Μιθριδάτης δὲ ἐς μὲν Κῶ κατέπλευσε, Κῴων αὐτὸν
ἀσμένως δεχομένων, καὶ τὸν Ἀλεξάνδρου παῖδα τοῦ βασιλεύοντος Αἰγύπτου, σὺν
χρήμασι πολλοῖς ὑπὸ τῆς μάμμης Κλεοπάτρας ἐν Κῷ καταλελειμμένον, παραλαβὼν
ἔτρεφε βασιλικῶς, ἔκ τε τῶν Κλεοπάτρας θησαυρῶν γάζαν πολλὴν καὶ τέχνην
καὶ λίθους καὶ κόσμους γυναικείους καὶ χρήματα πολλὰ ἐς τὸν Πόντον
ἔπεμψεν.
| [23] Les Éphésiens arrachèrent les fugitifs, qui s'étaient réfugiés dans
le temple d'Artémis, des statues même de la déesse et les tuèrent. Les
habitants de Pergame tirèrent des flèches sur ceux qui s'étaient réfugiés
dans le temple d'Esculape, alors qu'ils s'accrochaient toujours à sa
statue. Les habitants d'Adramyttion poursuivirent dans la mer ceux qui
cherchaient à s'échapper à la nage, les tuèrent et noyèrent leurs enfants.
Les Cauniens qui étaient devenus sujets de Rhodes après la guerre contre
Antiochus et qui venaient d'être libérés par les Romains, poursuivirent
les Italiens qui s'étaient réfugiés près de la statue de Vesta du Sénat,
les arrachèrent de l'autel, tuèrent les enfants devant les yeux de leurs
mères, et puis tuèrent les mères elles-mêmes et leurs maris pour terminer.
Les habitants de Tralles, pour s'en laver les mains, louèrent un monstre
sauvage appelé Theophilus, un Paphlagonien, pour effectuer ce travail. Il
conduisit les victimes au temple de la Concorde, et c'est là qu'il les
assassina, coupant en outre les mains de ceux qui embrassaient les statues
des dieux. Tel fut le destin terrible qui arriva aux Romains et aux
Italiens dans toute la province de l'Asie, aux hommes, aux femmes, aux
enfants, à leurs affranchis et à leurs esclaves : à tout ce qui était de
sang italien ; ce qui rendit évident que c'était plus la haine des
Romains que la crainte de Mithridate qui poussait les Asiatiques à
commettre ces atrocités. Mais ils furent doublement châtiés de leur crime
- une fois des mains de Mithridate lui-même, qui dans sa perfidie peu de
temps après, se déchaîna contre eux et une autre fois des mains de
Cornelius Sylla. En attendant Mithridate arriva dans l'île de Cos, où il
fut accueilli avec bienveillance par les habitants et où il reçut et
ensuite éleva comme un roi un fils d'Alexandre, ancien souverain d'Égypte,
qui avait été laissé là par sa grand-mère, Cléopâtre, ainsi qu'une grande
somme d'argent. Des trésors de Cléopâtre il envoya des objets de valeur,
des oeuvres d'art, des pierres précieuses, des ornements féminins et
beaucoup de l'argent dans le Pont.
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