| [88] Ἐν δέ τινι πεδίῳ τῆς Παλλαντιας, ὄνομα Κοπλανίῳ, πολλοὺς ἐπὶ τῶν ὀρῶν 
ὑπὸ λόφοις ἔκρυψαν οἱ Παλλάντιοι, καὶ ἑτέροις ἐς τὸ φανερὸν τοὺς 
σιτολογοῦντας ἠνώχλουν. Ὁ δὲ Ῥουτίλιον Ῥοῦφον, συγγραφέα τῶνδε τῶν ἔργων, 
τότε χιλιαρχοῦντα, ἐκέλευσε τέσσαρας ἱππέων ἴλας λαβόντα ἀναστεῖλαι τοὺς 
ἐνοχλοῦντας. Ῥοῦφος μὲν οὖν ὑποχωροῦσιν αὐτοῖς ἀμέτρως εἵπετο, καὶ 
φεύγουσιν ἐς τὸν λόφον συνανεπήδα, ἔνθα τῆς ἐνέδρας ἐκφανείσης ἐκέλευε 
τοὺς ἱππέας μήτε διώκειν μήτε ἐπιχειρεῖν ἔτι, ἀλλ' ἐν προβολῇ τὰ δόρατα 
θεμένους ἑστάναι καὶ ἐπιόντας ἀμύνεσθαι μόνον. Ὁ δὲ Σκιπίων εὐθὺ 
ἀνατρέχοντος αὐτοῦ παρὰ τὸ πρόσταγμα δείσας εἵπετο κατὰ σπουδήν, καὶ ὡς 
ηὗρε τὴν ἐνέδραν, ἐς δύο διεῖλε τοὺς ἱππέας, καὶ προσέταξεν αὐτῶν 
ἑκατέροις παρὰ μέρος ἐμπηδᾶν τοῖς πολεμίοις, καὶ ἀκοντίσαντας ὁμοῦ πάντας 
εὐθὺς ἀναχωρεῖν, οὐκ ἐς τὸν αὐτὸν τόπον, ἀλλ' ἀεὶ κατ' ὀλίγον προστιθέντας 
ὀπίσω καὶ ὑποχωροῦντας. Οὕτω μὲν τοὺς ἱππέας ἐς τὸ πεδίον περιέσωσεν· 
ἀναζευγνύοντι δ' αὐτῷ καὶ ἀναχωροῦντι ποταμὸς ἦν ἐν μέσῳ δύσπορός τε καὶ 
ἰλυώδης, καὶ παρ' αὐτὸν ἐνήδρευον οἱ πολέμιοι. Ὁ δὲ μαθὼν ἐξέκλινε τῆς 
ὁδοῦ, καὶ μακροτέραν ἦγε καὶ δυσενέδρευτον, νυκτός τε ὁδεύων διὰ τὸ δίψος 
καὶ φρέατα ὀρύσσων, ὧν τὰ πλέονα πικρὰ ηὑρίσκετο. Τοὺς μὲν οὖν ἄνδρας 
ἐπιμόχθως περιέσωσεν, ἵπποι δέ τινες αὐτοῦ καὶ ὑποζύγια ὑπὸ τῆς δίψης 
ἀπώλοντο.
 | [88] Dans une partie du territoire de Pallantia appelée Complanio les 
 Pallantiens avait caché une grande force juste au-dessous du sommet de la 
 colline tandis que d'autres harcelaient ouvertement les fourrageurs 
 romains. Scipion ordonna à Rutilius Rufus, un tribun militaire (qui 
 écrivit plus tard une histoire de ces événements), de prendre quatre 
 escadrons de cavalerie et de repousser les assaillants. Rufus les 
 poursuivit avec trop de fougue quand ils battirent en retraite, et grimpa 
 à la poursuite des fugitifs. Quand il vit qu'on l'attirait dans une 
 embuscade il commanda à ses troupes ne pas poursuivre et ne pas attaquer 
 l'ennemi plus loin, mais de se tenir sur la défensive avec leurs lances 
 pointées sur l'ennemi et de repousser simplement leur attaque. 
 Immédiatement Scipion, voyant que Rufus avait outrepassé ses ordres, et 
 craignant pour sa sécurité, arriva à toute vitesse. Quand il découvrit que 
 c'était une embuscade, il divisa sa cavalerie en deux corps et leur 
 ordonna de charger l'ennemi de chaque côté alternativement, de lancer 
 leurs javelots tous ensemble et puis de se retirer, non pas au même 
 endroit d'où ils étaient venus, mais de se retirer un peu plus loin chaque 
 fois. De cette façon les cavaliers regagnèrent  en sécurité la plaine. 
 Comme il levait le camp et se retirait encore, il dut traverser un fleuve 
 qui était difficile de passer à gué en raison de ses rives boueuses, et là 
 encore l'ennemi tentait de l'attirer dans une embuscade. A cette nouvelle, 
 il modifia son chemin et prit un itinéraire qui était plus long, et où il 
 n'y avait aucun approvisionnement en eau. Il marcha donc la nuit à cause 
 de la chaleur et de la soif, et fit creuser des puits qui ne donnèrent 
 pour la plupart que de l'eau saumâtre. Il sauva ses hommes avec beaucoup 
 de difficultés, mais certains de ses chevaux et bêtes de somme périrent de  soif. 
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