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Du texte à l'hypertexte

APPIEN d'Alexandrie, Les guerres civiles - L'Ibérique (texte complet)

Chapitre 85

  Chapitre 85

[85] Ἐλθὼν δὲ ἐμπόρους τε πάντας ἐξήλαυνε καὶ ἑταίρας καὶ μάντεις καὶ θύτας, οἷς διὰ τὰς δυσπραξίας οἱ στρατιῶται περιδεεῖς γεγονότες ἐχρῶντο συνεχῶς· ἔς τε τὸ μέλλον ἀπεῖπε μηδὲν ἐσφέρεσθαι τῶν περισσῶν, μηδὲ ἱερεῖον ἐς μαντείαν πεποιημένον. Ἐκέλευσε δὲ καὶ τὰς ἁμάξας καὶ τὰ περισσὰ τῶν ἐς αὐτὰς τιθεμένων καὶ τὰ ὑποζύγια, χωρὶς ὧν αὐτὸς ὑπελείπετο, πραθῆναι. Καὶ σκεῦος οὐκ ἐξῆν ἐς δίαιταν ἔχειν οὐδενὶ πλὴν ὀβελοῦ καὶ χύτρας χαλκῆς καὶ ἐκπώματός ἑνός. Τά τε σιτία αὐτοῖς ὥριστο κρέα ζεστὰ καὶ ὀπτὰ εἶναι. Κλίνας τε ἀπεῖπεν ἔχειν, καὶ πρῶτος ἐπὶ στιβάδων ἀνεπαύετο. Ἀπεῖπε δὲ καὶ ὁδεύοντας ἡμιόνοις ἐπικαθέζεσθαι· τί γὰρ ἐν πολέμῳ προσδοκᾶν ἔφη παρ' ἀνδρὸς οὐδὲ βαδίζειν δυναμένου; κἀν τοῖς ἀλείμμασι καὶ λουτροῖς ἑαυτοὺς ἤλειφον, ἐπισκώπτοντος τοῦ Σκιπίωνος ὡς αἱ ἡμίονοι χεῖρας οὐκ ἔχουσαι χρῄζουσι τριβόντων. Οὕτω μὲν αὐτοὺς ἐς σωφροσύνην μετέβαλλεν ἀθρόως, εἴθιζε δὲ καὶ ἐς αἰδῶ καὶ φόβον, δυσπρόσιτος ὢν καὶ δυσχερὴς ἐς τὰς χάριτας, καὶ μάλιστα τὰς παρανόμους. Ἔλεγέ τε πολλάκις τοὺς μὲν αὐστηροὺς καὶ ἐννόμους τῶν στρατηγῶν τοῖς οἰκείοις, τοὺς δὲ εὐχερεῖς καὶ φιλοδώρους τοῖς πολεμίοις εἶναι χρησίμους· τὰ γὰρ στρατόπεδα τοῖς μὲν εἶναι κεχαρισμένα τε καὶ καταφρονητικά, τοῖς δὲ σκυθρωπὰ μὲν εὐπειθῆ δὲ καὶ πᾶσιν ἕτοιμα. [85] A son arrivée il chassa tous les marchands et les prostituées ainsi que les devins et les sacrificateurs, que les soldats consultaient continuellement parce qu'ils étaient démoralisés par leur défaite. Il interdit à l'avenir de n'amener dans le camp que le nécessaire, ainsi que toutes les victimes aux fins de divination. Il fit vendre tous les chariots et leur contenu superflu ainsi que toutes les bêtes de somme, sauf celles qu'il indiqua lui même. Comme batterie de cuisine il n'autorisa qu'une broche, une marmite en bronze et une coupe. Leur nourriture fut limitée aux viandes bouillies et rôties. Il leur interdit de posséder des lits, et Scipion montrait l'exemple en dormant sur la paille. Il leur interdit de monter sur des mules pendant les marches : « Que peut-on attendre au combat, » dit-il, « d'un homme qui ne peut pas marcher ? » Ceux qui avaient des domestiques pour se baigner et s'oindre il les ridiculisa, en disant que seulement les mules, qui n'avaient pas de mains, avaient besoin d'autres pour les frotter. Ainsi en peu de temps il les ramena à la discipline. Il les accoutuma aussi au respect et à la crainte de sa personne en étant difficile d'accès et en restreignant les faveurs, favorisant au contraire particulièrement le règlement. Il répétait souvent que les généraux qui étaient sévères et stricts dans l'observance de la loi étaient utiles à leurs propres hommes, alors que ceux qui étaient faciles à vivre et bienfaisants étaient utiles uniquement à l'ennemi. Les soldats des généraux du second genre, disait-il, sont joyeux mais insoumis, alors que ceux du premier, bien que maugréant, sont obéissants et prêts devant tous les dangers.


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Dernière mise à jour : 3/05/2007