| [70] Οὐ μὴν ἐπέμεινεν οὐδ' ἐς βραχὺ τὰ συγ κείμενα· ὁ γαρ ἀδελφὸς 
Σερουιλιανοῦ τοῦ ταῦτα συνθεμένου, Καιπίων, διάδοχος αὐτῷ τῆς στρατηγίας 
γενόμενος διέβαλλε τὰς συνθήκας, καὶ ἐπέστελλε Ῥωμαίοις ἀπρεπεστάτας 
εἶναι. Καὶ ἡ βουλὴ τὸ μὲν πρῶτον αὐτῷ συνεχώρει κρύφα λυπεῖν τὸν Οὐρίατθον 
ὅ τι δοκιμάσειεν· ὡς δ' αὖθις ἠνώχλει καὶ συνεχῶς ἐπέστελλεν, ἔκρινε λῦσαί 
τε τὰς σπονδὰς καὶ φανερῶς πολεμεῖν αὖθις Οὐριάτθῳ. Ἐψηφισμένου δὴ σαφῶς, 
ὁ Καιπίων Ἄρσαν τε πόλιν ἐκλιπόντος Οὐριάτθου παρέλαβε, καὶ αὐτὸν 
Οὐρίατθον φεύγοντά τε καὶ τὰ ἐν παρόδῳ φθείροντα περὶ Καρπητανίαν 
κατέλαβε, πολὺ πλείονας ἔχων. Ὅθεν ὁ Οὐρίατθος οὐ δοκιμάζων αὐτῷ 
συμπλέκεσθαι διὰ τὴν ὀλιγότητα, κατὰ μέν τινα φάραγγα ἀφανῆ τὸ πλέον τοῦ 
στρατοῦ περιέπεμψεν ἀπιέναι, τὸ δὲ λοιπὸν αὐτὸς ἐκτάξας ἐπὶ λοφου δόξαν 
παρεῖχε πολεμήσοντος. Ὡς δ' ᾔσθετο τῶν προαπεσταλμένων ἐν ἀσφαλεῖ 
γεγονότων, ἐξίππευσεν ἐς αὐτοὺς μετὰ καταφρονήσεως, ὀξέως οὕτως ὡς μηδ' 
αἰσθέσθαι τοὺς διώκοντας ὅποι διέδραμεν. Ὁ δὲ Καιπίων ἐς Οὐέττωνας καὶ 
Καλλαϊκοὺς τραπεὶς τὰ ἐκείνων ἐδῄου.
 | [70] La paix ne fut pas de la longue durée : Caepio, frère du Servilianus 
 qui l'avait conclue, et son successeur, n'était pas d'accord avec ce 
 traité, et écrivit à Rome qu'il était vraiment indigne de la dignité du 
 peuple romain. Le sénat l'autorisa d'abord à gêner Viriathe comme il le 
 voulait, s'il le faisait secrètement. Il persista et envoya sans arrêt des 
 lettres : il obtint la rupture du traité et de reprendre les hostilités 
 ouvertement contre Viriathe. Quand la guerre fut ouvertement déclarée, 
 Caepio prit la ville d'Arsa, que Viriathe avait abandonnée, et poursuivit 
 Viriathe lui-même (il s'était sauvé et avait détruit tout sur sa route) 
 jusqu'à la Carpetanie : les forces romaines étant beaucoup plus fortes que 
 les siennes. Viriathe considérait qu'il était imprudent de s'engager dans 
 une bataille, à cause de l'infériorité de son armée, il ordonna à la plus 
 grande partie de son armée de faire retraite par un défilé caché, alors 
 qu'il déployait le reste sur une colline comme s'il avait l'intention de 
 combattre. Quand il jugea que ceux qu'ils avait renvoyé devant lui avaient 
 atteint un endroit sûr, il se hâta vers eux avec un tel mépris de l'ennemi 
 et une telle rapidité que ses poursuivants ne comprirent pas par où il 
 était allé. Caepio se retourna contre les Vettons et les Callaiques et 
 pilla leurs champs. 
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