[42] Ὀλυμπιάσι δ᾽ ὕστερον τέσσαρσιν, ἀμφὶ τὰς πεντήκοντα καὶ ἑκατόν,
πολλοὶ τῶν Ἰβήρων γῆς ἀποροῦντες ἀπέστησαν ἀπὸ Ῥωμαίων, ἄλλοι τε καὶ
Λούσονες, οἳ περὶ τὸν Ἴβηρα ᾤκηνται. Στρατεύσας οὖν ἐπ᾽ αὐτοὺς ὕπατος
Φούλουιος Φλάκκος ἐνίκα μάχῃ. Καὶ πολλοὶ μὲν αὐτῶν κατὰ πόλεις διελύθησαν·
ὅσοι δὲ μάλιστα γῆς ἠπόρουν καὶ ἐξ ἄλης ἐβιότευον, ἐς Κομπλέγαν πόλιν
συνέφυγον, ἣ νεόκτιστός τε ἦν καὶ ὀχυρά, καὶ ηὔξετο ταχέως. Ὅθεν ὁρμώμενοι
τὸν Φλάκκον ἐκέλευον, καταθέντα σφίσιν ὑπὲρ τῶν ἀνῃρημένων ἑκάστου σάγον
τε καὶ ἵππον καὶ ξίφος, ἀποτρέχειν ἐξ Ἰβηρίας πρίν τι κακὸν παθεῖν. Ὁ δὲ
πολλοὺς αὐτοῖς ἔφη σάγους οἴσειν, καὶ τοῖς πρέσβεσιν αὐτῶν ἑπόμενος τῇ
πόλει παρεστρατοπέδευσεν. Οἱ δ᾽ ἀνομοίως ταῖς ἀπειλαῖς σφῶν αὐτίκα
ἀπεδίδρασκον, καὶ τὰ τῶν ἐγγὺς βαρβάρων ἐλῄζοντο. Χρῶνται δὲ διπλοῖς
ἱματίοις παχέσιν, ἀντὶ χλαμύδων αὐτὰ περιπορπώμενοι, καὶ τοῦτο σάγον
ἡγοῦνται.
| [42] Quatre olympiades plus tard, - c'est-à-dire, aux environs de la
150ème olympiade, - beaucoup de tribus espagnoles, manquant de terres, y
compris les Lusones et d'autres qui demeuraient le long du fleuve Iberus
(l'Èbre), se révoltèrent contre les Romains. Elles furent battues par le
consul Fulvius Flaccus et la plupart d'entre elles furent dispersées entre
les villes. Le reste, manquant de terres et vivant de maraudage, se
rassemblèrent à Complega, une ville nouvellement fondée et riche, qui
s'était développée rapidement. Prenant cette ville comme base d'opération,
ils exigèrent que Flaccus leur livre à chacun d'eux un manteau, un cheval
et une épée comme récompense pour leurs morts pour finir la guerre, et
qu'il quitte lui-même l'Espagne ou qu'il en subisse les conséquences.
Flaccus répondit qu'il leur donnerait abondance de manteaux, et suivant
étroitement leurs messagers, il campa devant la ville. Loin de mettre en
exécution leurs menaces, ils prirent la fuite, pillant en cours de route
les barbares voisins. Ces personnes portaient un vêtement épais avec un
double pli qu'ils attachaient avec une agrafe comme on le fait pour un
manteau militaire, et c'est ce qu'on appelle le sagum.
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