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Du texte à l'hypertexte

APPIEN d'Alexandrie, Les guerres civiles - L'Ibérique (texte complet)

Chapitre 18

  Chapitre 18

[18] IV. Προύγραφον οὖν ἡμέραν ἐν χειροτονήσουσι στρατηγὸν ἐς Ἰβηρίαν. Καὶ οὐδενὸς παραγγέλλοντος ἔτι πλείων ἐγίγνετο φόβος, καὶ σιωπὴ σκυθρωπὸς ἐπεῖχε τὴν ἐκκλησίαν, ἐς οὗ Κορνήλιος Σκιπίων Ποπλίου Κορνηλίου τοῦ ἀναιρεθέντος ἐν Ἴβηρσιν υἱός, νέος μὲν ὢν κομιδῇ (τεσσάρων γὰρ καὶ εἴκοσιν ἐτῶν ἦν), σώφρων δὲ καὶ γενναῖος εἶναι νομιζόμενος, ἐς τὸ μέσον ἐλθὼν ἐσεμνολόγησεν ἀμφί τε τοῦ πατρὸς καὶ ἀμφὶ τοῦ θείου, καὶ τὸ πάθος αὐτῶν ὀδυράμενος ἐπεῖπεν οἰκεῖος εἶναι τιμωρὸς ἐκ πάντων πατρὶ καὶ θείῳ καὶ πατρίδι. Ἄλλα τε πολλὰ ἀθρόως καὶ λάβρως, ὥσπερ ἔνθους, ἐπαγγειλάμενος, οὐκ Ἰβηρίαν λήψεσθαι μόνην ἀλλἐπαὐτῇ καὶ Λιβύην καὶ Καρχηδόνα, τοῖς μὲν ἔδοξε κουφολογῆσαι νεανικῶς, τὸν δὲ δῆμον ἀνέλαβε κατεπτηχότα (χαίρουσι γὰρ ἐπαγγελίαις οἱ δεδιότες) καὶ ᾑρέθη στρατηγὸς ἐς Ἰβηρίαν ὡς πράξων τι τῆς εὐτολμίας ἄξιον. Οἱ πρεσβύτεροι δὲ αὐτὴν οὐκ εὐτολμίαν ἀλλὰ προπέτειαν ἐκάλουν. Καὶ Σκιπίων αἰσθόμενος ἐς ἐκκλησίαν αὖθις αὐτοὺς συνεκάλει τε καὶ ἐσεμνύνετο ὅμοια· καὶ τὴν ἡλικίαν εἰπὼν οὐδὲν ἐμποδών οἱ γενήσεσθαι, προυκαλεῖτο ὅμως, εἴ τις ἐθέλοι τῶν πρεσβυτέρων τὴν ἀρχὴν παραλαβεῖν ἑκόντος αὐτοῦ παραδιδόντος. Οὐδενὸς δἑλομένου, μᾶλλον ἐπαινούμενός τε καὶ θαυμαζόμενος ἐξῄει μετὰ μυρίων πεζῶν καὶ ἱππέων πεντακοσίων· οὐ γὰρ ἐνεχώρει πλέονα στρατὸν ἐξάγειν, Ἀννίβου δῃοῦντος τὴν Ἰταλίαν. Ἔλαβε δὲ καὶ χρήματα καὶ παρασκευὴν ἄλλην καὶ ναῦς μακρὰς ὀκτὼ καὶ εἴκοσι, μεθὧν ἐς Ἰβηρίαν διέπλευσεν. [18] CHAPITRE IV. C'est pourquoi un jour fut fixé pour choisir un général pour l'Espagne. Comme personne ne se présentait, on s'alarma encore plus, et un lourd silence s'empara de l'assemblée. Finalement Cornelius Scipion, fils de ce Publius Cornelius qui avait perdu la vie en Espagne, un homme encore très jeune (il avait seulement vingt-quatre ans), mais réputé pour sa discrétion et la noblesse de son âme, s'avança et fit un discours impressionnant sur son père et sur son oncle, et après s'être lamenté sur leur destin dit qu'il était le seul membre de la famille qui restait pour les venger eux et son pays. Il parlé lontemps et avec fougue, comme un possédé par une divinité, promettant de soumettre non seulement l'Espagne, mais aussi l'Afrique et Carthage. Pour beaucoup cela paraissait comme une vantardise de jeune homme, mais il remonta le moral du peuple (ceux qui ont perdu le moral sont encouragés par des promesses), et il fut choisi pour l'Espagne dans l'espoir qu'il ferait quelque chose qui soit digne de son esprit audacieux. Les plus vieux répliquèrent que ce n'était pas un esprit audacieux qu'il possédait mais un esprit téméraire. Quand Scipion entendit ces mots il rappela de nouveau l'assemblée, et répéta devant elle ce qu'il avait dit, déclarant que sa jeunesse ne serait pas un inconvénient, mais il ajouta que si un de ses aînés souhaitait assumer la charge il la leur laisserait volontiers. Comme personne n'acceptait, on le félicita et on l'admira encore plus, et il partit avec 10.000 fantassins et 500 cavaliers. On ne lui permit pas d'en prendre davantage aussi longtemps qu'Hannibal ravageait l'Italie. Il reçut de l'argent, des équipements de toutes sortes et vingt-huit navires de guerre avec lesquels il partit pour l'Espagne.


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Dernière mise à jour : 3/05/2007