[5,74] Τάδε μὲν ἔπραξαν, καὶ διακριθέντες ἀλλήλων ὁ μὲν ἐς Σικελίαν ἔπλει,
Καῖσαρ δὲ καὶ Ἀντώνιος ὥδευον ἐς Ῥώμην. Πυθόμεναι δὲ ἥ τε πόλις καὶ ἡ
Ἰταλία, ἐπαιάνιζον αὐτίκα ἅπαντες ὡς ἐπὶ εἰρήνῃ, πολέμου τε ἀπαλλαγέντες
ἐπιχωρίου καὶ ξεναγήσεως υἱῶν καὶ φρουρῶν ὕβρεως καὶ θεραπόντων αὐτομολίας
καὶ λεηλασίας πεδίων καὶ γεωργίας ἀργίας, ὑπὲρ ἅπαντα δὲ τοῦ λιμοῦ,
πιέσαντος αὐτοὺς ἐς ἔσχατον, ὥστε παροδεύουσιν αὐτοῖς οἷα σωτῆρσιν
ἐγίγνοντο θυσίαι· καὶ τὸ ἄστυ ἔμελλεν ὑποδέξεσθαι περιφανῶς, εἰ μὴ νυκτός,
ἐκκλίνοντες τὸ φορτικόν, ἔλαθον ἐς τὴν Ῥώμην ἐσελθόντες. Μόνοι δὲ ἤχθοντο,
ὅσοι τὰ τῶν ἐλευσομένων σὺν Πομπηίῳ χωρία κεκληρουχήκεσαν, ἡγούμεναι σφίσι
τοὺς γεωμόρους ἀδιαλλάκτους ἐχθροὺς παροικήσειν καί, εἴ ποτε δυνηθεῖεν,
ἐπιθήσεσθαι. Οἱ δ' ἀμφὶ τὸν Πομπήιον φυγάδες αὐτίκα, χωρὶς ὀλίγων, οἱ
πλείους ἐν τῇ Δικαιαρχείᾳ τὸν Πομπήιον ἀσπασάμενοι κατέπλεον ἐς τὴν Ῥώμην.
Καὶ ἑτέρα τοῦ πλήθους ἦν ἡδονὴ καὶ βοαὶ ποικίλαι, τοσῶνδε οὕτως ἐπιφανῶν
ἐξ ἀέλπτου περισεσωσμένων.
| [5,74] Une fois ces affaires terminées, ils se séparèrent, Pompée rentra en
Sicile par la mer, Octave et Antoine à Rome par voie de terre. Quand les
Romains et les Italiens apprirent la nouvelle, ce fut une joie universelle
pour le retour de la paix et pour la fin de la guerre civile, de la
conscription de leurs fils, de l'arrogance des soldats, de la fuite des
esclaves, du pillage des champs, de la ruine de l'agriculture, et,
surtout, de la famine qui s'était abattue sur eux avec violence. Quand les
triumvirs rentrèrent, le jour même on leur offrit des sacrifices en leur
honneur comme à des sauveurs. La ville leur fit une réception magnifique,
les empêcha de rentrer secrètement de nuit afin d'éviter des jalousies.
Les seuls déçus furent ceux qui avaient obtenu des terres qui
appartenaient aux hommes qui avaient combattu avec Pompée. Ils pensaient
que ce seraient des ennemis irréconciliables qui habiteraient à côté d'eux
comme propriétaires, qui leur feraient des ennuis toutes les fois qu'ils
le pourraient. Les exilés qui étaient avec Pompée, tous sauf un, prirent
congé de lui à Puteoli et firent voile ensemble pour Rome. Leur retour fut
pour le peuple une nouvelle source de joie et d'acclamations, si grand était le
nombre d'hommes illustres qui avaient été inopinément sauvés de la mort.
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