[5,4] Ὁ μὲν δὴ Καῖσαρ ἐπὶ τὸν Ἰόνιον ᾔει, ὁ δὲ Ἀντώνιος ἐν Ἐφέσῳ γενόμενος
τῇ θεῷ μεγαλοπρεπῶς ἔθυε καὶ τοὺς καταφυγόντας ἐκ τῆς Βρούτου καὶ Κασσίου
συμφορᾶς ἐς τὸ ἱερὸν ἱκέτας ἀπέλυε, χωρὶς Πετρωνίου, συνεγνωκότος ἐπὶ τῷ
φόνῳ Καίσαρος, καὶ Κοΐντου, προδόντος ἐν Λαοδικείᾳ Κασσίῳ Δολοβέλλαν. Τοὺς
δὲ Ἕλληνας καὶ ὅσα ἄλλα ἔθνη τὴν ἀμφὶ τὸ Πέργαμον Ἀσίαν νέμονται, κατά τε
πρεσβείας παρόντας ἐπὶ συνθέσει καὶ μετακεκλημένους συναγαγὼν ἔλεξεν ὧδε·
« ὑμᾶς ἡμῖν, ὦ ἄνδρες Ἕλληνες, Ἄτταλος ὁ βασιλεὺς ὑμῶν ἐν διαθήκαις
ἀπέλιπε, καὶ εὐθὺς ἀμείνονες ὑμῖν ἦμεν Ἀττάλου· οὓς γὰρ ἐτελεῖτε φόρους
Ἀττάλῳ, μεθήκαμεν ὑμῖν, μέχρι δημοκόπων ἀνδρῶν καὶ παρ' ἡμῖν γενομένων
ἐδέησε φόρων. Ἐπεὶ δὲ ἐδέησεν, οὐ πρὸς τὰ τιμήματα ὑμῖν ἐπεθήκαμεν, ὡς ἂν
ἡμεῖς ἀκίνδυνον φόρον ἐκλέγοιμεν, ἀλλὰ μέρη φέρειν τῶν ἑκάστοτε καρπῶν
ἐπετάξαμεν, ἵνα καὶ τῶν ἐναντίων κοινωνῶμεν ὑμῖν. Τῶν δὲ ταῦτα παρὰ τῆς
βουλῆς μισθουμένων ἐνυβριζόντων ὑμῖν καὶ πολὺ πλείονα αἰτούντων, Γάιος
Καῖσαρ τῶν μὲν χρημάτων τὰ τρίτα ὑμῖν ἀνῆκεν ὧν ἐκείνοις ἐφέρετε, τὰς δ'
ὕβρεις ἔπαυσεν· ὑμῖν γὰρ τοὺς φόρους ἐπέτρεψεν ἀγείρειν παρὰ τῶν
γεωργούντων. Καὶ τόνδε τοιόνδε ὄντα οἱ χρηστοὶ τῶν ἡμετέρων πολιτῶν
τύραννον ἐκάλουν, καὶ ὑμεῖς αὐτοῖς συνετελεῖτε χρήματα πολλά, σφαγεῦσί τε
οὖσι τοῦ ὑμετέρου εὐεργέτου, καὶ καθ' ἡμῶν τῶν τιμωρούντων ἐκείνῳ.
| [5,4] Alors Octave se dirigea vers l'Adriatique.
Quand Antoine arriva à Éphèse il offrit un magnifique sacrifice à la
déesse de la ville et pardonna à ceux qui, après le désastre de Brutus et
de Cassius, s'étaient réfugiés dans le temple comme suppliants, sauf à
Petronius, qui avait participé au meurtre de César, et à Quintus, qui
avait remis par trahison Dolabella à Cassius à Laodicée. Après avoir
rassemblé les Grecs et d'autres peuples qui habitaient la région asiatique
autour de Pergame, qui étaient présents pour une ambassade de paix, et
d'autres qui se trouvaient là, Antoine leur adressa la parole en ces mots :
« Grecs, votre Roi Attale vous a donné à nous par testament, et
immédiatement nous vous avons mieux traité que le roi Attale, car nous
vous avons exempté des impôts que vous lui versiez, jusqu'au moment où
l'action d'agitateurs populaires chez nous ait rendu ces impôts
nécessaires. Quand ils devinrent nécessaires nous ne vous les avons pas
imposés selon une évaluation fixe pour obtenir une somme définie, mais
nous avons exigé de vous comme contribution annuelle une partie de vos
moissons afin de partager avec vous les vicissitudes des saisons. Quand
les publicains, qui collectaient ces impôts par autorité du sénat, vous
ont fait du tort en exigeant plus que ce qui était dû, Caius César vous
remit un tiers de ce que vous leur aviez payé et mit fin à leurs exactions ;
il vous a même laissé la collecte des impôts sur les paysans. Voilà le
genre d'homme que nos citoyens honorables ont appelé un tyran, et vous
avez fourni de grandes sommes d'argent aux meurtriers de votre bienfaiteur
et vous l'avez fait contre nous, qui cherchaient à le venger.
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