[5,34] Ὡς δὲ ἐξείργαστο πάντα τῷ Καίσαρι, λιμὸς ἥπτετο τοῦ Λευκίου, καὶ τὸ
κακὸν ἤκμαζεν ἀγρίως ἅτε μηδὲν αὐτοῦ μηδὲ τῆς πόλεως προπαρεσκευασμένης.
Ὧν ὁ Καῖσαρ αἰσθόμενος ἀκριβεστέρας τὰς φυλακὰς ἐποίει. Νουμηνίας δὲ ἔτους
ἐς τὴν ἐπιοῦσαν ἡμέραν οὔσης, φυλάξας ὁ Λεύκιος τὴν ἑορτὴν ὡς ἀμελείας
τοῖς πολεμίοις αἰτίαν ἐξέθορε νυκτὸς ἐπὶ τὰς πύλας αὐτῶν ὡς διεκπαίσων
αὐτοὺς καὶ στρατιὰν ἐπαξόμενος ἑτέραν· πολλὴ γὰρ ἦν αὐτῷ πολλαχοῦ. Ταχὺ δὲ
τοῦ πλησίον ἐφεδρεύοντος τέλους καὶ τοῦ Καίσαρος αὐτοῦ σὺν ταῖς στρατηγίσι
σπείραις ἐπιδραμόντων, ὁ Λεύκιος μάλα προθύμως ἀγωνιζόμενος ἀνεώσθη. Τῶν
δ' αὐτῶν ἡμερῶν ἐν Ῥώμῃ, τοῦ σίτου τοῖς στρατευομένοις φυλασσομένου, τὸ
πλῆθος τῷ πολέμῳ καὶ τῇ νίκῃ φανερῶς ἐπηρῶντο καὶ ἐς τὰς οἰκίας
ἐστρέχοντες ἐπὶ ἐρεύνῃ σίτου, ὅσα εὕροιεν, ἥρπαζον.
| [5,34] Quand le travail d'Octave fut terminé, la famine s'abattit sur
Lucius, et le mal était d'autant plus grand, que ni lui ni la ville ne s'y
étaient préparés. Au courant de cela, Octave exerçait une surveillance
extrêmement vigilante. Le jour précédant les calendes de janvier, Lucius
pensa se servir des festivités, croyant que l'ennemi ne serait pas sur ses
gardes, pour faire assaut de nuit contre leurs portes, espérant les
traverser et rejoindre ses autres forces, qui étaient en nombre dans de
nombreux endroits. Mais la légion qui était de garde tout près, et Octave
lui-même avec quelques cohortes prétoriennes, l'attaquèrent, et Lucius,
bien qu'il combattît avec vaillance, fut repoussé. Presque au même moment
l'ensemble des habitants de Rome se mit a dénoncer ouvertement la guerre
et la victoire, parce que le grain était gardé pour les soldats. Ils
pénétraient de force dans les maisons à la recherche de nourriture, et
emportaient au loin ce qu'ils pouvaient trouver.
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