[5,135] «Λοιπὸς δ' ἐς τὴν περιπόθητον αὐτῷ μοναρχίαν σὺ νῦν ὑπολείπῃ· ἤδη
γάρ σοι καὶ ἐν χερσὶν ἦν, εἰ μὴ Πομπήιος ἔτι ἦν ἐν μέσῳ. Καὶ τάδε εἰκὸς
μὲν καὶ σὲ προορᾶν ἐπὶ σεαυτοῦ, προφέρει δέ σοι καὶ Πομπήιος ὑπὸ εὐνοίας,
αἱρούμενος ἄνδρα ἄκακον καὶ μεγαλόφρονα ἀντὶ ὑπούλου τε καὶ δολεροῦ καὶ
φιλοτέχνου. Οὐδὲ ἐπιμέμφεταί σοι τῆς δόσεως τῶν νεῶν, ἃς ἐπ' αὐτὸν Καίσαρι
ἔδωκας ὑπ' ἀνάγκης, ἀντιλαβεῖν στρατὸν ἐς Παρθυαίους δεόμενος, ἀλλ'
ὑπομιμνήσκει, τὸν οὐ πεμφθέντα στρατὸν προφέρων. Συνελόντι δὲ εἰπεῖν,
Πομπήιος ἑαυτὸν ἐπιτρέπει σοι μετὰ τῶν νεῶν, ἃς ἔτι ἔχει, καὶ τοῦ στρατοῦ,
πιστοτάτου γε ὄντος αὐτῷ καὶ οὐδ' ἐν τῇ φυγῇ καταλιπόντος, εἰρηνεύοντι μὲν
μέγα κλέος, εἰ τὸν Μάγνου παῖδα περισῴζοις, πολεμοῦντι δὲ μοῖραν ἱκανὴν ἐς
τὸν ἐσόμενον πόλεμον, ὅσον οὔπω παρόντα. »
| [5,135] « Tu es maintenant le dernier rempart entre lui et la monarchie vers
où vont tous ses désirs. Il en serait déjà venu aux mains avec toi, si
Pompée ne s'était pas mis sur sa route. Bien que tu aies déjà pensé à ces
choses toi-même, Pompée attire ton attention sur elles poussé par la
bienveillance, parce qu'il préfère un homme franc et magnanime à
quelqu'un de trompeur, déloyal, et astucieux. Il ne te blâme pas du don
des navires que tu as fait à Octave contre lui (c'était une question de
nécessité, afin d'obtenir en échange des soldats pour la guerre contre les
Parthes), mais il te rappelle que ces soldats, tu ne les a pas reçus.
Bref, Pompée se livre à toi avec les navires qui lui restent et avec ses
soldats les plus fidèles, qui ne l'ont pas abandonné même dans sa fuite.
Si la paix est maintenue, ce sera une grande gloire pour toi d'avoir sauvé
le fils de Pompée le Grand. En cas de guerre, ce sera une aide
considérable pour ton parti dans le conflit qui arrive, à moins qu'il
n'ait déjà commencé. »
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