[5,134] Ὁ δὲ Ἀντώνιος πυθόμενος μὲν εὐθὺς ἀμφὶ τοῦ Πομπηίου, στρατηγὸν ἐπ'
αὐτῷ Τίτιον ᾕρητο καὶ ναῦς καὶ στρατὸν ἐκ Συρίας λαβόντα ἐκέλευε
πολεμοῦντι μὲν τῷ Πομπηίῳ πολεμεῖν κατὰ κράτος, ἐπιτρέποντα δὲ αὑτὸν
Ἀντωνίῳ μετὰ τιμῆς ἄγειν. Ἐλθοῦσι δὲ τοῖς πρέσβεσιν ἐχρημάτιζεν,
ἀγγέλλουσιν οὕτως· « ἡμᾶς Πομπήιος ἔπεμψεν οὐκ ἀπορῶν μὲν ἐς Ἰβηρίαν, εἰ
πολεμεῖν ἐγνώκει, διαπλεῦσαι, φίλην οὖσαν αὐτῷ πατρόθεν καὶ συλλαβοῦσαν
ἔτι ὄντι νεωτέρῳ καὶ καλοῦσαν ἐπὶ ταῦτα καὶ νῦν, αἱρούμενος δὲ εἰρηνεύειν
τε σὺν σοὶ καὶ πολεμεῖν, εἰ δεήσειεν, ὑπὸ σοί. Καὶ τάδε οὐ νῦν πρῶτον,
ἀλλ' ἔτι κρατῶν Σικελίας καὶ τὴν Ἰταλίαν πορθῶν, ὅτε σοι τὴν σὴν μητέρα
περισώσας ἔπεμπε, προύτεινε. Καὶ εἰ ἐδέξω, οὔτ' ἂν ὁ Πομπήιος ἐξέπεσε
Σικελίας (οὐ γὰρ ἂν Καίσαρι τὰς ναῦς κατ' αὐτοῦ παρέσχες), οὔτ' ἂν σὺ
ἥττησο ἐν Παρθυαίοις, Καίσαρός σοι τὸν στρατὸν οὐ πέμψαντος, ὃν συνέθετο·
ἐκράτεις δ' ἂν ἤδη πρὸς οἷς εἶχες καὶ τῆς Ἰταλίας. Οὐ δεξάμενον δέ σε
ταῦτα, ἐν καιρῷ τότε μάλιστ' ἄν σοι γενόμενα, ἀξιοῖ καὶ νῦν μὴ πολλάκις
ὑπὸ Καίσαρος ἐνεδρευθῆναι λόγοις τε καὶ τῷ γενομένῳ κήδει, μνημονεύοντα,
ὅτι Πομπηίῳ τε κηδεύων μετὰ συνθήκας ἐπολέμησεν ἄνευ προφάσεως, καὶ
Λέπιδον κοινωνὸν ὄντα τῆς ἀρχῆς τὸ μέρος ἀφείλετο καὶ οὐδέτερα αὐτῶν
ἐνείματό σοι.
| [5,134] Dès qu'Antoine entendit parler de la venue de Pompée, il désigna
Titius pour aller à sa rencontre. Il ordonna à ce dernier de prendre des
navires et des soldats de Syrie et de faire la guerre vigoureusement
contre Pompée si celui-ci se montrait hostile, mais de le traiter avec
tous les honneurs s'il se soumettait à Antoine. Alors il donna audience
aux ambassadeurs qui étaient arrivés, et qui lui dirent : « Pompée nous a
envoyés à toi, non parce qu'il n'avait nulle part pour se réfugier (s'il
voulait continuer la guerre) en Espagne, un pays ami en raison de l'estime
qu'on avait pour son père, qui avait embrassé sa propre cause quand il
était plus jeune, et qui maintenant encore le demandait, mais parce qu'il
préférait faire la paix avec toi, ou, si besoin en était, de combattre
sous tes ordres. Ce n'est pas la première fois qu'il te fait ces avances :
il les a déjà faites quand il était maître de la Sicile et qu'il ravageait
l'Italie, et quand il a sauvé ta mère et te l'a envoyée. Si tu avais
accepté ces avances, Pompée n'aurait pas été chassé de Sicile (tu n'aurais
pas fourni à Octave des navires contre celui-ci), et tu n'aurais pas été
battu par les Parthes, de la faute d'Octave, qui ne t'a pas envoyé les
soldats qu'il avait promis de faire. En fait, tu serais maintenant maître
de l'Italie en plus de tes autres possessions. Comme tu n'as pas accepté
l'offre au moment où elle t'était la plus avantageuse, il te la répète
maintenant pour que tu ne laisses pas encore attraper par les paroles
d'Octave et par les liens matrimoniaux qui vous unissent ; rappelle-toi
que, bien lié par son alliance avec Pompée, il lui a déclaré la guerre
après la signature du traité, et sans aucune raison. Il a également privé
Lépide, son associé au gouvernement, de sa part, et ne t'a rien donné de
ce que celui-ci possédait.
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