[5,128] Ζήλου δὲ αὐτῷ γέμοντι ἐπὶ τούτοις τὸ δαιμόνιον ἐνεμέσησε τοῦ ζήλου,
καὶ ὁ στρατὸς ἐστασίασεν, ὁ οἰκεῖος αὐτοῦ μάλιστα, ἀπολυθῆναί τε τῆς
στρατείας ἐπειγόμενοι καὶ γέρα λαβεῖν ὅμοια τοῖς ἐν Φιλίπποις
ἀγωνισαμένοις. Ὁ δὲ ᾔδει μὲν οὐχ ὅμοιον ἐκείνῳ τόνδε τὸν ἀγῶνα, ὑπισχνεῖτο
δ' ὅμως τὰ ἄξια δώσειν σὺν τοῖς ὑπ' Ἀντωνίῳ στρατευομένοις, ὅτε κἀκεῖνος
ἀφίκηται. Περὶ δὲ τῆς ἀστρατείας ὑπεμίμνησκε σὺν ἀπειλῇ τῶν πατρίων νόμων
τε καὶ ὅρκων καὶ κολάσεων. Οὐκ εὐπειθῶς δὲ ἀκροωμένων ὑφῆκε τῆς ἀπειλῆς,
ἵνα μή τις ἐκ τῶν νεολήπτων στρατῶν ἐπιγένοιτο θόρυβος, καὶ ἔλεγεν ἐν
καιρῷ τε ἀπολύσειν σὺν Ἀντωνίῳ, καὶ ἄξειν νῦν οὐκ ἐπ' ἐμφύλια ἔτι,
πεπαυμένα σὺν τύχῃ χρηστῇ, ἐπὶ δ' Ἰλλυριοὺς καὶ ἕτερα ἔθνη βάρβαρα,
σαλεύοντα τὴν μόλις κτηθεῖσαν εἰρήνην, ὅθεν καταπλουτιεῖν αὐτούς. Οἱ δ'
οὐκ ἔφασαν αὖθις στρατεύσεσθαι, πρὶν τῶν προτέρων λαβεῖν γέρα τε καὶ
τιμάς. Ὁ δὲ οὐκ ἔφη τὰς τιμὰς οὐδὲ νῦν ἀνατίθεσθαι, πολλὰς δὲ δοὺς
προστιθέναι στεφάνους ἔτι τοῖς τέλεσιν ἄλλους καὶ λοχαγοῖς καὶ χιλιάρχοις
περιπορφύρους ἐσθῆτας καὶ βουλευτικὴν ἐν ταῖς πατρίσιν ἀξίωσιν. Ἔτι δὲ
αὐτοῦ τοιάδε προστιθέντος ἕτερα, ὑπεφώνησε χιλίαρχος Ὀφίλλιος στεφάνους
μὲν καὶ πορφύραν εἶναι παισὶν ἀθύρματα, στρατοῦ δὲ γέρα χωρία καὶ χρήματα·
καὶ τοῦ πλήθους ἐπιβοήσαντος, ὅτι ὀρθῶς λέγοι, ὁ μὲν Καῖσαρ ἀπέστη τοῦ
βήματος δυσχεραίνων. Οἱ δὲ ἀμφὶ τὸν χιλίαρχον ἦσαν ἐπαινοῦντές τε καὶ τοῖς
οὐ συνισταμένοις αὐτῷ λοιδορούμενοι. Ὁ δ' ἔφη καὶ μόνος ἀρκέσειν ἐπὶ οὕτω
δικαίοις.
Ἀλλ' ὁ μὲν τόδε εἰπὼν ἐς τὴν ἐπιοῦσαν ἀφανὴς ἦν, καὶ οὐδ', ὅ τι γένοιτο,
ἐγινώσκετο·
| [5,128] La divinité devint jalouse de la grande prospérité. Son armée se
révolta, particulièrement ses propres troupes. Elles exigèrent d'être
exemptées du service et qu'on leur donne des récompenses égales à celles
qu'on avait données aux hommes qui avaient combattu à Philippes. Octave
savait que la guerre présente n'équivalait pas à la précédente. Néanmoins
il promit de les payer pour leurs services, et d'y inclure les soldats
servant sous Antoine quand ce dernier serait de retour. Quant à leur
indiscipline, il leur rappela, d'un ton menaçant, les lois de leurs
ancêtres, leurs serments et les punitions. Comme ils faisaient peu
attention à ce qu'il disait, il abandonna son ton menaçant de peur que
l'esprit de révolte se propage à ses troupes nouvellement ralliées, et il
dit qu'il les réformerait le moment venu en même temps qu'Antoine. Il dit
encore qu'il ne les engagerait plus dans des guerres civiles, qui étaient
heureusement terminées, mais dans la guerre contre les Illyriens et contre
d'autres tribus barbares, qui dérangeaient une paix gagnée avec tellement
de difficultés ; que de cette guerre les soldats rapporteraient de grandes
richesses. Ils lui répondirent qu'ils n'iraient pas faire la guerre avant
d'avoir reçu les prix et les honneurs des guerres précédentes. Il leur dit
qu'il ne leur donnerait pas les honneurs. Ainsi il distribua beaucoup de
prix, et donna aux légions les couronnes nouvelles, et aux centurions et
aux tribuns des habits de pourpre et la dignité de sénateurs dans leurs
villes. Tandis qu'il distribuait d'autres récompenses du même genre, le
tribun Ofilius lui répondit que les couronnes et les vêtements pourpres
étaient des jouets pour des enfants, que les récompenses pour des soldats
étaient des terres et de l'argent. La multitude hurla, « tu parles bien »
; sur quoi Octave descendit de son tribunal en colère. Les soldats se
réunirent autour du tribun, le félicitèrent et blâmèrent ceux qui ne se
joignaient pas à lui. Ofilius indiqua que lui seul suffisait pour défendre
une telle juste cause, mais après avoir dit cela il disparut le jour
suivant, et on n'a jamais su ce qui lui advint.
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