[5,114] Τετάρτῃ δ' ἡμέρᾳ μόλις ἐπὶ τὴν ἄνυδρον γῆν ἀφίκοντο, ἣν ῥύακα πυρὸς
λέγουσι, ποτὲ μέχρι θαλάσσης κατιοῦσαν, ἐπικλύσαι καὶ σβέσαι τὰ ἐν αὐτῇ
νάματα. Καὶ αὐτὴν οἱ μὲν ἐπιχώριοι μόνης ὁδεύουσι νυκτός, πνιγώδη τε οὖσαν
ἀπ' ἐκείνου καὶ κονιορτοῦ σποδώδους γέμουσαν, οἱ δ' ἀμφὶ τὸν Κορνιφίκιον
οὔτε νυκτὸς ἐθάρρουν, ἐν ἀσελήνῳ μάλιστα, ἰέναι διὰ ἀπειρίαν ὁδῶν καὶ
ἐνέδρας, οὔτε ἡμέρας ὑπέμενον, ἀλλ' ἀπεπνίγοντο καὶ τὰς βάσεις ὡς ἐν θέρει
καὶ καύματι ὑπεκαίοντο, μάλιστα οἱ γυμνοί. Βραδύνειν τε οὐ δυνάμενοι διὰ
τὴν δίψαν ἐνοχλοῦσαν, οὐδένα ἔτι τῶν βαλλόντων αὐτοὺς ἐπεξῄεσαν, ἀλλ'
ἐτιτρώσκοντο ἀφυλάκτως. Ἐπεὶ δὲ καὶ τὰς ἐξόδους τῆς διακεκαυμένης ἕτεροι
κατεῖχον πολέμιοι, ἀμελήσαντες τῶν ἀσθενεστέρων τε καὶ γυμνῶν ἀνεπήδων ἐς
τοὺς αὐχένας οἱ δυνάμενοι τόλμῃ παραβόλῳ καὶ ἐβιάζοντο τοὺς πολεμίους, ἐς
ὅσον εἶχον δυνάμεως. Κατεχομένων δὲ καὶ τῶν ἑξῆς αὐχένων ἀπεγίνωσκον αὑτῶν
ἤδη καὶ μεθεῖντο ὑπὸ δίψης καὶ θέρους καὶ κόπου. Προτρέποντος δὲ αὐτοὺς
τοῦ Κορνιφικίου καὶ πηγὴν πλησίον οὖσαν ἐπιδεικνύοντος, οἱ μὲν αὖθις
ἐβιάζοντο, πολλοὺς ἀπὸ σφῶν ἀπολλύντες, ἕτεροι δὲ τὴν πηγὴν κατεῖχον
πολέμιοι, καὶ παντελὴς ἤδη τοὺς τοῦ Κορνιφικίου κατεῖχον ἀθυμία, καὶ
παρίεντο.
| [5,114] Le quatrième jour, au milieu des difficultés, ils arrivèrent dans
une région sans eau, qui, dit-on, avait été autrefois inondée par un flot
du feu qui se propagea jusqu'à la mer et assécha tous les ruisseaux de la
région. Les habitants du pays la traversaient uniquement de nuit, à cause
de la chaleur suffocante, la poussière et les cendres qui y abondaient. Ne
connaissant pas les routes et craignant d'être attirés dans une embuscade,
Cornificius et ses hommes n'osèrent pas s'y engager la nuit, surtout qu'il
n'y avait pas de lune, et ils ne pouvaient supporter la journée, en raison
de la chaleur étouffante. D'ailleurs, la plante de leurs pieds était
brûlée (surtout ceux qui n'avaient pas de chaussures) : on était alors
dans la partie la plus chaude de l'été. Comme la soif les tourmentait, ils
ne pouvaient rester sur place. Ils ne pouvaient non plus charger leurs
assaillants, et se faisaient blesser sans pouvoir se défendre. Quand ils
virent que la sortie de cette zone brûlée était occupée par des ennemis,
ceux qui se sentaient encore capables, sans se soucier des malades et de
leurs compagnons aux pieds nus, se précipitèrent sur les défilés avec un
courage étonnant et maîtrisèrent l'ennemi avec toute ce qui leur restait
de troupes. Quand ils trouvèrent les défilés suivants occupés par les
forces ennemies, ils commencèrent à désespérer et à succomber à la soif et
à la chaleur. Cornificius leur redonna espoir en leur montrant une source
tout près ; et de nouveau ils vainquirent l'ennemi, mais en subissant de
lourdes pertes. Un autre corps d'ennemis tenait la source, et alors les
hommes de Cornificius perdirent tout espoir et se laissèrent aller.
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