[4,97] « Ἐπὶ δέ γε τῷ δαιμονίῳ καὶ τὰ πρὸς ἀνθρώπων ὁρᾶν ἔχετε,
ἐς τοὺς ὑμῶν πολίτας ἀποβλέποντες, οὓς εἴδετε μὲν
στρατηγοῦντας ὑμῶν πολλάκις καὶ ὑπατεύοντας καὶ
ἐπαινουμένους, ὁρᾶτε δὲ πρὸς ἡμᾶς ὡς εὐαγεῖς καὶ
δημοκρατικοὺς καταπεφευγότας καὶ τὰ ἡμέτερα ᾕρημένους καὶ
συνευχομένους ἡμῖν ἐς τὰ λοιπὰ καὶ συναιρομένους. Πολὺ γὰρ
δικαιότερα ἡμεῖς γέρα τοῖς περισώσασιν αὐτοὺς ἐκηρύξαμεν ὧν
ἐκεῖνοι τοῖς ἀναιροῦσιν· οὐδὲ ὁρῶσιν ἡμᾶς Γάιον μέν, ὅτι ἠξίου
μόνος ἄρχειν, ἀνῃρηκότας, τοὺς δὲ τὴν ἐκείνου
περιποιουμένους ἀρχὴν ὑπερορᾶν μέλλοντας καὶ μὴ ἐς
ἑαυτούς, ἀλλ' ἐς τὸ μέσον τῷ δήμῳ προτιθέντας τὴν πολιτείαν
κατὰ τὰ πάτρια. Ὡς οὖν οὐκ ἀπὸ τῆς αὐτῆς γνώμης αἱρουμένων
πολεμεῖν ἑκατέρων, ἀλλὰ τῶν μὲν ὑπὲρ δυναστείας καὶ
τυραννίδος, ἣν ἐν ταῖς προγραφαῖς ἐπέδειξαν ἤδη, ἡμῶν δὲ
οὐδέν, ἀλλ' ἢ μόνον ἵνα τῆς πατρίδος ἐλευθερωθείσης
ἰδιωτεύοιμεν ὑπὸ τοῖς νόμοις, εἰκότως οἵδε τε οἱ ἄνδρες καὶ πρὸ
τούτων οἱ θεοὶ τὰ ἡμέτερα κρίνουσι. Μεγίστη δὲ ἐλπὶς ἐν
πολέμοις ἐστὶ τὸ δίκαιον.
| [4,97] "En plus de la faveur des dieux vous pouvez voir que nous
avons aussi celle des hommes en regardant vos concitoyens,
que vous avez souvent connus comme vos généraux et vos
consuls, et qui ont mérité vos éloges. Vous voyez qu'ils ont eu
recours à nous comme à des hommes de bien et des
défenseurs de la république. Ils épousent notre cause, ils
offrent leurs prières et ils coopèrent avec nous pour ce qui
reste à faire. Les récompenses que nous avons offertes à ceux
qui les ont sauvés sont bien plus justes que celles que les
triumvirs ont offertes pour leur massacre. Les triumvirs savent
que nous, qui avons tué César parce qu'il voulait devenir roi,
nous ne tolérerons pas qu'ils aient son pouvoir et que nous ne
le voulons pas pour nous-mêmes, mais que nous rétabliront le
peuple dans le gouvernement identique à celui que nous
l'avons reçu de nos ancêtres. Ainsi vous voyez que les deux
partis ont décidé de prendre les armes pour des raisons
différentes - les ennemis visant à la monarchie et au
despotisme, comme le prouvent leurs proscriptions, alors que
nous ne cherchons rien que le privilège de vivre comme de
simples citoyens selon les lois d'un pays libre. Naturellement
les hommes qui se trouvent devant vous épousent notre cause
comme les dieux l'ont fait précédemment. Dans la guerre le
plus grand espoir se situe dans la justice de sa cause.
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