[4,8] Καὶ εἶχεν οὕτως ἡ προγραφή· « Μᾶρκος Λέπιδος, Μᾶρκος
Ἀντώνιος, Ὀκτάουιος Καῖσαρ, οἱ χειροτονηθέντες ἁρμόσαι καὶ
διορθῶσαι τὰ κοινά, οὕτως λέγουσιν· εἰ μὴ δι' ἀπιστίαν οἱ
πονηροὶ δεόμενοι μὲν ἦσαν ἐλεεινοί, τυχόντες δὲ ἐγίγνοντο τῶν
εὐεργετῶν ἐχθροί, εἶτα ἐπίβουλοι, οὔτ' ἂν Γάιον Καίσαρα
ἀνῃρήκεσαν, οὓς ἐκεῖνος δορὶ λαβὼν ἔσωσεν ἐλέῳ καὶ φίλους
θέμενος ἐπὶ ἀρχὰς καὶ τιμὰς καὶ δωρεὰς προήγαγεν ἀθρόως,
οὔτ' ἂν ἡμεῖς τοῖς ἐνυβρίσασι καὶ πολεμίους ἀναγράψασιν ἡμᾶς
ὧδε ἀθρόως ἠναγκαζόμεθα χρῆσθαι. Νῦν δέ, ἐξ ὧν
ἐπιβεβουλεύμεθα καὶ ἐξ ὧν Γάιος Καῖσαρ ἔπαθεν, ἀτιθάσευτον
ὁρῶντες τὴν κακίαν ὑπὸ φιλανθρωπίας, προλαβεῖν τοὺς
ἐχθροὺς ἢ παθεῖν αἱρούμεθα. Μὴ δή τις τὸ ἔργον ἄδικον ἢ ὠμὸν
ἢ ἄμετρον ἡγείσθω, ἔς τε Γάιον καὶ ἐς ἡμᾶς οἷα πεπόνθαμεν
ὁρῶν. Γάιον μὲν δὴ καὶ αὐτοκράτορα ὄντα καὶ ἄρχοντα ἱερῶν,
καὶ τὰ φοβερώτατα Ῥωμαίοις καθελόντα τε ἔθνη καὶ
κτησάμενον, καὶ πρῶτον ἀνδρῶν ὑπὲρ τοὺς Ἡρακλείους ὅρους
ἀπλώτου θαλάσσης ἀποπειράσαντα, καὶ Ῥωμαίοις γῆν
ἄγνωστον εὑρόντα, ἐν μέσῳ τῷ ἱερῷ λεγομένῳ βουλευτηρίῳ,
ὑπὸ ὄψεσι θεῶν, κατέκανον εἴκοσι καὶ τρισὶ σφαγαῖς
ἐνυβρίσαντες, οἱ πολέμῳ ληφθέντες ὑπ' ἐκείνου καὶ
περισωθέντες κληρονόμοι τέ τινες αὐτοῦ τῆς οὐσίας
ἐγγραφέντες εἶναι· οἱ λοιποὶ δὲ ἐπὶ τῷ μύσει τῷδε τοὺς ἐναγεῖς
ἀντὶ κολάσεων ἐπὶ ἀρχὰς καὶ ἡγεμονίας ἐξέπεμψαν, αἷς ἐκεῖνοι
χρώμενοι τά τε κοινὰ τῶν χρημάτων ἥρπασαν, καὶ στρατὸν ἐξ
αὐτῶν ἀγείρουσι καθ' ἡμῶν καὶ ἕτερον αἰτοῦσι παρὰ βαρβάρων
ἀεὶ τῆς ἀρχῆς πολεμίων, τάς τε ὑπὸ Ῥωμαίοις πόλεις τὰς μὲν οὐ
πείθοντες ἐνέπρησαν ἢ κατέσκαψαν ἢ κατήρειψαν, τὰς δὲ
καταπλήξαντες ἐπάγουσι τῇ πατρίδι καθ' ἡμῶν.
| [4,8] Voici les termes de la proscription: "Marcus Lepidus, Marcus
Antonius et Octavius Caesar, choisis par le peuple pour
gouverner et mettre la république sur le droit chemin, déclarent
que, si de perfides traitres n'avaient pas demandé pitié et
quand ils l'ont obtenue n'étaient pas devenus les ennemis de
leurs bienfaiteurs et n'avaient pas conspiré contre eux, Gaius
Caesar n'aurait pas été massacré par ceux qu'il a sauvé par sa
clémence après les avoir capturé lors de la guerre, ceux qu'il a
considéré comme des amis et à qui il a donné des charges,
des honneurs et des cadeaux; et nous ne devrions pas être
obligés d'employer cette sévérité contre ceux qui nous ont
insultés et nous ont déclarés ennemis publics. Maintenant,
voyant que la méchanceté de ceux qui ont conspiré contre
nous et de ceux qui ont fait souffrir Gaius Caesar, ne peut pas
être amadouée par la bonté, nous préférons prévenir nos
ennemis plutôt que de souffrir de leurs mains. Que personne,
en voyant ce que César et nous-mêmes avons souffert ne
considère notre action injuste, cruelle, ou immodérée. Bien que
César ait été revêtu du pouvoir suprême, bien qu'il ait été
Pontifex Maximus, bien qu'il ait renversé et ait ajouté à notre
influence les nations les plus redoutables pour les Romains,
bien qu'il ait été le premier homme à parcourir une mer
inconnue au delà des colonnes d'Hercule et qu'il ait découvert
un pays inconnu jusqu'ici des Romains, cet homme a été
massacré au milieu du Sénat, qui est considéré comme sacré,
sous les yeux des dieux, de vingt-trois blessures horribles, par
les hommes qu'il avait fait prisonniers lors de la guerre et qu'il
avait épargnés, et qu'il avait fait de certains d'entre eux des
cohéritiers de sa richesse. Après ce crime exécrable, au lieu
d'arrêter les misérables coupables, les autres les ont envoyés
comme commandants et gouverneurs, où ils pouvaient
s'emparer de l'argent public, avec lequel ils rassemblent une
armée contre nous et cherchent des renforts chez les barbares
toujours hostiles au commandement de Rome. Les villes
sujettes de Rome qui ne voulaient pas leur obéir, il les ont
brûlées ou ravagées ou rasées; d'autres villes, ils les ont forcées
par la terreur à prendre les armes contre leur patrie et contre nous.
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