[4,66] Ῥοδίων δὲ οἱ μὲν ἐν λόγῳ μᾶλλον ὄντες ἐδεδοίκεσαν
Ῥωμαίοις μέλλοντες ἐς χεῖρας ἰέναι, ὁ δὲ λεὼς ἐμεγαλοφρονεῖτο,
ἐπεί οἱ καὶ παλαιῶν ἔργων πρὸς οὐχ ὁμοίους ἄνδρας
ἐμνημόνευον. Ναῦς τε καθεῖλκον τὰς ἀρίστας σφῶν τρεῖς καὶ
τριάκοντα. Καὶ τάδε πράσσοντες ἔπεμπόν τινας ἐς Μύνδον
ὅμως, οἳ τὸν Κάσσιον ἠξίουν μήτε Ῥόδου καταφρονεῖν, πόλεως
ἀμυναμένης ἀεὶ τοὺς καταφρονήσαντας, μήτε συνθηκῶν, αἳ
Ῥοδίοις εἰσὶ καὶ Ῥωμαίοις, ὅπλα μὴ φέρειν ἐπὶ ἀλλήλους· εἰ δέ τι
περὶ συμμαχίας ἐπιμέμφοιτο, ἐθέλειν παρὰ τῆς Ῥωμαίων
βουλῆς πυθέσθαι, καὶ κελευούσης ἔφασαν συμμαχήσειν.
Οἱ μὲν δὴ τοιάδε μάλιστα ἔλεγον, ὁ δὲ τὰ μὲν ἄλλα τὸν πόλεμον
ἀντὶ λόγων ἔφη κρινεῖν, τὰς δὲ συνθήκας κελεύειν ὅπλα μὴ
φέρειν ἐπ' ἀλλήλους, καὶ ἐπενηνοχέναι Ῥοδίους Κασσίῳ,
Δολοβέλλᾳ συμμαχοῦντας, κελεύειν δὲ ἀλλήλοις συμμαχεῖν,
Κασσίῳ δὲ δεομένῳ εἰρωνεύεσθαι τὰ περὶ τῆς Ῥωμαίων
βουλῆς, φευγούσης καὶ ἁλωμένης ἐν τῷ παρόντι διὰ τοὺς ἐν
ἄστει τυράννους, οἳ δώσουσι μὲν αὐτοὶ δίκας, δώσουσι δὲ καὶ
Ῥόδιοι τὰ ἐκείνων προτιμῶντες, ἢν μὴ θᾶσσον ἀνέχωνται τῶν
κελευομένων. Ὧδε μὲν ὁ Κάσσιος αὐτοὺς ἠμείψατο, καὶ οἱ εὖ
φρονοῦντες Ῥοδίων μᾶλλον ἐδεδοίκεσαν· τὸ δὲ πλῆθος
ἐδημαγώγουν Ἀλέξανδρός τε καὶ Μνασέας ἀναμιμνήσκοντες, ὅτι
καὶ Μιθριδάτης πλέοσι ναυσὶν ἐπιπλεύσειε τῇ Ῥόδῳ καὶ
Δημήτριος ἔτι πρὸ τοῦ Μιθριδάτου.
| [4,66] Les notables rhodiens étaient effrayés de la perspective
d'un conflit contre les Romains, mais les gens du peuple en
étaient fiers, parce qu'ils se rappelaient les anciennes victoires
remportées par des hommes de caractères différents. Ils
mirent à la mer leurs trente-trois meilleurs navires, mais en
faisant cela ils envoyèrent quand même des messagers à
Myndus pour demander à Cassius de ne pas mépriser
Rhodes, qui s'était toujours défendue contre ceux qui la
méprisaient, et de ne pas négliger le traité qui avait été conclu
entre Rhodes et Rome selon lequel ils ne devaient pas porter
les armes les uns contre les autres. S'il les accusait de ne pas
l'aider militairement, ils seraient heureux d'en être informés par
le sénat romain, et si celui-ci leur demandait, ils apporteraient leur aide.
Ce fut leur réponse. Cassius leur répondit que comme dans
les autres domaines c'était la guerre qui déciderait au lieu des
paroles, mais en ce qui concernait le traité, qui leur interdisait
de porter les armes les uns contre les autres, les Rhodiens
l'avaient violé en s'alliant avec Dolabella contre Cassius. Le
traité exigeait une aide mutuelle lors d'une guerre, mais quand
Cassius avait demandé de l'aide, ils ont tergiversé au sujet du
sénat romain, qui était à ce moment ou en fuite ou retenu
prisonnier par les tyrans qui avaient pris la ville. Ces tyrans
seront punis et les Rhodiens seront punis également pour les
avoir soutenus, à moins qu'ils obéissent sur-le-champ à ses
ordres. Telle fut la réponse que Cassius leur retourna. Les
Rhodiens les plus prudents eurent encore plus peur, mais la
multitude fut excitées par deux démagogues appelés
Alexandre et Mnaseas, qui leur rappela que Mithridate avait
envahi Rhodes avec une plus grande flotte encore, et que
Démetrius l'avait fait aussi avant lui.
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