[4,30] Περὶ μὲν δὴ τοὺς ἄνδρας τοιάδε ἐγίγνετο, ἥψατο δὲ καὶ
ὀρφανῶν διὰ πλοῦτον ἡ τότε τύχη. Καὶ ὁ μὲν ἐς διδασκάλου
φοιτῶν αὐτῷ παιδαγωγῷ συνανῃρέθη, τὸν παῖδα περισχομένῳ
τε καὶ οὐ μεθιέντι· Ἀτίλιος δὲ ἄρτι τὴν τῶν τελείων περιθέμενος
στολὴν ᾖει μέν, ὡς ἔθος ἐστί, σὺν πομπῇ φίλων ἐπὶ θυσίας ἐς
τὰ ἱερά, ἄφνω δὲ ἐγγραφέντος αὐτοῦ τοῖς πίναξιν οἱ φίλοι καὶ οἱ
θεράποντες διεδίδρασκον. Ὁ δὲ μόνος καὶ ἔρημος ἐκ δαψιλοῦς
παραπομπῆς ἐς τὴν μητέρα ἐχώρει· οὐ δεξαμένης δὲ αὐτὸν
οὐδὲ ἐκείνης ὑπὸ δέους, οὐκ ἀξιώσας ἔτι ἐς πεῖραν ἐλθεῖν
ἑτέρου μετὰ μητέρα, ἐς ὄρος ἔφυγεν· ὅθεν ὑπὸ λιμοῦ ἐς τὰ
πεδινὰ κατελθὼν ἐλήφθη πρὸς ἀνδρὸς λῃστεύειν τοὺς
παροδεύοντας καὶ ἐπὶ ἔργῳ καταδεῖν εἰθισμένου. Οἷα δὲ παῖς ἐκ
τρυφῆς τὸν πόνον οὐκ ἐνεγκὼν ἐς τὴν ἁμαξιτὸν αὐταῖς χοινικίσι
διέδρα καὶ παροδεύουσι λοχαγοῖς ἑαυτὸν ἐμήνυσέ τε καὶ ἀνῃρέθη.
| [4,30] Telles furent les malheurs des adultes, mais la barbarie
s'en prit aussi aux enfants orphelins à cause de leur richesse.
Un de ces derniers, qui allait à l'école, fut tué, ainsi que son
précepteur, qui entourait de ses bras le garçon et ne voulait
pas le lâcher. Atilius, qui venait de prendre la toge virile,
participait, comme c'était l'usage, à un cortège avec des amis
pour aller sacrifier dans les temples. Son nom fut soudain mis
sur la liste des proscrits, ses amis et ses esclaves s'enfuirent.
Laissé seul et privé de son escorte fournie, il alla chez sa
mère. Elle eut peur de le recevoir. Comme il pensait qu'il n'y
avait aucune sécurité de demander de l'aide à quelqu'un
d'autre puisque même sa mère avait refusé, il se sauva sur
une montagne. Affamé il redescendit dans la plaine, où il fut
capturé par un brigand, accoutumé à voler les passants et à
les mettre au travail dans les usines. Le garçon sensible,
incapable de supporter un travail pénible, s'échappa sur la
grande route avec ses chaînes, se dénonça à quelques
centurions qui passaient et fut tué.
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