[4,29] Ὁ μὲν δὴ ταύτην ἔδωκεν ἀμοιβὴν ἀποθνῄσκων
φιλανθρωπίας, Ῥοῦφος δὲ ἔχων συνοικίαν περικαλλῆ, γείτονα
Φουλβίας τῆς γυναικὸς Ἀντωνίου, πάλαι μὲν ἀξιούσῃ τῇ
Φουλβίᾳ πρίασθαι τὴν οἰκίαν οὐ συνεχώρει, τότε δὲ καὶ
δωρούμενος προεγράφη. Καὶ τὴν κεφαλὴν ὁ μὲν Ἀντώνιός οἱ
προσφερομένην οὐχ ἑαυτῷ προσήκειν εἰπὼν ἔπεμψεν ἐς τὴν
γυναῖκα, ἡ δὲ ἀντὶ τῆς ἀγορᾶς ἐκέλευσεν ἐπὶ τῆς συνοικίας
προτεθῆναι. Ἔπαυλιν ἕτερος εἶχε περικαλλῆ καὶ σύσκιον,
ἄντρον τε καλὸν ἦν ἐν αὐτῇ καὶ βαθύ, καὶ τάχα διὰ ταῦτα καὶ
προυγράφη. Ἔτυχε δὲ ἀναψύχων κατὰ τὸ ἄντρον, καὶ αὐτῷ τῶν
σφαγέων ἔτι μακρόθεν ἐπιθεόντων θεράπων αὐτὸν ἐς τὸν
μυχὸν τοῦ ἄντρου προπέμψας ἐνέδυ τὸν τοῦ δεσπότου
χιτωνίσκον καὶ ὑπεκρίνετο ἐκεῖνος εἶναι καὶ δεδιέναι· καὶ τάχα ἂν
ἐπέτυχεν ἀναιρεθείς, εἰ μὴ τῶν ὁμοδούλων τις ἐνέφηνε τὴν
ἐνέδραν. Ἀναιρεθέντος δὲ ὧδε τοῦ δεσπότου, ὁ δῆμος
ἀγανακτῶν παρὰ τοῖς ἄρχουσιν οὐκ ἐπαύετο, μέχρι τὸν μὲν
ἐνδείξαντα κρεμασθῆναι, τὸν δὲ περισώσαντα ἐλευθερῶσαι
ἐποίησεν. Ἁτέριον δὲ κρυπτόμενον θεράπων ἐμήνυσέ τε καὶ
ἐλεύθερος αὐτίκα γενόμενος ἀντωνεῖτο τοῖς παισὶν αὐτοῦ τὴν
οὐσίαν καὶ ἐνύβριζεν ἐπαχθῶς. Οἱ δὲ αὐτῷ πανταχῇ μετὰ σιγῆς
εἵποντο κλαίοντες, ἕως ὁ δῆμος ἠγανάκτησε, καὶ οἱ τρεῖς αὐτόν,
ὡς πλεονάσαντα τῆς χρείας, ἀνεδούλωσαν τοῖς παισὶ τοῦ
προγεγραμμένου.
| [4,29] Rufus possédait un beau bâtiment près de celui de Fulvia,
l'épouse d'Antoine : elle voulait l'acheter, mais il refusait de le
vendre, et bien qu'à ce moment il lui en fît cadeau, il fut
proscrit. Sa tête fut apportée à Antoine, qui dit que cela ne le
concernait pas et la fit envoyer à son épouse. Elle ordonna de
la faire attacher devant sa propre maison au lieu de la mettre
aux rostres. Un autre homme possédait un terrain très beau et
ombragé où se trouvait une belle grotte profonde, ce qui lui
valut probablement d'être proscrit. Il prenait l'air dans cette
grotte quand un esclave vit les meurtriers qui arrivaient vers lui,
mais encore au loin. L'esclave le transporta dans la cavité la
plus secrète de la grotte, mit les habits de son maître, fit
semblant d'être l'homme recherché et simula la peur. Il aurait
été tué à la place de son maître si un autre esclave n'avait pas
dévoilé la tromperie. C'est pourquoi le maître fut tué, mais le
peuple fut si indigné qu'il ne laissa aucun repos aux triumvirs
avant d'obtenir d'eux la crucifixion de l'esclave qui avait trahi
son maître, et la liberté de celui qui avait essayé de le sauver.
Un esclave indiqua l'endroit où s'était caché Haterius et obtint
la liberté en conséquence. Il a enchérit contre les fils lors de la
vente de la propriété de l'homme mort, et les insulta
grossièrement. Ils le suivirent partout silencieusement en
larmes jusqu'à ce que le peuple en soit exaspéré, et les
triumvirs le replacèrent de nouveau comme esclave des fils du
proscrit, pour avoir abusé de sa part.
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