[4,28] Οὐᾶρος δ' ἀπελευθέρου προδιδόντος αὐτὸν ἀπέδρα, καὶ
ὄρος ἐξ ὄρους ἀμείβων ἐς τὸ Μιντουρναίων ἕλος ἐνέπεσεν,
ἔνθα ἑαυτὸν διαναπαύων ἡσύχαζε. Τῶν δὲ Μιντουρναίων ἐπὶ
ζητήσει λῃστηρίου τὸ ἕλος περιθεόντων, ἥ τε κόμη τοῦ δόνακος
σαλευθεῖσα ἐνέφηνε τὸν Οὐᾶρον, καὶ ληφθεὶς ἔλεγεν εἶναι
λῃστὴς καὶ ἐπὶ τῷδε θανάτῳ καταδικαζόμενος ἠνείχετο. Ὡς δὲ
αὐτὸν ἔμελλον καὶ βασανιεῖν ἐς τοὺς συνεγνωκότας, οὐκ
ἐνεγκὼν ἤδη τοῦτο ὡς ἀπρεπέστερον, « Ἀπαγορεύω, φησίν,
ὑμῖν, ὦ Μιντουρναῖοι, ὕπατόν με γεγενημένον, καί, ὃ τοῖς νῦν
ἄρχουσι τιμιώτερόν ἐστι, προγεγραμμένον μήτε βασανίζειν μήτε
ἀναιρεῖν ἔτι· εἰ γὰρ οὐκ ἔνι μοι διαφυγεῖν, ἄμεινον ὑπὸ τῶν
ὁμοτίμων παθεῖν.» Ἀπιστούντων δὲ τῶν Μιντουρναίων καὶ τὸν
λόγον ὑπονοούντων λοχαγὸς ἐπέγνω διαθέων καὶ τὴν κεφαλὴν
ἀπέτεμε, τὸ δὲ λοιπὸν σῶμα τοῖς Μιντουρναίοις κατέλιπε.
Λάργον ἕτεροι συνελάμβανον ἐν χωρίοις, οὐ Λάργον, ἀλλ'
ἕτερον διώκοντες· οἰκτείραντες δ', ὅτι μὴ ζητούμενος ἁλοίη,
φεύγειν μεθῆκαν ἀνὰ τὴν ὕλην. Ὁ δὲ ὑφ' ἑτέρων διωκόμενος
δρόμῳ τοὺς προτέρους κατέλαβε καί « Ὑμεῖς, ἔφη, με κτείνατε
μᾶλλον, οἱ ἐλεήσαντες, ἵνα τὸν μισθὸν ἀντὶ τούτων ὑμεῖς φέρησθε. »
| [4,28] Varus, trahi par un affranchi s'enfuit, et après avoir erré de
montagne en montagne arriva aux marais de Minturnes, où il
s'arrêta pour se reposer. Les habitants de Minturnes
parcouraient le marais à la recherche de voleurs, et l'agitation
des roseaux leur indiqua l'endroit où se cachait Varus. Il fut pris
et dit qu'il était un voleur. Il fut condamné à mort en ce lieu et
s'y résigna, mais comme on se préparait à le soumettre à la
torture pour le contraindre à indiquer ses complices, il ne put
soutenir une telle indignité et dit : "Je vous interdis, citoyens de
Minturnes de torturer ou de tuer quelqu'un qui a été consul et -
ce qui est plus important au vu des circonstances actuelles -
qui également a été proscrit! S'il ne m'est pas permis
d'échapper, je préfère souffrir des mains de mes égaux." Les
habitants de Minturnes ne le crurent pas. Ils refusèrent son
récit jusqu'à ce qu'un centurion, qui était en reconnaissance
dans le voisinage, le reconnut et lui coupa la tête, laissant le
reste de son corps aux habitants de Minturnes.
Largus fut pris dans ses domaines par les soldats qui
poursuivaient un autre homme. Ils eurent pitié de lui parce qu'il
avait été capturé alors qu'ils ne le recherchaient pas, et lui
permirent de s'échapper dans la forêt. Poursuivi par d'autres, il
revint chez ses premiers ravisseurs et leur dit, "Je préfère que
vous qui avez eu de la compassion pour moi me mettiez à mort
pour obtenir la récompense au lieu de ces hommes-là." Ainsi
Largus récompensa de sa mort leur bonté.
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