[4,23] Ταῦτα μὲν δὴ καὶ ἀδελφῶν δείγματα· Λιγάριον δὲ ἡ γυνὴ
κρύπτουσα μίαν ἐς τὸ ἀπόρρητον ἐπηγάγετο θεράπαιναν,
προδοθεῖσα δὲ ὑπ' αὐτῆς εἵπετο τῇ κεφαλῇ τοῦ ἀνδρὸς
φερομένῃ βοῶσα· « Ἐγὼ τοῦτον ὑπεδεξάμην, τὰ δ' ὅμοια τοῖς
ὑποδεξαμένοις ἐστὶν ἐπιτίμια. » Καὶ οὐδενὸς αὐτὴν οὔτε
ἀναιροῦντος οὔτε μηνύοντος, αὐτάγγελος ἐς τοὺς ἄρχοντας
ἦλθε καθ' 'εαυτῆς, κἀκείνων αὐτὴν διὰ τὴν φιλανδρίαν
ὑπεριδόντων, ἑαυτὴν ἀπέκτεινε λιμῷ. Καὶ τῆσδε μὲν ἐνθάδε
ἐπεμνήσθην, ὅτι τὸν ἄνδρα περισῴζουσα ἀπετύγχανέ τε καὶ
συνεξήγαγεν ἑαυτήν· ὅσαι δὲ ἐπέτυχον τῆς φιλανδρίας, ἐν τοῖς
περισωθεῖσι τῶν ἀνδρῶν ἀναγράψω. Ἕτεραι δὲ ἀθεμίστως
ἐπεβούλευσαν τοῖς ἀνδράσιν. Καὶ αὐτῶν ἐστιν, ἣ Σεπτιμίῳ μὲν
ἐγεγάμητο, ὑπὸ δέ τινος Ἀντωνίῳ φίλου διεφθείρετο·
ἐπειγομένη δὲ ἐκ μοιχείας ἐς γάμον ἐδεήθη διὰ τοῦ μοιχεύοντος
αὐτὴν Ἀντωνίου, καὶ ὁ Σεπτίμιος αὐτίκα τοῖς πίναξι προσετέθη.
Καὶ μαθὼν ἐς τῆς γυναικὸς ὑπ' ἀγνοίας τῶν οἴκοι κακῶν
ἔφευγεν. Ἡ δὲ ὡς φιλοφρονουμένη τὰς θύρας ἐπέκλεισε καὶ
ἐτήρει τὸν ἄνδρα, ἕως οἱ σφαγεῖς παρεγένοντο· καὶ τῆς αὐτῆς
ἡμέρας οἱ μὲν ἐκεῖνον ἀνῄρουν, ἡ δὲ ἔθυε γάμους.
| [4,23] Voilà des exemples de frères. Ligarius fut caché par son
épouse, qui mit dans le secret uniquement une esclave. Trahie
par cette dernière, elle suivit la tête de son mari quand on
l'emporta, en pleurant, "Je l'ai abrité; ceux qui abritent doivent
partager la punition." Comme personne ne la tuait ni ne la
dénonçait, elle alla trouver les triumvirs et s'accusa devant eux.
Émus par son amour pour son mari ils firent semblant de ne
pas la voir, aussi elle se laissa mourir de faim. Je l'ai
mentionnée dans cet endroit, parce qu'elle n'a pas sauvé son
mari et ne lui a pas survécu. Je parlerai de celles qui réussirent
dans leur dévotion à leurs maris quand je parlerai des hommes
qui se sont échappés. D'autres femmes trahirent leurs maris
d'une façon infâme. Parmi celles-ci il y eut l'épouse de
Septimius, qui était amoureuse d'un ami d'Antoine. Impatiente
de passer de cet amour au mariage, elle sollicita Antoine par
son amant de la débarrasser de son mari. Septimius
immédiatement fut mis sur la liste des proscrits. Quand il
l'apprit, ignorant cette trahison familiale il se sauva dans la
maison de son épouse. Elle, comme si elle s'inquiétait
affectueusement pour lui, ferma les portes, et le retint jusqu'à
l'arrivée des meurtriers. Le jour même de la mort de son mari
elle se remaria.
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