| [4,137] Οὕτω μὲν δὴ Καίσαρί τε καὶ Ἀντωνίῳ διὰ τόλμης 
ἐπισφαλοῦς καὶ δυοῖν πεζομαχίαιν τηλικοῦτον ἔργον ἤνυστο, 
οἷον οὐχ ἕτερον ἐγένετο πρὸ ἐκείνου. Οὔτε γὰρ στρατὸς 
τοσοῦτος ἢ τοιοῦτος ἐς χεῖρας πρότερον ἦλθε Ῥωμαίων 
ἑκατέρωθεν, οὐχ ὑπὸ συντάξει πολιτικῇ στρατευσαμένων, ἀλλὰ 
ἀριστίνδην ἐπειλεγμένων οὐδ' ἀπειροπολέμων ἔτι, ἀλλ' ἐκ 
πολλοῦ γεγυμνασμένων ἐπί τε σφᾶς καὶ οὐκ ἀλλόφυλα ἢ 
βάρβαρα ἔθνη τρεπομένων. Ἀλλὰ καὶ γλώσσης μιᾶς ὄντες καὶ 
τέχνης πολέμων μιᾶς καὶ ἀσκήσεως καὶ καρτερίας ὁμοίας, 
δυσκαταγώνιστοι παρ' αὐτὸ ἦσαν ἀλλήλοις. Οὐδὲ ὁρμῇ καὶ 
τόλμῃ τοσῇδέ τινες ἐχρήσαντο ἐν πολέμῳ, πολῖταί τε ὄντες 
ἀλλήλων καὶ οἰκεῖοι καὶ συστρατιῶται γενόμενοι. Τεκμήριον δέ, 
ὅτι τῶν νεκρῶν ὁ ἀριθμός, ἐπανισουμένης ἑκατέρας μάχης, οὐκ 
ἐλάσσων ἔδοξεν οὐδὲ παρὰ τοῖς νικῶσιν εἶναι. 
 | [4,137] Voilà ce que firent Octave et Antoine au milieu des périls 
et lors de deux engagements d'infanterie effectués avec 
succès, chose qui ne s'était jamais faite auparavant; 
jamais auparavant il n'y avait eu des armées romaines si nombreuses 
et si puissantes pour en venir aux mains. Ces soldats n'étaient 
pas des conscrits ordinaires, mais c'étaient des soldats d'élite. 
Ce n'étaient pas des homme de levées récentes, mais c'étaient 
des soldats entraînés qui étaient  rangés les uns contre les 
autres, et non contre des races étrangères ou barbares. Ils 
parlaient la même langue, utilisaient la même tactique, ils 
avaient la même discipline et le même pouvoir d'endurance : 
c'étaient pour ces raisons qu'ils semblaient invincibles. Il n'y 
eut jamais autant de fureur et d'audace que dans cette guerre-là, 
quand des citoyens s'opposèrent à des citoyens, des 
familles à des familles, et des soldats à des soldats. La preuve 
en est que, si l'on prend en compte les deux batailles, le 
nombre de tués chez les vainqueurs parut aussi élevé que 
celui chez les vaincus. 
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