[4,122] Τὸ δὲ ἔργον ἤπειγε τοὺς ἀμφὶ τὸν Καίσαρα, καὶ λιμὸς ἦν
ἤδη σαφής, ἔς τε μέγεθος καὶ δέος ἑκάστης ἡμέρας ἐπεγίνετο.
Οὔτε γὰρ ἐκ Θεσσαλίας αὐτοῖς ἔτι τὰ ἀρκοῦντα ἐκομίζετο, οὔτε
τις ἦν ἐλπὶς ἐκ θαλάσσης, ναυκρατούντων πανταχῇ τῶν
πολεμίων· τῆς τε ἔναγχος περὶ τὸν Ἰόνιον συμφορᾶς
ἐξηγγελμένης ἐς ἑκατέρους ἤδη, μᾶλλον ἐδεδοίκεσαν αὐτά τε
καὶ τὸν χειμῶνα προσιόντα ὡς ἐν πεδίῳ πηλώδει σταθμεύοντες.
Ὧν ἐνθυμούμενοι τέλος μὲν ὁπλιτῶν ἐς Ἀχαΐαν ἐξέπεμψαν,
ἀγείρειν τὰ ἐντυγχάνοντα πάντα καὶ πέμπειν σφίσι κατὰ
σπουδήν. Οὐκ ἀνεχόμενοι δὲ κινδύνου τοσοῦδε προσιόντος
οὔτε τῶν ἄλλων ἐπιτεχνήσεων οὔτε ἐν τῷ πεδίῳ λοιπὸν
ἐκτάσσειν, παρὰ τὸ τείχισμα τῶν ἐχθρῶν ἀνέβαινον μετὰ βοῆς
καὶ τὸν Βροῦτον ἐκάλουν ἐς μάχην, ἐπισκώπτοντες ἅμα καὶ
λοιδοροῦντες καὶ ἐγνωκότες οὐ πολιορκίας τρόπῳ μᾶλλον ἢ
μανιώδει φορᾷ μὴ βουλομένῳ συμπλέκεσθαι.
| [4,122] La tâche Octave et d'Antoine devint pressante : la faim se
faisait déjà sentir, et en raison de l'importance de la prochaine
famine, la crainte de celle-ci s'accrut de jours en jours parce
que la Thessalie ne pouvait plus fournir assez
d'approvisionnements, et il ne pouvaient rien espérer de la
mer, qui était commandée partout par l'ennemi. Des nouvelles
de leur désastre récent en Adriatique étaient arrivées dans les
deux armées, ce qui augmenta leurs alarmes, et aussi
l'approche de l'hiver alors qu'ils campaient dans cette plaine
boueuse. Inquiets de ces considérations, ils envoyèrent
aussitôt une légion en Achaïe pour rassembler toute la
nourriture qu'ils pourraient trouver et la faire venir le plus vite
possible. Comme ils ne pouvaient supporter un si grand
qui les menaçait, et que leurs autres artifices étaient
sans résultat, ils cessèrent d'offrir la bataille dans la plaine et
avancèrent avec des cris vers les fortifications de l'ennemi, et
défièrent Brutus à combattre, en l'injuriant et en se moquant de
lui : c'était dans leur idée moins pour le prendre d'assaut que
de le forcer à engager le combat.
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