[4,117] XVI. Ὁ δὲ Βροῦτος τὸν στρατὸν ἐς ἐκκλησίαν συναγαγὼν
ἔλεξεν ὧδε· « Οὐδὲν ἔστιν, ὦ συστρατιῶται, παρὰ τὸν χθὲς
ἀγῶνα, ἐν ᾧ μὴ κρείσσους ἐγένεσθε τῶν πολεμίων. Τῆς τε γὰρ
μάχης ἤρξατε προθύμως, εἰ καὶ χωρὶς παραγγέλματος· καὶ τὸ
τέταρτον τέλος, ὃ περιώνυμον αὐτοῖς ὂν ἐπεπίστευτο τὸ κέρας,
διεφθείρατε ἅπαν καὶ τοὺς ἐπιτεταγμένους αὐτῷ μέχρι τοῦ
στρατοπέδου· καὶ τὸ στρατόπεδον αὐτὸ εἵλετε πρότερον καὶ
διηρπάσατε· ὡς προύχειν τάδε παρὰ πολὺ τῆς ἐπὶ τοῦ λαιοῦ
βλάβης ἡμῶν. Δυνηθέντες δ' ἂν ὅλον ἐργάσασθαι τὸ ἔργον,
ἁρπάσαι μᾶλλον εἵλεσθε ἢ κτείνειν τοὺς ἡσσωμένους· οἱ γὰρ
πλέονες ὑμῶν τοὺς πολεμίους παροδεύοντες ἐπὶ τὰ τῶν
πολεμίων ὥρμων. Καὶ ἐν τῷδε αὖ πάλιν οἱ μὲν διήρπασαν δύο
τῶν ἡμετέρων στρατοπέδων ὄντων τὸ ἕτερον, ἡμεῖς δὲ ἐκείνων
ἅπαντα ἔχομεν, ὡς καὶ τῷδε τὴν ἐπίκτησιν τῆς βλάβης
διπλασίονα εἶναι. Καὶ τὰ μὲν ἐν τῇ μάχῃ πλεονεκτήματα
τοσαῦτα· ὅσα δὲ ἕτερα προύχομεν αὐτῶν, ἔχετε καὶ παρὰ τῶν
αἰχμαλώτων μανθάνειν, περί τε ἀπορίας σίτου καὶ ἐπιτιμήσεως
αὐτοῦ καὶ κομιδῆς κακοπαθοῦς καὶ παρ' ὀλίγον ἤδη σαφοῦς
ἐπιλείψεως. Οὔτε γὰρ ἐκ Σικελίας ἢ Σαρδόνος ἢ Λιβύης ἢ
Ἰβηρίας ἔστιν αὐτοῖς λαβεῖν διὰ Πομπήιον καὶ Μοῦρκον καὶ
Ἀηνόβαρβον, ναυσὶν ἑξήκοντα καὶ διακοσίαις ἀποκλείοντας
αὐτοῖς τὸ πέλαγος· Μακεδονίαν τε ἐξαναλώκασιν ἤδη καὶ ἐκ
μόνης ἄρτι Θεσσαλίας ἔχουσιν, ἣ ἐς πόσον αὐτοῖς ἔτι ἀρκέσει;
| [4,117] Brutus rassembla son armée et s'adressa à celle-ci en
ces paroles : "Lors de l'engagement d'hier, soldats, vous étiez
en tous points supérieur à l'ennemi. Vous avez commencé la
bataille avec ardeur, sans en avoir reçu l'ordre, et vous avez
complètement détruit leur célèbre quatrième légion sur laquelle
leur aile avait placé sa confiance, et ainsi que tous ceux qui la
soutenaient jusqu'à leur camp, et vous avez pris et pillé les
premiers leur camp, de sorte que notre victoire est de loin
supérieure au désastre survenu sur notre aile gauche. Mais
alors que vous pouviez terminer totalement votre travail, vous
avez préféré piller que de tuer le vaincu; la plupart d'entre vous
ont dépassé les ennemis et se sont précipités sur leurs biens.
Nous sommes encore supérieur en ceci : de nos deux camps
ils n'en ont pris qu'un, alors que nous leur avons tout pris, de
sorte que maintenant notre gain est deux fois plus élevé que
notre perte. Voilà nos grands succès dans le combat. Si vous
voulez savoir nos avantages en d'autres domaines, demandez-le
aux prisonniers - la pénurie et le prix élevé des provisions
chez eux, la difficulté d'obtenir d'autres approvisionnements, et
bientôt un manque évident. Ils ne peuvent rien obtenir de
Sicile, de Sardaigne, d'Afrique, ou d'Espagne, parce que
Pompée, Murcus, et Ahenobarbus avec 260 navires ferment la
mer. Ils ont déjà épuisé la Macédoine. Ils dépendent
entièrement maintenant de la seule Thessalie. Combien de
temps cela leur suffira-t-il?
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