HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

APPIEN d'Alexandrie, Histoire romaine - Les guerres civiles, livre I

Chapitre 57-58

  Chapitre 57-58

[1,57] 57. Πυθόμενος δ' Σύλλας καὶ πολέμῳ κρίνας διακριθῆναι συνήγαγε τὸν στρατὸν εἰς ἐκκλησίαν, καὶ τόνδε τῆς ἐπὶ τὸν Μιθριδάτην στρατείας ὀρεγόμενόν τε ὡς ἐπικερδοῦς καὶ νομίζοντα Μάριον ἐς αὐτὴν ἑτέρους καταλέξειν ἀνθ' ἑαυτῶν. Τὴν δ' ὕβριν Σύλλας τὴν ἐς αὑτὸν εἰπὼν Σουλπικίου τε καὶ Μαρίου καὶ σαφὲς οὐδὲν ἄλλο ἐπενεγκών νοὐ γὰρ ἐτόλμα πω λέγειν περὶ τοιοῦδε πολέμοὐ, παρῄνεσεν ἑτοίμοις ἐς τὸ παραγγελλόμενον εἶναι. Οἱ δὲ συνιέντες τε ὧν ἐπενόει καὶ περὶ σφῶν δεδιότες, μὴ τῆς στρατείας ἀποτύχοιεν, ἀπεγύμνουν αὐτοὶ τὸ ἐνθύμημα τοῦ Σύλλα καὶ ἐς Ῥώμην σφᾶς ἄγειν θαρροῦντα ἐκέλευον. δὲ ἡσθεὶς ἦγεν ἓξ τέλη στρατιωτῶν αὐτίκα. Καὶ αὐτὸν οἱ μὲν ἄρχοντες τοῦ στρατοῦ χωρὶς ἑνὸς ταμίου διέδρασαν ἐς Ῥώμην, οὐχ ὑφιστάμενοι στρατὸν ἄγειν ἐπὶ τὴν πατρίδα· πρέσβεις δ' ἐν ὁδῷ καταλαβόντες ἠρώτων, τί μεθ' ὅπλων ἐπὶ τὴν πατρίδα ἐλαύνοι. δ' εἶπεν, ἐλευθερώσων αὐτὴν ἀπὸ τῶν τυραννούντων. Καὶ τοῦτο δὶς τρὶς ἑτέροις καὶ ἑτέροις πρέσβεσιν ἐλθοῦσιν εἰπὼν ἐπήγγελλεν ὅμως, εἰ θέλοιεν τήν τε σύγκλητον αὑτῷ καὶ Μάριον καὶ Σουλπίκιον ἐς τὸ Ἄρειον πεδίον συναγαγεῖν, καὶ πράξειν, τι ἂν βουλευομένοις δοκῇ. Πλησιάζοντι δὲ Πομπήιος μὲν σύναρχος ἐπαινῶν καὶ ἀρεσκόμενος τοῖς γιγνομένοις ἀφίκετο συμπράξων ἐς ἅπαντα, Μάριος δὲ καὶ Σουλπίκιος ἐς παρασκευὴν ὀλίγου διαστήματος δεόμενοι πρέσβεις ἑτέρους ἔπεμπον ὡς δὴ καὶ τούσδε ὑπὸ τῆς βουλῆς ἀπεσταλμένους, δεόμενοι μὴ ἀγχοτέρω τεσσαράκοντα σταδίων τῇ Ῥώμῃ παραστρατοπεδεύειν, μέχρι ἐπισκέψαιντο περὶ τῶν παρόντων. Σύλλας δὲ καὶ Πομπήιος τὸ ἐνθύμημα σαφῶς εἰδότες ὑπέσχοντο μὲν ὧδε πράξειν, εὐθὺς δὲ τοῖς πρέσβεσιν ἀπιοῦσιν εἵποντο. [1,57] 57. Lorsque Sylla en fut informé, il jugea qu'il n'avait plus d'autre ressource que celle des armes. Il réunit son armée pour la haranguer. Les troupes qui la composaient étaient elles aussi avides de l'expédition contre Mithridate, qu'elles regardaient comme lucrative; et elles craignaient que Marius, s'il partait en effet pour l'Asie, ne prît avec lui de préférence d'autres légions. Dans sa harangue à son armée, Sylla ne parla que de l'injure qu'il recevait de la part de Sulpicius et de Marius. Il ne s'expliqua ouvertement sur rien de plus, car il n'osa point proposer la guerre contre ses ennemis. Il se contenta d'inviter son armée à être prête à marcher au premier ordre. Ses soldats, pénétrant sa pensée, craignant d'ailleurs pour eux-mêmes que l'expédition en Asie ne leur échappât, mirent hautement à découvert l'intention de Sylla, et lui commandèrent de les mener hardiment à Rome. Joyeux de ces dispositions, Sylla se mit incontinent en marche à la tête de six légions. Tous les officiers supérieurs de l'armée, à l'exception d'un seul questeur, l'abandonnèrent. Ils s'enfuirent à Rome, révoltés de l'idée de conduire une armée contre la patrie. Des députés vinrent à sa rencontre sur sa route, lui demander pourquoi il marchait enseignes déployés contre Rome. Il répondit que c'était pour la délivrer de ses tyrans. Après avoir fait jusqu'à trois fois la même réponse à d'autres députations, il déclara néanmoins que, si le sénat, Marius et Sulpicius voulaient se réunir avec lui dans le Champ de Mars, il se soumettrait à ce qui serait déterminé. Comme il ne cessait de s'avancer, Pompée, son collègue, vint le joindre, le loua du parti qu'il avait pris, et le seconda dans toutes ses opérations. Marius et Sulpicius, qui avaient besoin de quelque délai pour se mettre pleinement en mesure, lui envoyèrent une autre députation, comme de la part du sénat, pour l'inviter à ne pas s'approcher de Rome en deçà de quarante stades, jusqu'à ce qu'on eût délibéré sur l'état actuel des choses. Sylla et Pompée, qui pénétrèrent l'intention de cette démarche, promirent qu'ils n'avanceraient pas davantage ; mais lorsque la députation eut tourné le dos, ils continuèrent d'aller en avant.
[1,58] 58. Καὶ Σύλλας μὲν τὰς Αἰσκυλείας πύλας καὶ τὸ παρ' αὐτὰς τεῖχος ἑνὶ τέλει στρατιωτῶν κατελάμβανε, Πομπήιος δὲ τὰς Κολλίνας ἑτέρῳ τέλει· καὶ τρίτον ἐπὶ τὴν ξυλίνην γέφυραν ἐχώρει, καὶ τέταρτον πρὸ τῶν τειχῶν ἐς διαδοχὴν ὑπέμενε. Τοῖς δ' ὑπολοίποις Σύλλας ἐς τὴν πόλιν ἐχώρει δόξῃ καὶ ἔργῳ πολεμίου· ὅθεν αὐτὸν οἱ περιοικοῦντες ἄνωθεν ἠμύνοντο βάλλοντες, μέχρι τὰς οἰκίας ἠπείλησεν ἐμπρήσειν· τότε δ' οἱ μὲν ἀνέσχον, Μάριος δὲ καὶ Σουλπίκιος ἀπήντων περὶ τὴν Αἰσκύλειον ἀγορὰν μεθ' ὅσων ἐφθάκεσαν ὁπλίσαι. Καὶ γίγνεταί τις ἀγὼν ἐχθρῶν, ὅδε πρῶτος ἐν Ῥώμῃ, οὐχ ὑπὸ εἰκόνι στάσεως ἔτι, ἀλλὰ ἀπροφασίστως ὑπὸ σάλπιγγι καὶ σημείοις, πολέμου νόμῳ· ἐς τοσοῦτον αὐτοῖς κακοῦ τὰ τῶν στάσεων ἀμεληθέντα προέκοψε. Τρεπομένων δὲ τῶν Σύλλα στρατιωτῶν, Σύλλας σημεῖον ἁρπάσας προεκινδύνευεν, ὡς αἰδοῖ τε τοῦ στρατηγοῦ καὶ δέει τῆς ἐπὶ τῷ σημείῳ εἰ ἀπέχοιντο, ἀτιμίας εὐθὺς ἐκ τῆς τροπῆς αὐτοὺς μετατίθεσθαι. Καὶ Σύλλας ἐκάλει τε τοὺς νεαλεῖς ἐκ τοῦ στρατοπέδου καὶ ἑτέρους κατὰ τὴν καλουμένην Σιβούραν ὁδὸν περιέπεμπεν, κατὰ νώτου τῶν πολεμίων ἔμελλον ἔσεσθαι περιδραμόντες. Οἱ δ' ἀμφὶ τὸν Μάριον πρός τε τοὺς ἐπελθόντας ἀκμῆτας ἀσθενῶς μαχόμενοι καὶ ἐπὶ τοῖς περιοδεύουσι δείσαντες περικύκλωσιν τούς τε ἄλλους πολίτας ἐκ τῶν οἰκιῶν ἔτι μαχομένους συνεκάλουν καὶ τοῖς δούλοις ἐκήρυττον ἐλευθερίαν εἰ μετάσχοιεν τοῦ πόνου. Οὐδενὸς δὲ προσιόντος ἀπογνόντες ἁπάντων ἔφευγον εὐθὺς ἐκ τῆς πόλεως καὶ σὺν αὐτοῖς ὅσοι τῶν ἐπιφανῶν συνεπεπράχεσαν. [1,58] 58. Sylla s'empara de la porte Esquiline et des murs qui l'avoisinaient. Pompée, avec une autre légion, s'empara de la porte Colline. Une troisième légion occupa le pont de bois, et une quatrième fut postée en réserve auprès des murailles. Sylla entra dans la ville à la tête des deux autres, avec l'allure et le comportement d'un ennemi. Les citoyens l'assaillirent sur son passage du haut de leurs maisons, jusqu'à ce qu'il les eût menacés d'incendier les maisons. Ils cessèrent alors. Marius et Sulpicius marchèrent contre lui avec le peu de monde qu'ils avaient armé à la hâte. Ils le rencontrèrent au marché Esquilin. Ce fut là que s'engagea le premier combat de citoyen à citoyen, dans le sein de Rome. Ce n'était plus s'attaquer sous des formes séditieuses; c'était ouvertement, au bruit des trompettes et enseignes déployées, comme en plein champ de bataille. C'est à cet excès que furent portés les maux de la république, faute d'avoir mis bon ordre aux séditions antérieures. Les troupes de Sylla furent d'abord repoussées. Alors il prit de sa propre main une enseigne, et affronta le péril, afin que la honte d'abandonner leur chef et l'opprobre attaché à la perte de leur enseigne, si elle leur était enlevée, ramenassent immédiatement les fuyards à la charge. En même temps, Sylla fit avancer des troupes fraîches du camp, et envoya ordre à une autre légion de prendre par la voie de Suburre pour attaquer les arrières de l'ennemi. Les adhérents de Marius, pressés par les renforts de Sylla, commencèrent à fléchir. Ils craignirent, d'un autre côté, d'être cernés par ceux qui venaient les prendre en queue. Ils appelèrent à leur secours les citoyens, qui combattaient encore depuis leurs maisons. Ils promirent la liberté à tous les esclaves qui viendraient prendre part au danger. Quand ils virent que personne ne bougeait, ayant perdu toute espérance, ils s'échappèrent immédiatement de la ville, et avec eux tous les patriciens qui avaient combattu pour la même cause.


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Dernière mise à jour : 13/04/2006