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[1,47] 47. Περὶ δὲ τὸ Φάλερνον ὄρος Γναῖον Πομπήιον Οὐιδακίλιος καὶ Τίτος
Λαφρήνιος καὶ Πόπλιος Οὐέττιος, ἐς ταὐτὸν ἀλλήλοις συνελθόντες,
ἐτρέποντο καὶ κατεδίωκον ἐς πόλιν Φίρμον. Καὶ οἱ μὲν αὐτῶν ἐφ' ἕτερα
ᾤχοντο, Λαφρήνιος δὲ παρεκάθητο Πομπηίῳ ἐς τὸ Φίρμον
κατακεκλεισμένῳ. Ὁ δ' αὐτίκα μὲν ὁπλίζων τοὺς ὑπολοίπους ἐς χεῖρας
οὐκ ᾖει, προσελθόντος δὲ ἑτέρου στρατοῦ Σουλπίκιον περιέπεμπεν
ὀπίσω τοῦ Λαφρηνίου γενέσθαι καὶ αὐτὸς κατὰ μέτωπον ἐπῄει.
Γενομένης δ' ἐν χερσὶ τῆς μάχης καὶ πονουμένοιν ἀμφοῖν, ὁ Σουλπίκιος
ἐνεπίμπρη τὸ τῶν πολεμίων στρατόπεδον, καὶ τοῦθ' οἱ πολέμιοι
κατιδόντες ἐς Ἄσκλον ἔφευγον, ἀκόσμως ἅμα καὶ ἀστρατηγήτως·
Λαφρήνιος γὰρ ἐπεπτώκει μαχόμενος. Πομπήιος δὲ καὶ τὸ Ἄσκλον
ἐπελθὼν ἐπολιόρκει.
| [1,47] 47. Du côté du mont Falérin, Vidacilius, Titus Lafrénius, et Publius
Ventidius s'étant réunis, battirent Cneius Pompée, et le forcèrent de
chercher un asile dans la ville de Firmum. Après ce succès, les deux
autres se dirigèrent sur divers points, tandis que Lafrénius tint Pompée
bloqué dans Firmum. Pompée arma de nouveau les troupes qui lui
restaient et s'abstint d'en venir aux mains. Lorsqu'un corps d'armée se
fut avancé pour le dégager, il ordonna à Sulpicius, qui le commandait,
de se placer sur les arrières de Lafrénius, et il se mit lui-même en
mouvement pour l'attaquer de front. L'action étant engagée, et pendant
que Pompée et Lafrénius étaient aux prises, Sulpicius mit le feu au
camp ennemi. A cet aspect les alliés, en désordre et sans leur général,
se sauvèrent dans Asculum. Lafrénius périt sur le champ de bataille.
Pompée accourut et mit le siège devant Asculum.
| [1,48] 48. Πατρὶς δ' ἦν Οὐιδακιλίου τὸ Ἄσκλον, καὶ δεδιὼς ὑπὲρ αὐτῆς
ἠπείγετο, σπείρας ἄγων ὀκτώ. Προπέμψας τε τοῖς Ἀσκλαίοις ἐκέλευεν,
ὅταν αὑτὸν ἴδωσι πόρρωθεν ἐπιόντα, ἐκδραμεῖν ἐπὶ τοὺς
περικαθημένους, ὡς τὸν ἀγῶνα τοῖς ἐχθροῖς ἑκατέρωθεν γενέσθαι·
ἀλλὰ Ἀσκλαῖοι μὲν ἀπώκνησαν, ὁ δὲ Οὐιδακίλιος καὶ ὣς ἐς τὴν πόλιν
διὰ μέσων τῶν πολεμίων ἐσδραμὼν μεθ' ὅσων ἐδυνήθη, ὠνείδισε μὲν
αὐτοῖς τὴν ἀτολμίαν καὶ δυσπείθειαν, οὐκ ἐλπίζων δ' ἔτι τὴν πόλιν
περιέσεσθαι, τοὺς μὲν ἐχθρούς, οἳ τέως αὐτῷ διεφέροντο καὶ τότε διὰ
φθόνον τὸ πλῆθος ἐς ἃ παρήγγελλεν ἀπέτρεψαν, ἔκτεινε πάντας· ἐν δὲ
ἱερῷ πυρὰν νήσας καὶ κλίνην ἐπιθεὶς ἐπὶ τῇ πυρᾷ, παρευωχήθη σὺν
τοῖς φίλοις καὶ προϊόντος τοῦ πότου φάρμακόν τε προσηνέγκατο καὶ
κατακλίνας αὑτὸν ἐπὶ τῆς πυρᾶς ἐκέλευσε τοῖς φίλοις ἅψαι τὸ πῦρ· καὶ
Οὐιδακίλιος μὲν ὧδε φιλοτιμηθεὶς πρὸ τῆς πατρίδος ἀποθανεῖν
κατελύθη, Σέξστος δὲ Καῖσαρ ἐξήκοντος αὐτῷ τοῦ χρόνου τῆς ἀρχῆς
ἀνθύπατος ὑπὸ τῆς βουλῆς αἱρεθεὶς ἐπέδραμεν ἀνδράσι δισμυρίοις
μεταστρατοπεδεύουσί ποι καὶ ἔκτεινεν αὐτῶν ἐς ὀκτακισχιλίους ὅπλα τε
πολὺ πλειόνων ἔλαβε. Χρονίου δ' αὐτῷ τῆς περὶ τὸ Ἄσκλον οὔσης
πολιορκίας, ἀποθνῄσκων ἐκ νόσου ἀντιστράτηγον ἀπέφηνε Γάιον Βαίβιον.
| [1,48] 48. Cette ville était la patrie de Vidacilius, qui, craignant pour elle,
vola à son secours à la tête de huit cohortes. Il fit entrer quelqu'un des siens
dans la place, pour y donner l'ordre de faire une sortie contre les
assiégeants aussitôt qu'on le verrait paraître de loin, afin que l'ennemi
se trouvât attaqué en queue et de front en même temps. Mais les
assiégés ne bougèrent pas. Alors Vidacilius, malgré cela, se fit jour au
travers de l'ennemi, et pénétra dans la place avec ceux qui purent le
suivre. Il reprocha à ses concitoyens leur lâcheté et leur
désobéissance. Quand il ne vit plus d'espoir de sauver sa patrie, il fit
égorger ceux de ses concitoyens qui étaient ses ennemis personnels,
qui jusqu'alors avaient contrarié ses vues, et qui, dans la circonstance
présente, avaient empêché, par jalousie, que les citoyens d'Asculum
n'exécutassent l'attaque dont il leur avait envoyé l'ordre. Il fit ensuite
préparer un bûcher dans l'enceinte sacrée d'un temple, et placer un lit
sur ce bûcher. Il donna un festin juste à côté à ses amis. Après avoir
bu jusqu'à un certain point, il avala un poison, et s'étant allé étendre
dans le lit placé sur le bûcher, il ordonna à ses amis d'y mettre le feu.
Ce fut ainsi que périt Vidacilius, cet homme qui considérait comme un
honneur de mourir pour sa patrie. Cependant le consulat de Sextus
César étant expiré, le sénat l'avait nommé proconsul. Il attaqua
quelque part vingt mille ennemis pendant qu'ils levaient leur camp. Il
en tua environ huit mille et recueillit les armes d'un bien plus grand
nombre. Pendant que le siège d'Asculum traînait en longueur, il mourut
de maladie, après avoir nommé Caius Bébius pour le remplacer.
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