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[3,6] Μενέλαος δὲ αἰσθόμενος τὴν ἁρπαγὴν ἧκεν εἰς Μυκήνας πρὸς
Ἀγαμέμνονα, καὶ δεῖται στρατείαν ἐπὶ Τροίαν ἀθροίζειν καὶ
στρατολογεῖν τὴν Ἑλλάδα. ὁ δὲ πέμπων κήρυκα πρὸς ἕκαστον τῶν
βασιλέων τῶν ὅρκων ὑπεμίμνησκεν ὧν ὤμοσαν, καὶ περὶ τῆς ἰδίας
γυναικὸς ἕκαστον ἀσφαλίζεσθαι παρῄνει, ἴσην λέγων γεγενῆσθαι
τὴν τῆς Ἑλλάδος καταφρόνησιν καὶ κοινήν. ὄντων δὲ πολλῶν
προθύμων στρατεύεσθαι, παραγίνονται καὶ πρὸς Ὀδυσσέα εἰς Ἰθάκην.
| [3,6] Quand Ménélas s’aperçut de l’enlèvement, il alla à Mycènes
chez son frère Agamemnon, et lui demanda de rassembler, depuis la
Grèce tout entière, une armée pour marcher contre Troie.
Agamemnon dépêcha des messagers auprès de chacun des rois, en
leur rappelant leur ancien serment, et exhorta chacun à combattre
pour la sécurité de leur propre femme, car cet affront avait touché la
Grèce entière. La plupart d’entre eux était favorable à la guerre. Ils se
rendirent aussi à Ithaque, chez Ulysse.
| [3,7] ὁ δὲ οὐ βουλόμενος στρατεύεσθαι προσποιεῖται μανίαν.
Παλαμήδης δὲ ὁ Ναυπλίου ἤλεγξε τὴν μανίαν ψευδῆ, καὶ
προσποιησαμένῳ μεμηνέναι παρηκολούθει· ἁρπάσας δὲ
Τηλέμαχον ἐκ τοῦ κόλπου τῆς Πηνελόπης ὡς κτενῶν ἐξιφούλκει.
Ὀδυσσεὺς δὲ περὶ τοῦ παιδὸς εὐλαβηθεὶς ὡμολόγησε τὴν
προσποίητον μανίαν καὶ στρατεύεται.
| [3,7] Mais Ulysse n’avait aucunement l’intention de participer à la
guerre ; il fit mine d’être fou. Palamède, le fils de Nauplios,
comprenant qu’il les trompait, décida de le confondre. Alors
qu’Ulysse feignait un accès de démence, il le suivit ; puis,
brusquement, il arracha des bras de Pénélope son petit enfant
Télémaque, et sortit son épée comme s’il voulait le tuer. Craignant
pour son fils, Ulysse avoua son jeu, et participa à la guerre.
| [3,8] ὅτι Ὀδυσσεὺς λαβὼν αἰχμάλωτον Φρύγα ἠνάγκασε γράψαι
περὶ προδοσίας ὡς παρὰ Πριάμου πρὸς Παλαμήδην· καὶ χώσας ἐν
ταῖς σκηναῖς αὐτοῦ χρυσὸν τὴν δέλτον ἔρριψεν ἐν τῷ στρατοπέδῳ.
Ἀγαμέμνων δὲ ἀναγνοὺς καὶ εὑρὼν τὸν χρυσόν, τοῖς συμμάχοις
αὐτὸν ὡς προδότην παρέδωκε καταλεῦσαι.
| [3,8] Ulysse captura un Phrygien et le contraignit à écrire une fausse
lettre, comme si elle avait été envoyé par Priam à Palamède, et qui
révélait une trahison ; ensuite, après avoir caché de l’or dans la tente
de Palamède, il fit tomber la lettre au milieu du camp. Agamemnon la
lut, trouva l’or et remit Palamède aux alliés afin qu’il soit lapidé
comme traître.
| [3,9] ὅτι Μενέλαος σὺν Ὀδυσσεῖ καὶ Ταλθυβίῳ πρὸς <*kinu/ran ei)s>
Κύπρον ἐλθόντες συμμαχεῖν ἔπειθον· ὁ δὲ Ἀγαμέμνονι μὲν οὐ
παρόντι θώρακας ἐδωρήσατο, ὀμόσας δὲ πέμψειν πεντήκοντα
ναῦς, μίαν πέμψας, ἧς ἦρχεν ὁ Μυγδαλίωνος, καὶ τὰς λοιπὰς ἐκ
γῆς πλάσας μεθῆκεν εἰς τὸ πέλαγος.
| [3,9] En compagnie d’Ulysse et de Talthybios, Ménélas se rendit à
Chypre, chez le roi Cyniras, pour l’amener à participer à l’expédition.
Cyniras offrit des cuirasses, dons pour Agamemnon, et jura qu’il
enverrait cinquante navires ; par la suite il n’en envoya qu’un,
commandé par le fils de Mygdalion, les autres étaient de petites
embarcations de terre cuite qu’il jeta à la mer.
| [3,10] ὅτι θυγατέρες Ἀνίου τοῦ Ἀπόλλωνος Ἐλαὶς Σπερμὼ
Οἰνώ, αἱ Οἰνότροφοι λεγόμεναι· αἷς ἐχαρίσατο Διόνυσος ποιεῖν ἐκ
γῆς ἔλαιον σῖτον οἶνον.
| [3,10] Les filles d’Anios (fils lui-même d’Apollon), Elaïs, Spermo et
Oeno, étaient appelées « productrices de vin » ; Dionysos leur avait
donné le pouvoir de produire de la terre l’huile, le blé et le vin.
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