[3,15,8] μετ᾽ οὐ πολὺ δὲ θαλασσοκρατῶν ἐπολέμησε στόλῳ τὰς Ἀθήνας, καὶ Μέγαρα εἷλε Νίσου
βασιλεύοντος τοῦ Πανδίονος, καὶ Μεγαρέα τὸν Ἱππομένους ἐξ Ὀγχηστοῦ Νίσῳ βοηθὸν ἐλθόντα
ἀπέκτεινεν. ἀπέθανε δὲ καὶ Νῖσος διὰ θυγατρὸς προδοσίαν. ἔχοντι γὰρ αὐτῷ πορφυρέαν ἐν μέσῃ τῇ
κεφαλῇ τρίχα ταύτης ἀφαιρεθείσης ἦν χρησμὸς τελευτῆσαι· ἡ δὲ θυγάτηρ αὐτοῦ Σκύλλα ἐρασθεῖσα
Μίνωος ἐξεῖλε τὴν τρίχα. Μίνως δὲ Μεγάρων κρατήσας καὶ τὴν κόρην τῆς πρύμνης τῶν ποδῶν ἐκδήσας
ὑποβρύχιον ἐποίησε.
χρονιζομένου δὲ τοῦ πολέμου, μὴ δυνάμενος ἑλεῖν Ἀθήνας εὔχεται Διὶ παρ᾽ Ἀθηναίων λαβεῖν δίκας.
γενομένου δὲ τῇ πόλει λιμοῦ τε καὶ λοιμοῦ. τὸ μὲν πρῶτον κατὰ λόγιον Ἀθηναῖοι παλαιὸν τὰς
Ὑακίνθου κόρας, Ἀνθηίδα Αἰγληίδα Λυταίαν Ὀρθαίαν, ἐπὶ τὸν Γεραίστου τοῦ Κύκλωπος τάφον
κατέσφαξαν· τούτων δὲ ὁ πατὴρ Ὑάκινθος ἐλθὼν ἐκ Λακεδαίμονος Ἀθήνας κατᾐκει. ὡς δὲ οὐδὲν
ὄφελος ἦν τοῦτο, ἐχρῶντο περὶ ἀπαλλαγῆς. ὁ δὲ θεὸς ἀνεῖλεν αὐτοῖς Μίνωι διδόναι δίκας ἃς ἂν αὐτὸς
αἱροῖτο. πέμψαντες οὖν πρὸς Μίνωα ἐπέτρεπον αἰτεῖν δίκας. Μίνως δὲ ἐκέλευσεν αὐτοῖς κόρους ἑπτὰ
καὶ κόρας τὰς ἴσας χωρὶς ὅπλων πέμπειν τῷ Μινωταύρῳ βοράν. ἦν δὲ οὗτος ἐν λαβυρίνθῳ
καθειργμένος, ἐν ᾧ τὸν εἰσελθόντα ἀδύνατον ἦν ἐξιέναι· πολυπλόκοις γὰρ καμπαῖς τὴν ἀγνοουμένην
ἔξοδον ἀπέκλειε. κατεσκευάκει δὲ αὐτὸν Δαίδαλος ὁ Εὐπαλάμου παῖς τοῦ Μητίονος καὶ Ἀλκίππης. ἦν
γὰρ ἀρχιτέκτων ἄριστος καὶ πρῶτος ἀγαλμάτων εὑρετής. οὗτος ἐξ Ἀθηνῶν ἔφυγεν, ἀπὸ τῆς
ἀκροπόλεως βαλὼν τὸν τῆς ἀδελφῆς {Πέρδικος} υἱὸν Τάλω, μαθητὴν ὄντα, δείσας μὴ διὰ τὴν εὐφυΐαν
αὐτὸν ὑπερβάλῃ· σιαγόνα γὰρ ὄφεως εὑρὼν ξύλον λεπτὸν ἔπρισε. φωραθέντος δὲ τοῦ νεκροῦ κριθεὶς
ἐν Ἀρείῳ πάγῳ καὶ καταδικασθεὶς πρὸς Μίνωα ἔφυγε. {κἀκεῖ Πασιφάῃ ἐρασθείσῃ τοῦ Ποσειδωνείου
ταύρου συνήργησε τεχνησάμενος ξυλίνην βοῦν, καὶ τὸν λαβύρινθον κατεσκεύασεν, εἰς ὃν κατὰ ἔτος
Ἀθηναῖοι κόρους ἑπτὰ καὶ κόρας τὰς ἴσας τῷ Μινωταύρῳ βορὰν ἔπεμπον}.
| [3,15,8] Quand, un peu plus tard, Minos eut la maîtrise de la mer, avec sa flotte il fit la
guerre à Athènes ; il prit la cité de Mégare, qui était gouvernée par Nisos, le fils de Pandion ;
il tua Mégarée, le fils d'Hippoménès, qui, d'Onchestos, était venu prêter main-forte à Nisos.
Nisos lui aussi périt, à cause de la trahison de sa fille. Au milieu de la tête, Nisos avait un
cheveu de couleur pourpre, et un oracle avait révélé que, s'il lui était coupé, le roi mourrait. Sa
fille Scylla tomba amoureuse de Minos et coupa le cheveu de son père. Mais quand Minos se
fut rendu maître de la ville, il attacha par les pieds la jeune fille à la proue du navire et la noya.
La guerre désormais s'éternisait, et Minos ne parvenait pas à prendre Athènes. Alors il pria
Zeus qu'il lui accorde sa vengeance sur les Athéniens. Ainsi la cité fut-elle ravagée par la
famine et la maladie. La première chose que les Athéniens firent, conformément à un antique
oracle, fut d'égorger, sur la tombe du Cyclope Géreste, les filles de Hyacinthos, Anthéis,
Égléis, Lytéa et Orthéa (leur père, Hyacinthos, était venu de Sparte et s'était établi à Athènes).
Mais cela ne servit à rien. Alors ils interrogèrent l'oracle pour savoir comment se libérer des
fléaux. Le dieu répondit qu'ils devraient payer à Minos le tribut que celui-ci leur imposerait.
Ils dépêchèrent donc des messagers auprès de Minos pour connaître ses exigences. Le roi leur
ordonna d'envoyer sept jeunes garçons et sept jeunes filles, sans armes, en pâture au
Minotaure. Le Minotaure était enfermé dans un labyrinthe d'où, pour quiconque y entrait, il
était impossible ensuite de sortir ; car si nombreux étaient les méandres enchevêtrés, qu'ils
empêchaient de trouver la sortie. Dédale l'avait conçu, le fils d'Eupalamos (fils lui-même de
Métion) et d'Alcippé. Dédale était un très grand architecte ; c'est lui qui, le premier, inventa
l'art figuratif.
Il avait été banni d'Athènes pour avoir précipité du haut de l'Acropole Talos, le fils de sa
sœur Perdix. Talos était son élève ; mais Dédale craignait que ses dons ne surpassent un jour
les siens. L'enfant, en effet, avait trouvé une mâchoire de serpent, et il avait scié un morceau
de bois avec. Le cadavre de Talos fut découvert ; Dédale, jugé sur l'Aréopage, condamné, se
réfugia auprès de Minos. Entre-temps, Pasiphaé était tombée amoureuse du taureau de
Poséidon ; Dédale lui offrit sa complicité et construisit une vache en bois. Puis il bâtit le
labyrinthe, justement celui où les Athéniens, chaque année, devait envoyer sept jeunes
garçons et sept jeunes filles en pâture au Minotaure.
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