[2,2,2]) καὶ γίνεται Ἀκρισίῳ μὲν ἐξ Εὐρυδίκης τῆς Λακεδαίμονος Δανάη, Προίτῳ δὲ ἐκ
Σθενεβοίας Λυσίππη καὶ Ἰφινόη καὶ Ἰφιάνασσα. αὗται δὲ ὡς ἐτελειώθησαν,
ἐμάνησαν, ὡς μὲν Ἡσίοδός φησιν, ὅτι τὰς Διονύσου τελετὰς οὐ κατεδέχοντο, ὡς δὲ
Ἀκουσίλαος λέγει, διότι τὸ τῆς Ἥρας ξόανον ἐξηυτέλισαν. γενόμεναι δὲ ἐμμανεῖς
ἐπλανῶντο ἀνὰ τὴν Ἀργείαν ἅπασαν, αὖθις δὲ τὴν Ἀρκαδίαν καὶ τὴν Πελοπόννησον
διελθοῦσαι μετ᾽ ἀκοσμίας ἁπάσης διὰ τῆς ἐρημίας ἐτρόχαζον. Μελάμπους δὲ ὁ
Ἀμυθάονος καὶ Εἰδομένης τῆς Ἄβαντος, μάντις ὢν καὶ τὴν διὰ φαρμάκων καὶ
καθαρμῶν θεραπείαν πρῶτος εὑρηκώς, ὑπισχνεῖται θεραπεύειν τὰς παρθένους, εἰ
λάβοι τὸ τρίτον μέρος τῆς δυναστείας. οὐκ ἐπιτρέποντος δὲ Προίτου θεραπεύειν ἐπὶ
μισθοῖς τηλικούτοις, ἔτι μᾶλλον ἐμαίνοντο αἱ παρθένοι καὶ προσέτι μετὰ τούτων αἱ
λοιπαὶ γυναῖκες· καὶ γὰρ αὗται τὰς οἰκίας ἀπολιποῦσαι τοὺς ἰδίους ἀπώλλυον παῖδας
καὶ εἰς τὴν ἐρημίαν ἐφοίτων. προβαινούσης δὲ ἐπὶ πλεῖστον τῆς συμφορᾶς, τοὺς
αἰτηθέντας μισθοὺς ὁ Προῖτος ἐδίδου. ὁ δὲ ὑπέσχετο θεραπεύειν ὅταν ἕτερον
τοσοῦτον τῆς γῆς ὁ ἀδελφὸς αὐτοῦ λάβῃ Βίας. Προῖτος δὲ εὐλαβηθεὶς μὴ βραδυνούσης
τῆς θεραπείας αἰτηθείη καὶ πλεῖον, θεραπεύειν συνεχώρησεν ἐπὶ τούτοις. Μελάμπους
δὲ παραλαβὼν τοὺς δυνατωτάτους τῶν νεανιῶν μετ᾽ ἀλαλαγμοῦ καί τινος ἐνθέου
χορείας ἐκ τῶν ὀρῶν αὐτὰς εἰς Σικυῶνα συνεδίωξε. κατὰ δὲ τὸν διωγμὸν ἡ
πρεσβυτάτη τῶν θυγατέρων Ἰφινόη μετήλλαξεν· ταῖς δὲ λοιπαῖς τυχούσαις καθαρμῶν
σωφρονῆσαι συνέβη. καὶ ταύτας μὲν ἐξέδοτο Προῖτος Μελάμποδι καὶ Βίαντι, παῖδα δ᾽
ὕστερον ἐγέννησε Μεγαπένθην.
| [2,2,2] De son épouse Eurydice, la fille de Lacédémon, Acrisios eut
une fille, Danaé ; Proétos, quant à lui, eut Lysippé, Iphinoé et
Iphianassa, de sa femme Sthénébée. Quand elles furent grandes, ces
trois jeunes filles devinrent folles, selon Hésiode, parce qu’elles
avaient refusé d’honorer Dionysos. Acousilaos, pour sa part, déclare
que cela advint parce qu’elles avaient méprisé la statue de Héra. Dans
leur démence, les trois soeurs errèrent à travers toute la région
argienne, puis elles traversèrent l’Arcadie, et continuèrent leur course
folle à travers des terres désolées, en proie au plus total
abrutissement. Mélampous, le fils d’Amythaon et d’Idoménée (fille
elle-même d’Abas), qui était un devin, et qui le premier découvrit
comment soigner les maladies avec des médicaments et des
purifications, s’offrit de guérir les jeunes filles en échange d’un tiers
du royaume. Mais Proétos refusa de les faire soigner contre une
rémunération si élevée ; la folie de ses filles s’agrava encore plus, et,
avec elles, toutes les autres femmes devinrent folles : elles
abandonnaient leurs maisons, tuaient leurs propres enfants, erraient
par des lieux déserts. La situation avait désormais complètement
dégénéré ; aussi Proétos accepta-t-il de payer le prix réclamé. Mais
Mélampous, à ce stade, exigea, pour son intervention, que son frère
Bias, lui aussi, reçoive une partie égale du territoire. Proétos, qui
craignait qu’un nouveau délai de la guérison comporterait une
rémunération plus élevée encore, se mit d’accord avec Mélampous. Et
voici comment la guérison arriva : le devin fit venir un groupe de
jeunes gens vraiment nobles et dignes de confiance, et, avec eux, il se
mit à poursuivre les femmes, et à les ramener des montagnes jusqu’à
Sicyone, avec des cris et des danses magiques. Pendant cette course-
poursuite, l’aînée des soeurs, Iphinoé, mourut : mais les autres furent
purifiées et recouvrèrent la raison. Proétos les donna en mariage à
Mélampous et à Bias. Quelque temps plus tard, lui-même engendra
un fils, Mégapenthès.
|