[2,8,5] ἐπὶ δὲ τοῖς βωμοῖς οἷς ἔθυσαν εὗρον σημεῖα κείμενα οἱ μὲν λαχόντες Ἄργος
φρῦνον, οἱ δὲ Λακεδαίμονα δράκοντα, οἱ δὲ Μεσσήνην ἀλώπεκα. περὶ δὲ τῶν σημείων
ἔλεγον οἱ μάντεις, τοῖς μὲν τὸν φρῦνον καταλαβοῦσιν ἐπὶ τῆς πόλεως μένειν ἄμεινον
(μὴ γὰρ ἔχειν ἀλκὴν πορευόμενον τὸ θηρίον), τοὺς δὲ δράκοντα καταλαβόντας
δεινοὺς ἐπιόντας ἔλεγον ἔσεσθαι, τοὺς δὲ τὴν ἀλώπεκα δολίους.
Τήμενος μὲν οὖν παραπεμπόμενος τοὺς παῖδας Ἀγέλαον καὶ Εὐρύπυλον καὶ Καλλίαν,
τῇ θυγατρὶ προσανεῖχεν Ὑρνηθοῖ καὶ τῷ ταύτης ἀνδρὶ Δηιφόντῃ. ὅθεν οἱ παῖδες
πείθουσί τινας ἐπὶ μισθῷ τὸν πατέρα αὐτῶν φονεῦσαι. γενομένου δὲ τοῦ φόνου τὴν
βασιλείαν ὁ στρατὸς ἔχειν ἐδικαίωσεν Ὑρνηθὼ καὶ Δηιφόντην. Κρεσφόντης δὲ οὐ
πολὺν Μεσσήνης βασιλεύσας χρόνον μετὰ δύο παίδων φονευθεὶς ἀπέθανε.
Πολυφόντης δὲ ἐβασίλευσεν, αὐτῶν τῶν Ἡρακλειδῶν ὑπάρχων, καὶ τὴν τοῦ
φονευθέντος γυναῖκα Μερόπην ἄκουσαν ἔλαβεν. ἀνῃρέθη δὲ καὶ οὗτος. τρίτον γὰρ
ἔχουσα παῖδα Μερόπη καλούμενον Αἴπυτον ἔδωκε τῷ ἑαυτῆς πατρὶ τρέφειν. οὗτος
ἀνδρωθεὶς καὶ κρύφα κατελθὼν ἔκτεινε Πολυφόντην καὶ τὴν πατρῴαν βασιλείαν ἀπέλαβεν.
| [2,8,5] Et sur les autels du sacrifice ils trouvèrent des signes : ceux
qui avaient obtenu Argos, un crapaud ; ceux qui avaient obtenu
Lacédémone, un serpent, et ceux qui avaient obtenu Messène, un
renard. Et de ces signes les devins firent ces déclarations : il était
préférable, pour ceux avaient trouvé le crapaud, de rester dans leur
ville (car cet animal n’a pas la force de marcher longtemps) ; ceux qui
avaient trouvé le serpent deviendraient de terribles agresseurs ;
enfin, ceux qui avaient trouvé le renard seraient des hommes rusés.
Téménos, négligeant les droits de ses fils, Agélaos, Eurypylos et
Callias, favorisa sa fille Hyrnétho et son mari Déiphontès ; alors ils
soudoyèrent un sicaire pour qu’il tue leur père. Le crime fut perpétré,
mais l’armée établit que le royaume reviendrait à Hyrnétho et à
Déiphontès. Cresphontès, lui aussi, régnait depuis peu sur Messène,
quand il fut tué avec deux de ses enfants. Polyphontès, le dernier des
Héraclides, monta sur le trône, et épousa la veuve du souverain
assassiné, Mérope, contre sa volonté : et lui aussi fut tué. Mérope, en
effet, avait un troisième fils, nommé Épytos, dont elle avait confié
l’éducation à son père. Quand il eut grandi, il rentra dans la ville en
cachette, il tua Polyphontès et reconquit le trône de son père.
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